A chacune de ses retransmissions, la TSR nous étale sa maîtrise inconditionnelle des technologies de pointe. Pourtant, au prochain FNPT (Festival National du Problème Technique), nos amis de Genève partent grand favori au côté de la princesse de Saxon.
Dimanche 25 mars 2007. J’allume mon écran LCD 32 pouces, mon récepteur numérique Cablecom et j’active mon Home Cinéma. Les pop-corn sont prêts et la 1664 décapsulée. Place aux quelques bégayements traditionnels d’une speakerine qui nous annonce ce que tout le monde sait déjà et dont tout le monde s’en fout. Est-ce qu’une fois dans votre vie vous vous êtes dit, un dimanche soir à 18h33, «Heu-reu-sement qu’elle était là sinon j’allais oublier les clowns des Sports cinq minutes plus tard» ? Moi pas. En général ce qu’il y a de plus pénible lorsqu’on veut regarder Dimanche Sport c’est de survire à «Racines». Heureusement, les grosses têtes de la TSR ont eu la bonne idée de déplacer ce chef-d’oeuvre télévisuel le dimanche à 12h20 (garantissant une audience moyenne de 0,4%). Dimanche Sport, c’est le résumé hebdomadaire de l’actualité sportive suisse casée en 14min33 dont 6min12 de générique et 3min48 consacré à un invité qui a parcouru 12’000 km pour se rendre à Genève.Mon installation ultramoderne crépite d’impatiente pour m’offrir un Suisse – Colombie que personne n’attend. La retransmission débute. J’appelle successivement la hotline de Cablecom (CHF 367.- la minute) et la TSR (*) pour savoir si c’est mon récepteur qui n’a pas supporté le retour de l’hiver ou si c’est simplement une rediffusion des meilleurs moments de la WC94 aux States. J’ai beau vérifier tout le câblage et les connexions de mes différents appareils, je dois me rendre à l’évidence qu’on est bien en direct de Miami.
Concernant le son, pas de trace de Philippe Von Bourg. A sa place, le vent et les chants colombiens. Concernant l’image, la retransmission Terre – Lune du 21 juillet 1969 était de bien meilleure qualité. Mais étions-nous vraiment en direct ? Après avoir récupéré notre cher Von Burg en testant successivement les signaux de fumée, le morse et le télégraphe, le premier goal colombien est annoncé alors qu’à l’image le ballon n’est pas encore parvenu au buteur. S’en suivent encore deux ou trois pertes de signal et un petit «Salut les gars c’est Philippe à Miami, alors on m’entend enfin en Suisse ?»
La retransmission de ce dimanche n’est que le triste reflet des performances de la TSR. Chaque semaine réserve son lot de surprise. Outre les traditionnels «j’oublie d’allumer le micro pour lire mon résumé à deux balles» et le «on me dit en régie que ça devrait partir… alors on attend… ça devrait venir… ça vient… alors on me dit que non, les images ne sont pas prêtes». Le summum du summum a eu lieu il y a quelques semaines lorsque je regardais un certain Sion – St-Gall. L’incrustation du chronomètre et du résultat était placée AU MILIEU de l’écran. Bon je me suis dit que je pouvais m’estimer heureux d’en avoir une… C’est vrai, faut se rendre à l’évidence que pour une telle prouesse technique la TSR doit dépêcher environ 32 ingénieurs et 17 informaticiens.
Impossible de savoir si la TSR pratique le câblage artistique ou la retransmission acrobatique… Sports dans lesquels elle excelle sur le plan mondial. Tout comme l’équipe suisse de football la SSR SRG a un peu plus d’une année devant elle pour remettre de l’ordre dans la maison afin de ne pas paraître ridicule aux yeux de la planète entière parce qu’à ce rythme là, même sur la Station Spatiale Internationale ils vont se marrer.
Good Luck…
(*) Coordonnées dont on se souvient par coeur :
Les Babibouchettes
Télévision Suisse Romande
Case Postale 234
1211 Genève 8
022 708 20 20 (me souviens plus de l’ancien numéro)
Écrit par Cracoucas
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