De l’importance de ne pas passer pour des cons

Petite semaine pour le LHC qui s’est d’abord incliné sur la glace de la Litternahalle avant de prendre, sur le tard, la mesure d’une faible équipe de Sierre samedi. Comme bien souvent toutefois, c’est hors glace que le club de Malley aura fait parler de lui.

1. Le résumé hebdomadaireTrop timoré à Viège mardi, le Lausanne HC a eu toutes les peines du monde à prendre le dessus sur le HC Sierre samedi. Face à la phalange de Morgan Samuelsson à qui le LHC convient plutôt bien, les Vaudois ont fait insulte à leur statut d’ogre de la LNB. La performance des Lions a été d’une insigne faiblesse et la limiter à la seule «absence» d’Oliver Setzinger – on y reviendra plus tard – serait réduire le problème à bien peu de choses. L’inconscient collectif veut que l’absence des meilleurs éléments d’une équipe pousse d’autres membres du groupe à se surpasser. Force est de constater que pour une fois, les absents n’auront pas eu tort tant la faiblesse affichée par les «plombiers» promus héros d’un soir aura été inquiétante. Donati en tête, les réservistes lausannois n’auront pas su se mettre à niveau, justifiant les récentes déclarations du coach et directeur technique lausannois d’annoncer l’arrivée future de nouveaux éléments.
Certes le LHC aura eu certaines circonstances atténuantes, l’absence sur blessure du meilleur attaquant suisse de l’équipe – Gaëtan Augsburger sorti sur commotion à Viège mardi – aura pesé lourd sur le résultat final mardi et sur le jeu samedi. Il y a une dizaine de jours, van Boxmeer pouvait compter sur trois centres de premier plan dans la petite ligue, outre «Oxo», Setzinger et Hürlimann n’étaient pas en uniforme samedi. S’il est possible, éventuellement, de comprendre le fait de prêter Hürlimann trente jours pour récupérer un élément complet comme Sigrist pour les dix-huit prochains mois, le couac grotesque ayant mené à l’absence de Setzinger, samedi, témoigne d’un amateurisme que l’on pensait révolu à Malley. Si la qualité des hommes de hockey lausannois n’est pas à remettre en cause, le duo Boxy-Alston devrait rapidement se prendre 72 heures de congé pour potasser les règlements en vigueur cette saison, histoire de ne pas passer pour des cons une seconde fois cette année. Le problème de samedi pour le LHC aura résidé dans cette série de couacs intervenus en fin de semaine. Sans Augsbuger et sans Setzinger, le LHC a évolué sans ses deux premiers centres, déséquilibrant totalement le compartiment offensif vaudois. L’excellent Dany Dubé – analyste pour les matchs du Canadien sur CKAC.com et, accessoirement, oncle du Christian de Berne – mentionne souvent qu’une bonne équipe de hockey sur glace compte sur un grand gardien, un solide «back four» et deux centres de premier plan pour orienter le secteur offensif. Si le LHC de samedi possédait bien les deux premiers éléments – merci à Mona d’avoir éviter une défaite ridicule face à Sierre – le problème des centres reste entier et illustre la seule grosse faiblesse du contingent des Lions pour cette saison.

2. Le fait saillant de la semaine
Le coup de fil de vendredi à la Fédération autrichienne pour mentionner le prêt d’Oliver Setzinger au club ferme genevois – à moins que cela soit le contraire – et l’appel du samedi initialement pour récupérer les services du «Wayne Gretzky d’Innsbruck» pour la partie contre Sierre. Sauf que malheureusement en Autriche, pays du hockey s’il n’en est pas, le siège de la Fédération indigène est en congé… Résultat : pas de Setzinger samedi pour la soirée où le LHC avait décidé de mettre en avant les «kids», histoire de rassembler du monde à Malley. Lorsque ce genre d’opération est lancé en grande pompe, il y a un bon mois déjà, le grotesque de la situation a de quoi faire sourire. S’il est possible de douter du fait que 5’600 spectateurs étaient bel et bien présent du côté du CIGM, être foutu de ne pas aligner le «meilleur» élément de LNB et le plus gros salaire de la ligue confine au ridicule, surtout si c’est pour ne pas maîtriser un point – certes idiot – du règlement de la IIHF.
3. Le bon, la brute et la «petite tappette Loulou Nicollin style»
«Jean-Luc» Mona pour ses deux performances de la semaine. À Viège tout d’abord où il a pratiquement ramené un point tout seul d’un déplacement toujours périlleux et face à Sierre samedi où il aura tenu la baraque durant la première période et la moitié d’un troisième tiers indigent. Les deux points ajoutés lors des sept derniers jours de compétition lui sont en grande partie imputable.
Alain Reist et Xavier Reber se partagent les rôles de brute pour le premier et de «petite tapette» pour le second. Qu’on ne vienne pas m’accuser en ces temps politiques troublés et troublants d’homophobie primaire, néanmoins la prestation du Sieur Reber samedi laisse sceptique sur la santé mentale du garçon. Non content d’essayer de sortir les défenseurs lausannois du match – les escarmouches avec Jérémie Kamerzin auront bien fait rigoler – le numéro 43 valaisan a tenté de faire expulser Reist du match avec huit minutes à faire en troisième. Que la Ligue suisse de hockey ponde des règlements idiots qui font qu’un joueur lâchant les gants se fait immédiatement expulser est une chose, mais qu’un attaquant provoque pendant trente longues secondes un adversaire pour ensuite prendre des coups dans la poire durant vingt autres bonnes secondes, ça me dépasse. En y repensant, il est possible d’imaginer que le Crétinisme des Alpes n’est pas encore mort, car si Reber avait, un tant soit peu, suivi les derniers combats du bon Reist, il aurait chercher à aller se battre avec, au hasard, Donati histoire de ne pas finir la partie commotionné.
4. La rumeur à la con
Tremblay ne sera pas sur la glace en play-off. Vu son niveau depuis dix jours, c’est presque lui rendre service. L’identité du remplaçant – défenseur ou centre – n’est pas encore connue. Ou alors ça dépend avec qui on en parle.
5. Le geste de la semaine
La séquence «Jean-Luc» en fin de première où le portier du LHC sauve trois fois la baraque en moins de cent secondes.
 
6. La déclaration de la semaine
Dixit van Boxmeer : «Depuis quelques semaines, Tremblay n’évolue plus à un niveau acceptable. J’attends de lui qu’il se remette rapidement en question et inverse la tendance». Cela ressemble à une fin de collaboration en queue de poisson où je ne m’y connais pas. Reste à savoir quand.

7. L’ultra-minute
Certains chants de certains pré-retraités de la SO intervenus aux petites heures du dimanche matin à l’intention de la direction technique du LHC venue boire une dernière bière au pub de Malley.
8. L’anecdote
Le Capo de la SO : c’était mieux avant…
9. La minute autrichienne
«Guten Tag, Sie haben der Österreichischer Eishockeyverband erreichen. Unsere Gebiete sind von Montag bis Freitag erröfnen. Wir freuen uns Ihnen hier zu helfen. Auf Wiederhören !»
De là à dire que ça la fout mal pour les petits nenfants…
10. La rétrospective de la prochaine semaine
Un match au programme pour le LHC dans les si-belles et si-franches Montagnes où on a du cœur et une haine de tout ce qui vient d’en dessous de la Vue des Alpes. Le voyage chez les ch’tits de la Romandie a tout du piège pour le «leader» de LNB. Une partie qui devrait faire l’objet d’un reportage radio en direct sur votre site préféré à moins que le matériel ne gèle sur place, ce qui est toujours à prendre en compte à 1000 mètres d’altitude. On espère une bonne game entre les deux frères ennemis de LNB et plein de déclarations marrantes sur l’injustice du score et les qualités intrinsèques des deux formations qui, à n’en pas douter, seront rapidement en LNA. Si c’est pas du teaser ça…
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Jérôme Verrey