Une véritable marque de fabrique

Décidément… Que faut-il faire pour éviter un retour turc en fin de partie ? Franchement, je n’en sais rien. Jeudi soir, le courageux Bellinzone a courbé l’échine 4-3 face à Galatasaray sur un but de Lincoln tombé à la 94e. Frustrant pour des Tessinois loin d’être aussi désarmés face aux Stambouliotes qu’il n’y paraissait avant le match. Enfin, les hommes du Schälli vont quand même en prendre une belle à Ali Sami Yen.

Ah… Ali Sami Yen. La simple évocation de ce nom me renvoie immanquablement à ce mois de septembre 2007, quand le FC Sion y était allé prendre une branlée. Quel stade, quelle ambiance, quel public. A tous les chanceux qui seront du déplacement : profitez, régalez-vous, laissez-vous submerger par cette force presque mystique qui se dégage de l’enceinte de Galatasaray. Un beau moment, assurément.A ce propos, j’étais ravi de retrouver le public turc hier soir à Istan…bale. Allez, en comptant large, sur les 12’300 spectateurs, on va dire qu’il y avait 10’000 fans de l’Aslan, un peu moins de 1000 Tessinois et le reste de curieux. Dommage que les Bellinzonais n’aient pas été plus nombreux à se déplacer, car l’ACB méritait un kop à la hauteur de sa performance. Les raisons de cet absentéisme ? Je n’en sais rien. Peut-être qu’un déplacement à Bâle un soir de semaine pour un match que tous voyaient promis à Galatasaray constituait un trop gros effort. Peut-être aussi que la politique du «on s’en fout de nos supporters, on joue à Bâle pour faire du pognon avec les Turcs d’Allemagne et de France» prônée par les dirigeants granata a eu raison de l’enthousiasme tessinois. Peut-être aussi que cet enthousiasme n’existe pas et que le football, dans le Tessin, est bel et bien mort. A vous de juger.

Lustrigol avait ouvert le score…
mais Galatasaray a vite égalisé

Pauvre Wahab

Sinon, rendons hommage aux joueurs de l’ACB. Coeur, courage, ventre, envie et abnégation. Une recette qui a bien failli faire plier les Stambouliotes. Petite parenthèse, je pense que Kalu ne sera plus Bellinzonais pour longtemps… Bon, d’accord, ce Galatasaray-là a évolué bien en-dessous de son potentiel. A se demander si les Turcs ne l’ont pas joué aussi facile que l’an dernier à Genève contre Sion, où ils avaient quand même été menés 3-0 après 32 minutes de jeu. Ajoutez à cela une forte dose de manque de confiance, et vous obtiendrez une grosse cylindrée bousculée par un tout petit club candidat à la descente en Challenge League dans quelques mois.
Et Bellinzone n’était pas loin de réussir le plus gros coup de son histoire. Seulement voilà, les Turcs ne meurent jamais. Kewell égalise à 1-1. Baros à 2-2. Et Lincoln, dont la frappe déviée par le malheureux Wahab a trompé un Gritti héroïque, offre la victoire aux siens dans les arrêts de jeu. Dommage pour les Tessinois, jouissif pour les amateurs de matches à rebondissements, un brin décevant pour les amoureux de Galatasaray.
Avec seulement cinq Turcs titulaires, cette équipe est bien moins séduisante que l’an dernier. Difficile d’y voir une logique. Alors que l’Espagne, championne d’Europe, surfe sur l’euphorie de juin et mise surtout sur les produits ibériques (joueurs et entraîneurs), les clubs de l’ancien Empire ottoman semblent prendre le chemin inverse. Pourtant, avec une place de demi-finaliste de l’Euro 2008, on pouvait attendre plus de confiance envers les indigènes. Mais, comme on dit, le porte-monnaie a ses raisons…
Photo Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Bellinzone – Galatasaray 3-4 (1-1)

Parc St-Jacques, 12’300 spectateurs.
Arbitre : Corpodean (Rou).
Buts : 32e Lustrinelli 1-0. 39e Kewell 1-1. 47e Sermeter 2-1. 51e Baros 2-2. 80e Baros 2-3. 89e La Rocca 3-3. 92e Lincoln 3-4.
Bellinzone : Gritti; Siqueira-Barras, Mangiaratti, La Rocca, Bernardet; Sermeter (90e Raso), Wahab, Rivera (67e Diarra), Gashi; Lustrinelli (74e Neri), Kalu.
  
Galatasaray : De Sanctis; Emre Asik, Meira, Servet; Kurtulus (73e Yildiz), Ayhan, Lincoln, Volkan; Baros, Nonda (61e Aydin), Kewell.
  
Cartons jaunes : 43e Kewell. 57e Meira. 71e Diarra.

Écrit par Psyko Franco