Dimanche noir pour Diego Benaglio

Ce dernier dimanche de novembre a été plutôt faste pour la Suisse mais pas pour Diego Benaglio, auteur d’une grosse boulette contre le 1. FC Köln. Il fallait sans doute cela pour échapper au 0-0 dans un Cologne – Wolfsburg d’une navrante médiocrité.

À vrai dire, je sentais un peu arriver l’embrouille avec ce Köln – Wolfsburg : un début de soirée glacial de fin novembre, en convalescence au lendemain d’une victoire du Borussia Dortmund, avec deux équipes en crise et la venue au RheinEnergieStadion du club qui génère le moins d’engouement en Bundesliga après Hoffenheim. Mais bon, mes camarades de voyage du week-end, qui viennent moins souvent que moi en Allemagne, voulaient voir deux matchs et je n’avais rien d’autre à leur proposer pour ce dimanche. On se disait qu’on ne pourrait qu’être surpris en bien mais au final, non, il n’y a pas eu de bonne surprise. Certes, un Mer stonn zo dir au RheinEnergieStadion, ça reste toujours sympathique mais ce fut le seul moment d’exaltation du match.

En crise

Après la déroute historique encaissée quinze jours auparavant contre Mönchengladbach, le 1. FC Köln s’était un peu rassuré en réintégrant son gardien titulaire Mondragon dans l’effectif et en allant chercher un succès heureux à Stuttgart. Le club reste toutefois en position précaire au classement et les limites du contingent, ainsi que le flou à la direction du club, ne laissent pas présager une rapide sortie de crise. Le tableau n’est guère plus réjouissant à Wolfsburg ; on parle beaucoup des flops Schalke, Stuttgart et Brême en Allemagne mais Wolfsburg fait également partie des grosses déceptions de ce 1er tour.
Rappelons tout de même que les Wölfe avaient consenti de gros investissements l’été dernier (Friedrich, Kjær, Cicero, Diego, Mandzukic, Ben Khalifa…), pour jouer le titre, ils en sont à des années lumières. A chaque fois que je vois cette équipe de Wolfsburg, je suis étonné par le manque d’envie et d’implication des joueurs, on a vraiment l’impression qu’ils évoluent sur une jambe. Il faudra peut-être les prévenir que les matchs amicaux sont terminés. Ou alors, s’ils jouent contre leur entraîneur, l’Anglais Steve McClaren, leur expliquer qu’il vaut mieux prendre une fois 5-0 pour régler le problème plutôt que d’aligner des matchs moyens qui les conduisent tout droit à une saison complètement anonyme. Symbole de cette motivation défaillante, les meilleurs buteurs 2008-2009 et 2009-2010 de la Bundesliga, Grafite et Dzeko, une nouvelle fois transparents dimanche. McClaren ferait mieux d’aligner Ben Khalifa (resté sur le banc), lui au moins aurait envie.

La bévue de Benaglio

Entre un Cologne qui ne pouvait pas et un Wolfsburg qui ne voulait pas, les débats n’ont pas volé très haut. Les joueurs locaux se montrent les plus entreprenants et se créent les deux meilleures occasions de la 1ère mi-temps, un tir du Polonais Adam Matuschyk, le meilleur homme du match, bien détourné par Diego Benaglio, et un essai non cadré de Mato Jajalo. En face, rien à signaler, sinon un tir contré de Grafite après un mauvais renvoi de la défense adverse.

Dès lors que l’on n’arrive pas à s’approcher du but adverse, il reste la solution du tir lointain ; c’est ce que se dit le Portugais du 1. FC Köln Petit en début de deuxième mi-temps en bottant un coup franc à près de 40 mètres : sa frappe, certes puissante mais centrée et rectiligne n’aurait pas dû poser le moindre problème à Diego Benaglio mais le portier de la Nati a curieusement relâché la balle sur Milivoje Novakovic qui passait par là pour l’ouverture du score. Benaglio était l’un des rares Wölfe à évoluer à son niveau depuis le début du championnat, alors, s’il se met à commettre ce genre de bévue, cela va devenir vraiment compliqué pour le VfL. Note, on préfère le voir se trouer avec Wolfsburg qu’avec l’équipe de Suisse, surtout qu’on marque déjà tellement peu de goals qu’on ne peut pas trop se permettre d’en offrir à l’adversaire.

Un éclair dans la grisaille

On espérait que ce but lancerait le match mais il n’en fut rien. Cologne s’est contenté de défendre son maigre avantage et c’est en vain que l’on a attendu une quelconque réaction ou pression de Wolfsburg, à part quelques vagues longs ballons et deux têtes mal cadrées de Dzeko et Mandzukic. Comme quoi, la Ligue 1 n’a pas le monopole des matchs ennuyeux… Wolfsburg parviendra tout de même à égaliser : après un énième centre dans le paquet, le défenseur colonais Mohamad, gêné par un Mandzukic en position suspecte, renvoie directement sur le Brésilien Cicero, lequel arme une somptueuse bicyclette pour le 1-1. Un éclair dans la grisaille, le genre de geste que l’on ne s’attendait pas vraiment à voir dans un match où les protagonistes n’ont quasiment jamais réussi à aligner trois passes de suite.

Vivement le retour !

Il y aura un ultime frémissement dans les arrêts de jeu avec un débordement de Podolski (tiens, il jouait…) et un centre qui passe entre les bras d’un Benaglio une nouvelle fois pas à son avantage mais il n’y avait aucun rouge à la réception du ballon pour arracher une victoire qui n’eût pas été imméritée. Au final, le résultat nul n’arrange personne : Wolfsburg est toujours plus loin des places européennes, alors que Cologne reste dans la zone de relégation. Au lendemain du match, le manager colonais Michael Meier sera licencié, comme le réclamait les supporters depuis plusieurs mois. Cela paraissait inéluctable mais cela ne résoudra sans doute pas tous les problèmes du club, surtout que la situation financière précaire limite la marge de manœuvre. En tous les cas, après le grand moment de football qu’on a vécu en ce dimanche après-midi, il n’est pas exclu qu’on fasse l’impasse sur le match retour entre ces deux équipes ; le cas échéant, j’espère que tu ne nous en voudras pas trop.

1. FC Köln – VfL Wolfsburg 1-1 (0-0)

RheinEnergieStadion, 43’000 spectateurs.
Arbitre : M. Winkmann.
Buts : 51e Novakovic (1-0), 81e Cicero (1-1).
Köln: Mondragon; Brecko, Geromel, Mohamad, Ehret; Petit (86e Schorch), Pezzoni; Jajalo, Matuschyk, Podolski; Novakovic (72e Clemens).
Wolfsburg: Benaglio; Pekarik, Kjær, Barzagli, Schäfer; Riether, Josué (77e Cicero), Kahlenberg (60e Ziani), Cigerci; Dzeko, Grafite (42e Mandzukic).
Cartons jaunes: 19e Geromel, 22e Podolski, 63e Barzagli, 87e Kjær.
Notes: Köln sans Giannoulis, Ishiaku (blessés) ni Lanig (suspendu), Wolfsburg sans Friedrich, Johnson (blessés), Diego ni Dejagah (suspendus).

Écrit par Julien Mouquin