Edito VI, le Dessus du Panier

Pour moi, Georges Wenger représente bien un Jura qui monte en saveur et en fraîcheur, avec une cuisine réputée bien au-delà des Franches-Montagnes. Politiques et médiatiques, Pierre Kohler et Jean-François Roth défendent avec ardeur et succès leur jeune canton.

Puis, fin des années 90, un certain BC Boncourt a participé à faire connaître cette partie de la Suisse. Un club sportif à qui l’on doit également attribuer – avec Fribourg Olympic – un rôle de locomotive pour le basketball en Suisse ces dernières années. Boncourt donnait des impressions de réussite totale dans une région au nom – l’Ajoie – presque enchanteur. Malheureusement, il y a ces lendemains qui déchantent, parce que les situations ne restent jamais figées et les acquis disparaissent aussi vite qu’ils apparaissent. Le 21 décembre dernier, Boncourt annonce un manque grave de liquidités qui est synonyme de dépôt de bilan. Le Président, Marcel Pieren, demande alors d’être démis de ses fonctions (il s’agit de la version officielle, mais on sent que c’est une mise en scène). Et c’est déjà le moment d’évoquer les raisons qui expliquent la chute d’un club qui paraissait si solide avec son budget global de plus d’un million. D’abord, on se mélange entre manque de liquidités et surendettement, puis certains accusent l’enveloppe consacrée aux joueurs, d’autres parlent d’une baisse de fréquentation due à la concurrence du club de hockey HC Ajoie. Comme d’habitude dans les situations de crise, nombreux sont ceux qui se gargarisent de faciles critiques et peu sont ceux qui apportent des solutions.

Celui qui ne sait pas dissimuler, ne sait pas régner (pour rappel, cette jolie formule est de Louis XI et non pas de Floyd Landis) et Marcel Pieren l’a bien saisi : il aurait certainement caché depuis plusieurs saisons des difficultés financières importantes et le club aurait ainsi vécu bien au dessus de ses moyens. Alors, la solution est de trouver des prétextes et de faire diversion. En août 2006, le club jurassien a tenté une action en justice contre la Ligue Nationale au motif de la modification du calendrier pour la saison 2006-2007. Réclamant à la LN un manque à gagner d’environ 80’000 francs sur la saison, le club a surtout trahi un budget pas bouclé et sans aucun doute trop tardif. Ensuite, la baisse de fréquentation du Chaudron – le public génère des recettes non négligeables – est davantage à chercher du côté de résultats très moyens du BC Boncourt. Des résultats de mauvais présage à mettre sur le compte d’un effectif où seuls deux joueurs des saisons précédentes ont été gardés lors des «transferts» de l’été ? Malgré la douceur des températures, Boncourt va traverser un hiver relativement rude : la date du 21 janvier a été fixée au club par le juge pour présenter un plan de redressement. Quand on sait que les sponsors et l’argent se font rare dans le basketball en Suisse (les sponsors se divisent entre la banque locale et le bistrot du coin), je ne vois pas beaucoup de bouées de sauvetage pour le club, si ce n’est le soutien solidaire de toute une région. Autrement, il faudra faire preuve de réalisme : j’ose le dire, tant que la formation jeunesse est épargnée, on peut vivement se passer de Boncourt dans l’élite du basketball suisse… Je leur souhaite néanmoins mes meilleurs voeux pour 2007 !

Écrit par Anthony Reymond

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