Adaptons la célèbre maxime de Gary Lineker sur la domination des Allemands en football : le ski alpin est un sport mettant aux prises des coureurs issus d’une dizaine de pays et, à la fin, c’est les Autrichiens qui gagnent. Une hégémonie qui dure maintenant depuis 18 ans.
Un coup d’œil sur les derniers classements par nations suffit pour s’en accabler. L’Autriche pointe en tête de la hiérarchie mondiale depuis 1990 et n’a plus quitté cette position depuis. Certes, la Suisse s’était octroyée huit fois ce titre avant la prise de pouvoir des Maier, Eberharter, Götschl ou autre Dorfmeister. Mais c’est moins une consolation qu’une nostalgie…Cet hiver les Autrichiens ont amassé 14’735 points lors des 72 épreuves au programme de la Coupe du monde. Les Suisses ont aussi été bons (ou, du moins, en grands progrès). Cela ne les a pas empêchés de finir deuxièmes par nations à …8874 unités de leurs voisins.
Herman Maier
Le plus frustrant (pour les Autrichiens) et le plus réjouissant (pour tous les autres), c’est que les vrais stars de l’hiver ne skient pas pour la toute puissante ÖSV. Il y en a eu trois. Trois emmerdeurs (pour les Autrichiens), trois héros (pour tous les autres).
Honneur aux dames et à Anja Pärson. La Suédoise a snobé la plupart des courses, joué à la désinvolte, laissé les autres s’entre-déchirer. Elle a surtout berné tout son monde. A commencer par les Autrichiennes. Ces dernières ont bien sûr raflé tous les globes en jeux en Coupe du monde. On oubliera ce «grand chelem». Par contre, on n’oubliera pas les cinq médailles (dont trois en or) glanées par Pärson lors de LA quinzaine de l’hiver, les Mondiaux d’Are. Merci Anja.
Poursuivons avec Aksel Lund Svindal. Lui aussi a été la grande figure des Championnats du monde en Suède avec deux titres. Il s’est surtout distingué en barrant la route à l’icône Benjamin Raich dans la course au globe de cristal du classement général. Le Tyrolien avait écrasé la concurrence la saison dernière. Il devait remettre ça. Eh bien non. Le meilleur skieur de la planète est Norvégien. Merci Aksel.
Didier Cuche, vainqueur du globe de cristal en descente
Concluons avec notre star à nous, Didier Cuche. Le Neuchâtelois a, lui, eu le culot de jouer les caïds en descente, épreuve reine et discipline réservée aux Aigles. Hermann Maier de 2000 à 2001, Stephan Eberharter de 2002 à 2004 puis Michael Walchhofer de 2005 à 2006 avaient ramené le globe de la descente au pays des Strudel. Pas cette année. Merci Didier.
Écrit par Grégoire Silacci
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