Les play-off, c’est maintenant

Le Topscorer de Virschp avait des faux airs de capitaine de pédalo pour ce premier match de séries. Fidèle à lui-même, Forget a mérité sa réputation de flamby du Haut-Valais, arrivé à Malley avec les doigts de pied en éventail, tel le premier Pistorius venu.

Ah comme ça fait plaisir de quitter ces interminables matches de préparation. Et quel changement. Le round d’observation n’a duré que quelques minutes avant d’entrer dans le vif du sujet. 3-0 après un tiers dans un récital à sens unique, l’issue de ce premier acte ne faisait alors plus grand mystère. Il y a bien eu une tentative de se rebeller de la part des Virschpois, mais un Huet métamorphosé a prouvé à ceux qui en doutaient que l’ancien gardien des Blackhawks n’attendait que les play-off. Comme tout le peuple vaudois, donc. En face, Schoder s’est montré extrêmement fébrile, ne réussissant pas la moindre parade nette. Avec une telle différence dans les buts, nul besoin de préciser quels défenseurs avaient le cigare au bout des lèvres. Il aura fallu une double supériorité numérique pour que les Valaisans arrivent enfin à tromper Huet et sortent quelque peu la tête de l’eau.
Pourtant, ça s’annonçait difficile pour les vrais Lions. Les deux premiers centres, Genoway et Conz, étaient annoncés absents. Résultat, aucune ligne lausannoise n’avait encore été vue telle quelle cette saison à Malley. Avec de tels automatismes, on aurait pu craindre le pire. Sans compter que Jeff Ulmer est loin d’avoir l’impact d’un étranger, malgré ses 3 points.
Virschp n’avait pas les mêmes problèmes, possédant avec Brunold, Pittis et Forget, trois centres de grande qualité. Du moins sur le papier, car à l’exception de Pittis, aucun ne s’est vraiment mis en évidence. Dépassés dans un match plutôt correct jusque-là, Reber a étalé Deruns qui allait se présenter devant Schoder. L’ancien Bernois ne bougeant plus sur la glace, la réaction des Lausannois ne s’est pas fait attendre. Les beignes ont plu entre tous les joueurs présents, Deruns se relevant finalement pour balancer quelques prunes au Virschpois, qui l’avait chargé à la tête sans lâcheté aucune et par derrière.

Habemus Reistam

Il a pas fallu pousser Reist pour qu’il enclenche la machine à baffes. Surnuméraire contre Chaux-de-Fonds et propulsé capitaine vendredi («Ici c’est Lausanne»), il s’est mis en mode Obélix pour mandaler tout ce qui passait. Et pendant que Berthon, Augsburger et Stalder explosaient leurs adversaires respectifs, Reist cherchait un type à sa hauteur. Le Topscorer aurait pu faire l’affaire, mais Forget a courageusement esquivé le combat pendant de longues minutes. Si l’ancien meuqueux était viril, ça se saurait. Tout ça parce qu’il ne voulait pas finir avec la gueule ressemblant à des lasagnes au boeuf de cheval. Il faudra rappeler à ce couard d’aller s’acheter une paire de couilles d’occasion pour l’acte II.
Après avoir allumé tout ce qu’il pouvait, Reist n’était pas loin d’aller se faire seul tout le banc adverse. En mode Obélix, on a dit. Au suivant, au suivant. Cette distribution de torgnoles lui a bizarrement valu un retour prématuré au vestiaire, ce qui a motivé Fröhlicher à prendre ensuite le relais du distributeur de mornifles et de pourre-pifs. Bien plus qu’une victoire, cette baston générale et ce combat d’hommes (hein, Forget) a permis à Lausanne de marquer son territoire et de prendre l’ascendant psychologique dans cette série.
Ce qui a surtout frappé, c’est la relative apathie viégeoise, notamment en attaque. Une succession de hors-jeu, des pucks systématiquement envoyés dans l’arrondi sans réussir à les récupérer, des tentatives d’exploits personnels au lieu d’actions construites, le chantier qui attend Zeiter paraît immense.
Le match qui devait être le plus disputé de ce premier acte n’était pas celui que l’on croyait. Excepté le forfait du HCC contre Olten (5-0), c’est Ajoie qui s’est fait dézinguer par les buveurs de rouge glacé. Persuadés d’être les champions du monde grâce à leur première place, les Ajoulots réalisent que leur équipe est toujours aussi à l’aise en play-off. Ca doit leur scier les jambes de l’avouer, mais le HCA n’a décidément pas les pieds sur terre. Comme un certain Pistorius. A moins qu’ils cherchent surtout à éviter par tous les moyens de se ridiculiser une énième fois en se faisant éliminer par le LHC.
Photo Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

LHC – Viège (3-0 1-2 1-0)

Malley, 5029 spectateurs.
Arbitres : MM. Bielmann et Mollard.
Buts : 9e Chavaillaz (Kamerzin, Dostoinov) 1-0, 13e Ulmer (Chiriaev, Fröhlicher) 2-0, 16e Fröhlicher (Küng, Burki/5c4) 3-0, 25e Heldstab (Pittis, Forget/5c3) 3-1, 34e Furrer (Pittis) 3-2, 36e Ulmer (Dostoinov, Fröhlicher/5c3) 4-2, 60e Berthon (Ulmer, Helfenstein) 5-2.
LHC : Huet; Stalder, Reist; Kamerzin, Chavaillaz; Leeger, J. Fischer; Fröhlicher; Dostoinov, Corso, Küng; Déruns, Augsburger, Berthon; Ulmer, Chiriaev, Burki; Helfenstein, Le Coultre, Antonietti; Primeau.
Viège : Schoder; Heldstab, Anthamatten; Wollgast, Schüpbach; Wiedmer, Rüegg; Mettler; Furrer, Pittis, Joss; Triulzi, Brunold, Dolana; Reber, Forget, Kuonen; Heynen, Keller, Brem.
Pénalités : 10×2’ + 1×5’ et pénalité de match (Reist) + 1×10’ (Augsburger) contre LHC et 11×2’ + 1×5’ et pénalité de match (Wollgast) + 2×10’ (Joss, Rüegg) contre Viège.
Notes : LHC sans Setzinger, S. Fischer, Gailland, Conz, Genoway (blessés), Borlat, Seydoux ni Hecquet (surnuméraires). Viège sans Altorfer (blessé).

Écrit par Yves de St-Aÿ