Fin 2017, une centaine de journalistes a manifesté devant la tour Edipresse à Lausanne pour dénoncer la politique de leur éditeur Tamedia. La lutte contre les licenciements était un des principaux objets de contestation.
On comprend bien que des gens se mobilisent pour sauver leur emploi, même si en l’occurrence on parle moins de journalisme que de copier coller des dépêches d’agences de presse et d’y accoler la photo la plus putaclic possible. Mais on s’attend aussi à ce qu’une réflexion soit menée sur la qualité générale de leur produit, en papier comme en ligne. Parce que ne proposer qu’un empilement de dépêches de l’ATS et de l’AFP, c’est effectivement un peu cheap pour déboucher sur un acte d’achat ou un abonnement.
Et ce n’est pas en s’appuyant sur la qualité du contenu rédactionnel « maison » qu’on va sauver la barque. Prenons au hasard cet article consacré à Fatih Terim basé sur une news de l’agence de presse de Tamedia NewsExpress, à disposition donc de 24 Heures, de La Tribune de Genève, du Matin et de 20 Minutes. Il commence par « Fatih Terim est un très grand entraîneur, […] mais le technicien a prouvé cette semaine être un homme au grand coeur, en plus de toutes ses autres qualités », au milieu on parle du « Grand Fatih Terim » et à la fin d’un « très beau geste, à la hauteur de la réputation du mythique coach turc ».
On parle du même Fatih Terim ? Ce fou furieux proche des milieux d’extrême droite dont même mes potes Turcs ont honte ? Celui qui a organisé l’émeute qui a suivi la qualification d’Unser Nati en 2005 ? Celui qui a démissionné en juillet dernier de son poste de sélectionneur quelques jours après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une scène le montrant prenant part à une bagarre ? Qui a été incapable de mettre la Turquie sur les rails d’une qualification pour la Russie 2018 ? Et ce après que son équipe ait été pitoyable à l’Euro 2016 ?
Vous pouvez manifester pour que la nana ou le gars qui a rédigé cette dépêche garde son job, mais vous pouvez aussi vous demander si à force de proposer de la merde (et des nichons) à vos lecteurs, vous n’êtes pas exactement dans la situation que vous méritez.
Bon, assez dit de mal pour aujourd’hui, dégustons le menu de mars :
On était en plein dans la vague « Ineos » quand ils ont pris tout le monde au dépourvu en rétro-pédalant. A deux jours de la publication mensuelle… Ils auraient voulu nous emmerder qu’ils ne s’y seraient pas pris autrement. Décidément, ils sont très fort…
- Or donc Bertrand Jayet, dans sa très bien nommée rubrique « Contre-pied » prend la défense d’Ineos dans cette histoire de logo.
- Notre nouvelle recrue Raphaël Delessert explique à quel point la décision d’Ineos l’a profondément ébranlé, jusqu’à remettre en question l’existence du blog qu’il anime depuis sept ans.
- L’historique des actions et réactions que « l’affaire du logo » a engendré a été mis à jour et j’en profite pour dire assez clairement ce que je pense du positionnement de certains clubs de soutien. M’est avis que ce n’est pas au Bar de la Confrérie du FC Lausanne-Sport que j’irai boire des bières au prochain match.
Voilà, avec ces trois dernières contributions, je suppose qu’on peut considérer que le dossier « Ineos – logo » est définitivement clos !
- Marcol Reymond, notre fondateur, prend violemment position sur la très imbécile nouvelle formule de la Coupe Davis qui est en préparation. Carton-Rouge va d’ailleurs prochainement se lancer dans le combat contre cette forfaiture.
- Grégoire Etienne revient sur un des plus incroyables exploits de l’histoire des jeux Olympiques d’hiver, et c’était il y a quelques jours sur vos écrans…
- Notre spécialiste des Guingamp-Dijon revient sur l’invention de la rivalité entre le PSG et l’OM.
- Olivier di Lello est encore en pleine dépression suite à la non-qualification de la Squadra en Russie. Il se venge en nous infligeant de revivre les dix pires matches de l’histoire du Mondial.
- Sébastien Guénat a analysé pour vous les logos des 32 sélections qualifiées en Russie et en a tiré un article délicieux et un quizz redoutable. Saurez vous atteindre le 10 sur 10 ?
- Et nous avons notre vainqueur des Pigeons d’Or 2017 ! Un beau lauréat, porté à bout de bras par son fans club là-bas en bas à Martigny, qui n’aura rien lâché jusqu’au bout ! Ce n’est jamais qu’une tarte à la crème virtuelle, mais ça fait toujours du bien de cibler les cornichons.
Et au fait, si vous n’aimez pas le foot, il va falloir éviter ce site ces prochains temps. Parce qu’à partir du mois prochain, on passe en mode « machine de guerre » pour couvrir le Mondial 2018, avec les premières présentations des 32 nations qualifiées, qui nous mèneront jusqu’au début des 64 articles pour autant de matches de la compétition, sans parler des bilans et autres coups de gueule, soit au total une bonne centaine d’articles en quatre mois sur la plus belle compétition du monde. Et le tout sur un site rajeuni, avec une nouvelle formule et plein de petites combines que notre webmaster fou va implémenter d’ici quelques semaines. On sortira de tout cela complètement lessivés, mais on se réjouit TELLEMENT !
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