Lausanne-Sport toujours sans capitaine à bord

L’Assemblée Générale ordinaire de la SA et de l’Association a encore été une grande soirée pour LS au pays des merveilles. Sans leader, ni sur le terrain ni dans les tribunes, les dirigeants restants ont voulu rassurer, tout en décidant de ne rien décider. Tout va bien dans le meilleur des mondes, pense-t-on. Guignard serait même prêt à rempiler à certaines conditions.

Dès le départ, la soirée se déroule à peu près comme prévu. «Nous ne sommes pas en crise», clame François Laydu, s’opposant ainsi à la presse très très méchante qui dit que LS va très très mal, mais elle a bien sûr très très tort. Pas bien ! Langue de bois, vous dis-je, avec en passant un peu de brossage de l’assemblée dans le bon sens du poil, et la soirée était partie comme d’habitude. Pourquoi venir alors que l’on sait très bien ce qui va être dit ? «On a fait une très bonne saison 2005-2006, finissant troisième derrière Lucerne et Sion. On n’est pas passé loin de la promotion.» Oui, Lausanne n’est pas passé loin de la Super League, mais force est de constater qu’en quelques mois, la club a chuté pour diverses raisons. Le vent a tourné et «il faut désormais trouver de nouveaux hommes forts» pour mener le bateau lausannois. Merci, ça on le savait.

Dans les mains de Laydu

Pas grand-chose à se mettre sous la dent, donc : il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Aucun candidat à la présidence n’est présenté, on n’en parle même pas, peut-être par respect pour l’ancien président Vité, démissionnaire pour cause de santé. Soit. Mais toujours est-il qu’à la tête de la SA – qui gère désormais la première équipe – se retrouve le seul François Laydu. Le reste du CA ? Il sera élu dans une assemblée extraordinaire dans les premiers mois de l’année («le plus vite possible»…). Ah, on a eu peur. En attendant, Laydu dirige. Seul. Pas bon signe ça… Bien sûr, on connaît l’homme et l’on sait que c’est un homme intègre qui a fait du bon travail jusqu’à aujourd’hui. Mais tout de même.
Et puis, il y a cette histoire de la société SLC qui a certes permis de boucler l’exercice avec des comptes équilibrés – grâce aux transferts – mais on ne sait pas combien d’argent a été dans la poche de cette société. Un ancien président aurait-il voulu récupérer ses billes de cette façon ? Quoi qu’il en soit, cette société est appelée à disparaître, nous dit-on. Ouf.


Photo © Pascal Muller

Deux discours hors de la platitude

Autrement, le reste est à l’image du club ces derniers temps : habituel positivisme de surface, sans relief, sans émotion. On est dans la platitude la plus totale. Isabella prend la parole, dit littéralement deux mots, puis se tait. Sa timidité aura raison de tout discours profond et motivateur. Les habituels refrains, hit-parade des AG, sont ressortis. Ne pas oublier d’où l’on vient, être patient, remercier pour les comptes équilibrés, regretter le «lynchage» (!!) de Geiger sur Internet (ah quel pouvoir, ce public), rassembler les moyens nécessaires pour que le LS retrouve sa place, la vraie, en Super League. Le projet d’un nouveau stade est soutenu, même pas à l’unanimité, sans débat ni discussion, sans nouvelle information. On regretterait presque d’être venu…
Mais c’est alors qu’ont lieu deux discours, spontanés et authentiques, qui sortent de la mêlée. Paul Garbani puis Philippe Guignard, chacun avec son charisme personnel, montrent la voie à suivre. Garbani, d’abord, parle avec le cœur et touche celui de l’assemblée. Enfin, la soirée prend de l’altitude.


Photo © Pascal Muller

Guignard en démonstration

Mais le meilleur reste à venir. Pour clore la soirée, Philippe Guignard fait en effet un retour remarqué au pupitre et donne une véritable leçon de «leadership» à son auditoire. Son franc parler fait un tabac, il sait ce dont le club a besoin. «Les belles paroles ne suffisent pas.» Charismatique, l’homme voit juste, souligne le besoin d’un leader qui puisse tirer le club non seulement avec son énergie mais avec un apport financier. Un leader ou une poignée de personnes, pour éviter les erreurs du passé. Un homme un peu comme lui, somme toute. Ainsi il propose son aide si neuf autres personnes sont prêtes, comme lui, à mettre 30’000.- dans le club pour que celui-ci puisse continuer à vivre en Challenge League.
Dans la grisaille que traverse actuellement Lausanne-Sport, ces deux hommes font du bien. Ils donnent des raisons d’espérer. Car le club de la Pontaise se situe à un tournant. Son avenir dépendra grandement de futurs potentiels investisseurs. Qu’on le veuille ou non, la réalité est ainsi : l’argent dirige le foot.

Écrit par Benjamin Corbaz

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