Maier orphelin d’Herminator

Herminator est mort. Il ne reste plus qu’Hermann Maier. Un coureur de 34 ans sur le déclin qui a tout raflé dans sa carrière, qui a toujours su rebondir mais qui pèche sur son dernier come-back : gagner encore une course pour clôturer en beauté le plus beau palmarès de la décennie.

21 février 1997. Un certain Hermann Maier perce au grand jour en terminant second du super-G à Garmisch. Deux jours plus tard, c’est la victoire qu’il décroche en Allemagne. La première d’une longue série. Aujourd’hui, le champion de Flachau en compte 53. A cette razzia s’ajoutent 93 podiums, trois grands globes de cristal, deux titres olympiques, six médailles mondiales.24 février 2007. Maier achève l’étape de Garmisch avec une 29e et une 25e place lors des deux descentes agendées. La déchéance d’Herminator se confirme. Son palmarès 2006/2007 affiche une seule troisième place (en super-G à Hintersotder fin décembre) comme haut fait. Pire, Maier galvaude LE rendez-vous de l’année des Mondiaux d’Are (7e en super-G, 13e en descente, 21e en géant).
Outrage suprême, l’icône Maier est aujourd’hui égratignée dans son propre pays. Pendant les joutes suédoises, la pique la plus féroce est venue de l’ancien descendeur Armin Assinger, consultant à l’ORF mais surtout apprécié du grand public comme présentateur du jeu vedette «Millionnaire». En substance, Assinger ose dire que Maier a skié comme un pied à Are.

Assinger Armin

Touché dans son énorme orgueil, Maier contre-attaque. Via son site web (http://www.hm1.com/), il joue la carte de l’ironie en organisant un quiz pour les internautes. La question : combien Assinger a-t-il remporté de courses dans sa carrière : a) 4 (réponse correcte) b) 28 c) 41 d) 53 (succès d’Herminator). Quelque 17’000 personnes se sont connectées sur le site, preuve de l’importance du ski alpin, et de Maier en particulier, en Autriche.
Maier se cherche aussi des excuses. Sa dernière obsession : le développement des skis carving, qui permettent de tracer des courbes que lui seul était capable de suivre à l’époque grâce à sa technique et son physique. Selon lui, les jeunes qui se sont formés avec ce matériel sont largement avantagés par rapport aux vieux qui ont dû modifier leur façon de skier. Argument peu crédible au regard des performances cet hiver de routiniers comme Didier Cuche ou Marco Büchel.

Jusqu’ici, Maier est revenu de tout. De la décision de la Fédération autrichienne de l’évincer au début de sa carrière, des rumeurs de dopage ou encore d’un accident de moto où il a failli perdre une jambe. Il lui reste un baroud d’honneur à accomplir. Et pas des moindres : se retirer sur un dernier coup d’éclat et non pas avec l’étiquette de celui qui n’a pas su s’arrêter à temps. 

Écrit par Grégoire Silacci

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