Barcelone gagne, Ronnie craque

Chaque supporter de football a son club fétiche. Pour ma part, le voyage du côté du Camp Nou a l’allure d’un pèlerinage. Accompagné par trois amis, je prends la direction de la cité catalane vendredi pour un week-end plus que prolongé. Dès notre arrivée, nous n’avons qu’un seul objectif : aller chercher les précieux sésames. Pour 71 euro, nous serons logés au deuxième anneau, légèrement sur le côté des buts.

Je t’épargne les détails nocturnes du vendredi qui resteront sans intérêt pour toi ami lecteur. Samedi, jour de match, l’ambiance monte gentiment. Barcelone est une ville de foot, il n’y a aucun doute. Le Barça est, comme son slogan l’indique, bien plus qu’un club. Les journaux locaux ne parlent que du match contre Getafe. Il faut dire que le FCB n’a plus son destin entre ses mains. En Espagne, contrairement à ce que l’on pourrait croire, le champion est désigné en cas d’égalité à la confrontation directe et non au goal average. Avec une victoire et un match nul 3-3 lors des classico, les Merengue remporteraient donc le titre en cas de statu quo. C’est donc avec l’obligation d’obtenir neuf points lors des trois dernières journées que les Blaugrana abordent cette rencontre.20h00, il est temps de rejoindre l’arène. On range les cartes de chibre, une douche, un peu de gel et c’est parti. C’est ainsi que l’on remarque que contrairement à ce que nous pensions, il n’y avait pas besoin de se stresser. En effet, force est de constater qu’il est plus rapide de faire entrer 64’000 personnes dans le Camp Nou que 8’000 à la Pontaise… Tels les touristes modèles, nous sommes donc près d’une heure et demie avant le coup d’envoi dans les tribunes vides. On essaie de se convaincre que le temps va vite passer une fois l’échauffement élancé. Seulement, les joueurs n’entreront sur la pelouse que trente-cinq minutes avant le coup de sifflet initial.

L’ambiance monte

Entraîneurs, prenez une feuille et un stylo, car personnellement je n’ai jamais vu un échauffement aussi folklorique, et ce des deux côtés. Getafe est le premier à nous surprendre en faisant tout en cercle. Course, conservation de balle, pas un seul angle droit nous est offert. Du côté de Barcelone, ce n’est pas beaucoup mieux. Entrée avec quelques exercices classiques pour les titulaires, mais tout se fait individuellement. Par la suite, sous la houlette du capitaine Carles Puyol, les Catalans s’échangent quelques passes sur un rythme aussi rapide que la deuxième balle de Martina Hingis. Quant à la mégastar Ronaldinho, il fait carrément tout de son côté. Enfin quand je dis tout, ce n’est pas grand chose non plus. Répétition de gestes techniques, quelques longues balles… et vestiaire ! En définitive, vivement que le vrai spectacle commence.
Le Barça aborde ce match capital en vue d’un troisième titre de suite avec une équipe quasiment au complet. Belletti occupe le flanc droit de la défense suite à l’absence du titulaire Zambrotta, tandis qu’Edmilson joue en position de demi-défensif axial. Ce choix voulu par Rijkaard a pour but de stabiliser son équipe en phase défensive. L’entraîneur batave prive par contre l’assistance de la présence sur le terrain du jeune talent Iniesta. Cela dit, le grand Brésilien permet de soulager Xavi et Deco qui auront plus de liberté une fois le ballon récupéré.
Du côté de Getafe, tous les principaux joueurs sont là. Celestini est titulaire dans un rôle semblable à celui d’Edmilson. Disposés avec un seul véritable attaquant, les Madrilènes viennent en Catalogne pour jouer en contre et saisir les opportunités qu’offrent les Blaugrana à chacune de leur sortie.

Ronaldinho marque, puis pète un câble

A peine le temps de perdre la chair de poule procurée par l’hymne du Barça que Ronaldinho ouvre le score. Sur une relance catastrophique de la défense centrale des visiteurs, Messi transmet le cuir à Eto’o. L’autoproclamé meilleur joueur du monde prouve qu’il est au moins dans le Top 10 sur une accélération qui laisse sur place les deux centraux. Malgré deux retours en catastrophe et une tentative délibérée de faire tomber le lion indomptable, Eto’o arrive en bout de course à trouver Ronnie à la limite du hors-jeu qui n’a plus qu’à ajuster son pied droit. Le public est debout, nous sommes subjugués.

Les Blaugrana prennent le match en main. C’est toutefois sur balles arrêtées qu’ils se montrent les plus dangereux, à l’instar de ce cachou de combat 90 envoyé par Ronaldinho d’environ 27 mètres et repoussé péniblement par Abbondanzieri.
Puis, les esprits s’échauffent. Les techniciens catalans souffrent face à la pression parfois irrégulière imposée par leurs adversaires. Signalons que c’est la troisième fois que les deux équipes se rencontrent en quelques semaines. Après la leçon donnée à l’aller au Camp Nou (5-2 dont le but «maradonesque» de Messi), les Barcelonais ont subi un tsunami au retour où ils ont perdu 4-0. Forcément, mentalement, les séquelles sont toujours là. Cette tension amènera l’expulsion de Ronaldinho. Le génie brésilien tombe sur une charge de Belenguer. Une première fois pour se protéger, la deuxième fois on ne sait pas trop pourquoi, le meneur de jeu du Barça agite la jambe gauche. Le second impact arrive dans les parties génitales du défenseur madrilène. C’est un carton rouge justifié pour Ronnie qui doit apprendre à gérer ses nerfs malgré les
agressions en série qu’il subit. Les socios n’arriveront pas à changer l’avis de l’homme en noir, malgré les mouchoirs blancs adressés à son égard. Un malheur en entraînant un autre, Ronaldinho devait jouer de notre côté en deuxième mi-temps, ce qui nous aurait permis d’observer de plus près ses prouesses. Dommage, très dommage.

Domination même à dix

Néanmoins, les locaux sont encore dominateurs au retour du thé. Sur une nouvelle balle déposée par Deco, Eto’o échoue alors qu’il est dans les cinq mètres du gardien de la sélection argentine. Puis sur un contre amené par Messi et Deco, l’Africain voit sa tête contrée au dernier moment par un défenseur. Le Barça doit tuer le match et ne lâche rien. Corner de Deco, tête de Messi au deuxième poteau, renvoi sur la ligne, puis cafouillage, le ballon revient sur le pied gauche de l’ailier de poche mais son tir est dévié in extremis. Getafe joue mieux et Pachón, fraîchement entré à la mi-temps, oblige Victor Valdés à un miracle de la main gauche. «VV», souvent critiqué cette saison, reste le meilleur gardien que j’aie pu voir évoluer avec les Blaugrana.

En infériorité numérique, Barcelone commence à fatiguer, Eto’o se sacrifiant à mi-terrain pour ne laisser que le seul Messi en pointe. Sur un coup franc excentré tiré très fort sous le mur, Deco fait frémir la foule. Mais le portier Abbondanzieri repousse magistralement. Ce sera la dernière action du Barça. Getafe va alors pointer le bout de son nez. Oleguer et Valdés sur une frappe vicieuse de Celestini enterreront les derniers espoirs des Madrilènes. Le score ne bougera plus.
Suite à cette courte victoire, Barcelone reste à l’affût de la moindre erreur de son rival ancestral. Nul doute qu’avec Ronaldinho pendant 90 minutes sur le terrain, le match aurait pris l’allure d’une correction. Parmi les meilleurs joueurs de ce match, on citera volontiers Xavi, toujours intraitable à mi-terrain, perdant très peu de ballons. Le Catalan est rarement mis en avant ; sa technique et sa vision du jeu en font pourtant  un des meilleurs à son poste. Mention très bien également à Messi, Eto’o et Deco. Quant à la défense, Thuram et Puyol ont paru plus à l’aise que dans d’autres occasions. On comprend cependant pourquoi les dirigeants barcelonais souhaitent que Materazzi rejoigne la péninsule ibérique. Pour finir, un mot sur Celestini, très sobre à mi-terrain. L’ancien Lausannois assure un relais essentiel entre l’attaque et la défense de Getafe. Il m’est paru regrettable qu’un joueur comme lui ne revêtisse pas à nouveau le maillot de la Nati, mais ça c’est une autre histoire.

Le Real assure l’essentiel

Au même moment, le Real Madrid accueillait à Bernabeu le Deportivo La Corogne. Sans être transcendants, les Merengue ont réussi une nouvelle fois à renverser une situation qui semblait compromise. Emmenés par un Beckham en grande forme, les blancs de la capitale ont réussi à forcer le destin grâce à leur défenseur central Sergio Ramos propulsant au fond des filets un centre du gauche (!) du Spice Boy. Raúl sur une nouvelle passe millimétrée du Britannique, puis Van Nistelrooy consécutivement à une grosse erreur défensive ont réussi à arracher trois points qui valent de l’or à deux rondes de la fin du championnat.

Une petite pensée pour Beckham, joueur certainement le plus controversé de ces dernières années, qui à quelques mois de sa pré-retraite dorée est en train de mener le Real vers un trentième sacre inespéré. On pourra dire ce qu’on veut sur son jeu, mais avoir dans son onze un joueur capable sur un contrôle et une passe de faire marquer depuis toutes les positions reste un avantage de taille. Sa performance de samedi ne fait que renforcer ce sentiment.

FC Barcelone – Getafe CF 1-0 (1-0)

Camp Nou : 64’574 spectateurs.
But : Ronaldinho 1-0 (3e).
Barcelone : Valdés ; Belletti (Oleguer, 62e), Puyol, Thuram, Van Bronckhorst; Edmilson, Xavi (Iniesta, 90e+3), Deco; Ronaldinho, Eto’o, Messi (Motta, 89e).
Getafe : Abbondanzieri; Contra, Belenguer, Pulido, Paredes; Mario Cotelo, Celestini, Casquero, Nacho (Albín, 60e); Verpakovskis (Pachón, 60e), Manu.
Cartons jaunes : Xavi (5e), Casquero (25e), Belenguer (41e), Deco (43e), Nacho (51e), Albín (61e), Paredes (63e), Edmilson (80e).
Carton rouge : Ronaldinho (40e).

Écrit par Lionel Rudaz

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10 Commentaires

  1. Très intéressant papier, je ne comprends toutefois pas le passage consacré à Beckham. Dans un excellent site consacré aux sports, dans un bon article consacré au foot, la présence de la starlette madrilène, pur produit de marketing pour midinettes en fleurs, voire pour ceux qui continuent de penser que Cantona était un génie, m’interpelle.

  2. Ce qui minterpelle pour qqn qui est censé savoir ce quest le football, cest dimaginer ce genre de commentaires…Beck et Canto sont deux des plus grands joueurs de tous les temps!!! Et en plus Dave est un génie de pouvoir se faire autant de frics en devenant un produit marketing denfer… Jaloux! Te laisse méditer en essayant de taper dans un ballon……

  3. Tes temps ne doivent pas remonter à bien long pour voir en eux les plus grands joueurs de tous les temps. Enfin si tu ne fais pas de 4ème degré, tu récoltes quand même mon sourire amusé.

    ps : non inutile dinsister Zambaz ne veut pas faire de publicité pour un magnétoscope ou un gel capilaire.

  4. Salut Ced, je te fais juste un copier coller du palmarès à Beckham en attendant que Messi fasse de même avec Barcelone.

    Vainqueur de la Coupe Intercontinentale en 1999 (Manchester United)

    Vainqueur de la C1 en 1999 (Manchester United)

    Champion dAngleterre en 1996, 1997, 1999, 2000, 2001, 2003 (Manchester United)

    Vainqueur de la Coupe dAngleterre en 1996, 1999 (Manchester United)

    Finaliste de la Coupe dEspagne en 2004 (Real Madrid)

    Finaliste de la Coupe de la Ligue en 2003 (Manchester United)

    Et peut-être bientôt champion dEspagne. Cest pas le plus grand joueur du siècle mais respecte un peu car il ny pas beaucoup de joueur qui ont ce palmarès.

  5. Salut Nico, merci pour ton palmarès. Je note quand même que Phil Neville a également le même palmarès (ou presque). 😉

  6. Ced,

    Cest plus ou moins ce que je dis. Beckham a été clairement surcoté au niveau de ses salaires et de son transfert Manchester -> Real.

    A partir de là, nombreux sont ceux qui se sont acharnés à chacune des erreurs de Becks.

    Je dis juste que son retour en forme est la clé de la réussite des Madrilènes. Quand tu as des buteurs comme Van Nistelrooy ou Raúl, un type comme lui est une pièce maîtresse.

    Certes, il ne fait pas ou très peu de dribbles. Mais cest un joueur qui a une précision exceptionnelle, selon moi une des meilleures de tous les temps. Il suffit de voir les buts quil a marqué ou offert. Le goal de Raúl samedi soir en est la preuve.

    Jajouterais pour finir quil faut avoir le moindre respect à un joueur qui est toujours revenu au top après avoir été détruit par les médias. Je pense à lexplulsion contre lArgentine, à son penalty raté à lEuro sauf erreur ou à son transfert aux States.

    Après, à chacun dapprécier ou pas. Je suis davis que la sensibilité footballistique est très subjective.

    Voila, jespère que tu mauras mieux compris.

    Meilleures salutations

  7. Ced, tu as peut-être raison mais je pense que Phil Neville a sûrement été moins déterminant! Enfin voilà, cest clair quau bout dun moment cest les médias qui font que Beckham est une marque! Moi avec 6 titres de champion dAngleterre, je me la péterai un peu quand même. Et puis quand tu vois les ailiers maintenant, ils driblent tout le terrain et quand ils arrivent à la ligne de fond il centre en plein dans les panneaux publicitaires! Beckham a compris quil ny avait pas besoin de courir pour faire des centres. Cest ça la classe. Comme ça à la fin du match il est pas fatigué et il peut faire la bombe toute la nuit!

  8. Cher LR, même si je ne partage pas ton avis au sujet de Beckham, jai lu avec intérêt tes arguments. Beckham, joueur de couloir comme en voit trop dans le foot moderne, me donne envie de dormir. Dire quà lépoque son poste était occupé par des génies, Kocksis, Garrincha, des joueurs qui dansait sur le ventre de nimporte quel défenseur, les temps changent pas forcément dans le bon sens malheureusement.

    Depuis le départ du magnifique Litbarski, ce poste me semble bien terne.

    Maintenant on peut aimer Beckham, Cristiano Ronaldo, et compagnie, mais ces joueurs narrivent pas à la cheville des susmentionnés.

  9. je voulais encourager mon équipe chère le baeça pour le recrutement de joueurs nqui promet comme thirry henry et les autres pour renforcer lattaque de Ronaldinhio et Etoo et les autres.
    je voulais que je soit branher chaques jours de nouvelle de notre équipe dans mon adresse mail, merci

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