Dans un mauvais jour – comme souvent cette saison -, Lausanne s’incline lamentablement contre Delémont, qui, à défaut d’être bon, en voulait un peu. A ce rythme là, les protégés d’Isabella seront bientôt aussi mauvais que ceux de Didi Andrey…
La saison va être longue. Cela ne fait que trois matches que la flamboyante équipe du Lausanne-Sport a repris le championnat que, déjà, on se réjouit de la fin de celui-ci. Et de passer à la suivante. Stop, qu’on arrête le massacre ! Qu’on se passionne pour le tennis de table ou le tchoukball ! Perdre à Vaduz, passe encore, il peut y avoir des circonstances atténuantes. Mais dans le chaudron de la Pontaise, s’incliner pitoyablement face à Delémont, le redoutable avant-dernier qui doit sauver sa peau, accessoirement club du célèbre maître à jouer Olivier «Zizou» Baudry et David «Barthez» Inguscio qui avaient à l’époque marqué le club lausannois de leur évanescente empreinte, non. Faut pas pousser.
Un film d’horreur ?
Le pire, dans tout cela, c’est que Lausanne ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Dès le départ, dès la première minute, les joueurs ne sont pas dans le match et concèdent un coup-franc litigieux aux abords des 16 mètres. Lucarne et ouverture du score des visiteurs. C’est à se demander à quoi servent les 1m93 d’Anthony Favre… Certes, le portier se rattrapera par la suite, mais l’ensemble du match tient du film d’horreur : une défense lourde et naïve, un milieu de terrain incapable d’accélérer le jeu et une attaque brouillonne et maladroite au possible. Stephen King aurait pu en faire un chef-d’œuvre.
Un match à oublier pour Anthony et le LS !
(Photo Pascal Muller)
Mais tout de même, la Pontaise est reliée au téléréseau, non ? Les Lausannois devraient regarder un peu de foot à la télévision et réaliser que ce n’est pas en faisant cinq touches de balles que l’on peut déplacer une défense. Qu’il faut du mouvement, du jeu à une touche de balle et un brin de folie pour jouer au football. Qu’il faut du rythme, et supérieur à celui de Bioley-Orjulaz, pour passer une défense (même jurassienne, si si !).
Car à force d’imprimer un rythme somnolant à la rencontre, contre des Jurassiens bien regroupés et opportunistes, Lausanne a fini par s’endormir. Bien sûr, il y a eu un sursaut d’orgueil au milieu du cauchemar. Et quelques belles occasions galvaudées. Thurre, toujours à la recherche de son premier but en championnat sous les couleurs lausannoises, pourrait peut-être songer à recourir à un marabou. De toute façon, ça ne peut guère être pire…
La poisse de Comi
Et comme une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule, en plus d’être ridicule sur le terrain, en plus de perdre trois points contre l’avant-dernier, en plus d’être en train de dégoûter les quelques fidèles qui lui restent, en plus de se rapprocher d’Yverdon (bon, pour ça, y a encore de la marge…), Comisetti s’est encore blessé. La poisse. Espérons juste que cela ne soit pas trop grave. Quoique, dans la grisaille de ce match, le seul joueur à sortir du lot fut justement son remplaçant, Malgioglio. Au moins une bonne raison de ne pas broyer (totalement) du noir.
Parce qu’en fin de compte, comment continuer à voir des matches pareils sans avoir du 3ème degré ? Certes, Lausanne n’a plus rien à espérer cette saison – et ça se voit sur le terrain. Sans vie, sans dynamisme, sans jouerie, il va falloir une bonne dose de cynisme aux supporters pour vivre ce deuxième tour. Et ce n’est pas rien de le dire. Promis, on ne va pas mourir de rire…
Léo, on attend toujours ton premier but…
(Photo Pascal Muller)
Lausanne-Sport – Delémont 0-3 (0-2)
Stade de la Pontaise : 1050 spectateurs.
Arbitres : MM. R. Rogalla, K. Rogalla et von Flüe.
Buts : 3e Kribib 0-1. 46e autogoal de Rey 0-2. 65e Baudry 0-3.
Lausanne-Sport : Favre ; Ebé, Scalisi, Miéville, Mora ; Balthazar (73e Cabral), Rey, Bugnard, Comisetti (28e Malgioglio) ; Thurre, Mauro (53e Crettenand).
Delémont : Inguscio ; Monier, Licina, Sirufo, Yesil ; Kribib (64e Soltani), Ramdani (88e Bourassi), Baudry, Khlifi ; Onken, Kalina (73e Schott).
Notes : Lausanne-Sport sans Reis (blessé), Garcia ni Lalombongo (les deux absents); Delémont sans Barbosa, Stadelmann (tous les deux blessés) ni Riedo (absent).
Cartons jaunes : 30e Baudry, 62e Mora, 86e Crettenand, 91e Onken.
Écrit par Benjamin Corbaz
Soyez le premier à commenter