Raus !

Le Borussia Dortmund a enfin terminé ce pénible calvaire qu’a constitué son parcours européen 2011-2012. Autant cette équipe nous fait rêver en championnat, autant elle nous navre en Ligue des Champions. Le dernier match a été à l’image de toute la campagne européenne : beaucoup de naïveté, beaucoup d’erreurs, beaucoup de maladresses, un peu de malchance et pas beaucoup d’envie. Rideau.

Le Borussia Dortmund conservait mathématiquement un mince espoir de se qualifier pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Mais cet espoir s’est envolé avant même le coup d’envoi, en voyant qu’Arsenal avait envoyé son équipe B au Pirée contre Olympiakos. Dès lors, seule une victoire par au moins quatre buts d’écart contre Marseille pouvait permettre au BVB d’être repêché en Europa League, cela n’a pas suffi à mobiliser le peuple jaune et noir et le Westfalenstadion a rarement sonné aussi creux que mardi soir. Même lorsque le Borussia a mené 2-0.

Howard Webb est nul

Car il y a quand même eu un semblant de baroud d’honneur au cours de la 1ère mi-temps. Le BVB s’installe dans le camp adverse et met la pression sur son adversaire. Cette domination va être logiquement récompensée sur un tir de Jakub Blaszczykowski après un cafouillage dans la défense adverse, puis sur un pénalty transformé par Mats Hummels. Paradoxalement, ce 2-0 constitue le tournant du match car, sur l’action qui amène le pénalty, le BVB perd son capitaine Sebastian Kehl, victime d’un coup de pied au visage de Stéphane Mbia qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques et qui aurait cent fois dû valoir l’expulsion à son auteur. Malheureusement, l’arbitre s’appelait Howard Webb…
C’était un immense coup dur pour une équipe dortmundoise déjà privée de la moitié de sa défense (Subotic, Schmelzer) et qui voyait ses trois titulaires (Kehl, Leitner et Bender) pour les deux places de demi axiaux sur le flanc. Or, le jeu du BVB s’appuie sur une grosse intensité et un énorme pressing offensif, ça devenait impossible avec deux demis axiaux, Gündogan et da Silva, qui ne sont pas des milieux défensifs de métier et qui sont à court de compétition.

L’abdication

Malgré ce handicap, Dortmund aurait pu et dû arriver à la pause avec trois buts d’avance si Götze n’avait pas raté son tir seul à huit mètres du but (40e) et si l’arbitre avait sifflé le pénalty qui s’imposait pour une ruade de N’Koulou sur Kuba (45e). M. Webb plombera définitivement le BVB avec des arrêts de jeu démesurément longs qui permettront à l’OM de réduire le score sur sa seule incursion de la 1ère mi-temps devant le but adverse, un coup de tête de Loïc Rémy.
Dès le retour des vestiaires, il était évident que Dortmund avait abdiqué, sur le terrain et dans les tribunes. D’ailleurs, l’entraîneur Jürgen Klopp a préféré ménager son joyau Mario Götze, très peu inspiré, en vue du match important de la semaine, en championnat contre Kaiserslautern ; du coup, on n’a pas souvenir d’un Westfalenstadion aussi silencieux, même durant les années de ventre mou du classement après les problèmes financiers. Les fans marseillais ont eux au moins des circonstances atténuantes à faire valoir : la découverte du Jägermeister dans les Biergarten d’avant-match ; j’ai essayé de les prévenir que c’était un peu dangereux d’en commander dix à la fois, surtout en fumant des joints à côté, mais j’ai prêché dans le désert, du coup ils étaient un peu assommés. Comme en plus Marseille semblait plus soucieux de préserver sa place en Europa League que d’aller chercher les deux buts lui permettant de poursuivre son aventure en C1, la deuxième mi-temps débouche sur une purge inutile et sans intérêt.

Pas glorieux

Ceci dit, on pensait que le BVB parviendrait au moins à préserver la victoire de l’honneur face à un adversaire incapable de se créer des occasions (à part le but de Rémy et une reprise au-dessus de ce même Rémy en début de 2e mi-temps) ni de proposer une action de jeu (sauf si le tacle à la carotide est assimilé à une action de jeu). Mais c’était manifestement trop demander et, dans l’indifférence générale, Marseille va aller chercher les deux buts de la qualification, Ayew puis Valbuena profitant d’une défense complètement arrêtée pour tromper Weidenfeller. Autant, compte tenu des circonstances, on n’aurait pas tenu rigueur aux joueurs du BVB de ne pas avoir trouvé les ressources pour tenter d’aller chercher les quatre buts d’avance nécessaires au repêchage en Europa League, autant cette démission collective de fin de match nous dérange. En championnat, cela fait quarante-neuf matchs que le BVB n’a pas encaissé plus de deux buts dans la même rencontre. Et là, en quatre matchs contre des adversaires, Olympiakos et Marseille, issus de championnats de seconde zone largement derrière la Buli à l’indice UEFA, le Borussia ramasse trois fois trois goals… Il paraît que la presse grecque se déchaîne contre l’attitude passive des joueurs dortmundois qui coûte la qualification à Olympiakos et on la comprend (sans toutefois accréditer la théorie du complot franco-allemand anti-grec) : même si elle n’est plus trop concernée par le match, une équipe championne d’Allemagne en titre n’a pas le droit de balancer une fin de partie de la sorte. Bref, non seulement le BVB a raté sa Ligue des Champions mais en plus il a raté sa sortie. Ce n’est pas très glorieux tout ça.

L’exploit du jour

Ceci dit, autant il nous avait fallu avaler pas mal de Glühwein mit Schuss pour digérer le nul concédé à Mönchengladbach la semaine passée, autant là on a très vite tourné la page de ce match pourri. Il a suffi d’une bière et d’un Jägermeister sur la terrasse du Strobels par -2° pour que tout le monde se retrouve debout sur les tables à chanter «Deutscher Meister steh auf», «Derbysieger steh auf» et des très improbables «Chappi Chappi Chapuisat» et «er hat keine Schal in der Hand Ebbe Ebbe Sand». A défaut d’avoir pu obtenir la victoire par quatre buts d’avance souhaitée, on réussit à empiler quarante chopes et à faire tenir un plateau dessus en équilibre, ce n’est pas tout à fait l’exploit pour lequel on avait fait le déplacement mais tant pis, on s’en contentera.
Finalement, le BVB fait mieux qu’Otelul Galati et Bate Borisov dans cette Ligue des Champions, il a ramassé le pognon de la phase de poule et pourra se concentrer sur le championnat au printemps plutôt que d’insister avec une compétition dans laquelle il n’a pas les moyens d’aller au bout. De toute façon, ce n’est certainement pas sur ce match que la qualification s’est envolée et cela nous est relativement indifférent de savoir qui de Marseille ou d’Olympiakos va aller faire de la figuration en 1/8ème de finale. Si le BVB parvient à gagner ses deux derniers matchs avant la trêve, il pourra au moins se consoler en se disant que son «périple» européen n’aura pas eu trop d’incidences négatives sur son parcours en Bundesliga. Cela commence par un succès dimanche contre Kaiserslautern. On se réjouit de retrouver le vrai Westfalenstadion, avec bières et places debout, des vrais supporters adverses qui se font remarquer par des chants et non des fumigènes, une vraie ambiance et surtout la vraie équipe du Borussia Dortmund, pas la pâle copie qui s’est contentée d’un passage très peu remarqué en Ligue des Champions.

Borussia Dortmund – Olympique de Marseille 2-3 (2-1)

Signal Iduna Park, 65’000 spectateurs (plus faible affluence pour un match à domicile du BVB relaté sur CartonRouge.ch ).
Arbitre : M. Webb (aussi inspiré qu’en finale de Coupe du Monde).
Buts : 23e Blaszczykowski (1-0), 32e Hummels (pénalty, 2-0), 45e + 4 Rémy (2-1), 85e A. Ayew (2-2), 87e Valbuena (2-3).
Dortmund : Weidenfeller; Piszczek, Santana, Hummels, Löwe; Gündogan, Kehl (32e da Silva); Blaszczykowski, Lewandowski, Götze (46e Perisic); Barrios (63e Kagawa).
Marseille : Mandanda; Azpilicueta, Diawara, N‘Koulou, Traoré ; Diarra, Mbia (46e Cheyrou) ; Amalfitano, Gonzalez (67e J. Ayew), A. Ayew; Rémy (74e Valbuena).
Cartons jaunes : 29e Mbia, 44e Amalfitano, 68e Santana, 73e A. Ayew, 75e Diarra, 82e Valbuena.
Notes : Dortmund sans Schmelzer (suspendu), Koch, Leitner, Bender ni Subotic (blessés), Marseille sans Fanni, Gignac ni Morel (blessés).

Écrit par Julien Mouquin

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10 Commentaires

  1. Puisqu’il y a faute sur Diawara sur l’ouverture du score, j’ai failli arrêter de lire ici. Après, je l’ai fait pour me marrer. Comprendras-tu un jour que le foot a aussi une dimension physique et que d’aligner des types d’un mètre vingt qui tombent au moins coup de vent ne garantit rien une victoire au football? Tu t’es assez gaussé du Portugal…
    Après, on promettait l’enfer à l’OM et il y avait certes un petit peu plus de monde (encore que, comme dirait l’autre), mais sans doute un peu moins de bruit qu’à la Maladière un futur soir de 2ème Ligue. Bah, les Dortmundois ont sans doute été intoxiqués par les vilains fumeurs et les fumigènes du secteur marseillais, qui leur ont donné une leçon de chants.

  2. Tu es quand même incroyable de mauvaise foi, toi. Encore pire qu’un marseillais 🙂

    C’est vrai que Dortmund a complètement baissé le pied en seconde mi-temps, mais tu ne peux pas enlever les ressources mentales de l’OM, faut quand même les remonter les 3 buts…

    Mais bon, la perle, elle est là, quand même:
    « Issus de championnats de seconde zone largement derrière la Buli à l’indice UEFA »

    La L1 n’est certes pas la Premier League ou la Liga (et encore la Liga, à part le Barça et le Réal), mais je doute qu’elle ait énormément à envier à la Bundesliga. L’avance à l’indice, vous la devez au Bayern, parce que les autres, moué, bof. Et me cite pas l’épopée de Schalke, par pitié, ça leur arrive une fois tous les quinze ans…

  3. C’est vrai qu’il y a beaucoup de mauvaise foi dans ce post. Merde, tu nous bassinais que le BVB allait tout écraser sur son passage en CL, que le groupe était largement à leur portée à part Arsenal, et là, tant mieux, le BVB est éliminé et peut se concentrer sur la Bundesliga. C’est tout juste si tu nous expliques pas qu’être « Deutscher Meister » est bien plus important que d’être champion d’Europe.

    C’est juste une nouvelle leçon qu’a reçu le BVB mardi soir. Prendre 6 buts de l’OM en deux matches, c’est une performance de choix 🙂 !!

    L’expérience, ça ne s’invente pas, et Deschamps pourrait raconter à Klopp comme c’est de gagner des grandes compétitions…

  4. Alors là, dans le genre article de mauvaise foi, je crois qu’on atteind des sommets. Il y a tellement d’âneries que je serais incapable de toutes les reprendre pour les commenter… vraiment navrant…
    C’est moche de supporter un club et un championnat aveuglément, vraiment très moche !

  5. @ Tony:
    D’accord avec toi lorsque tu dis « La L1 n’est certes pas la Premier League ou la Liga, mais je doute qu’elle ait énormément à envier à la Bundesliga ». Au niveau du jeu et de l’équilibre technique/physique/tactique/mental c’est sûrement le cas, la seule différence (apparemment) c’est l’affluence dans les stades, ça il faut le laisser aux allemands. Pour la Liga aussi, c’est vrai que derrière le Clásico, il y a un certain nivellement. Par contre, les résultats d’hier soir redimensionnent également la Premier League avec les deux Manchester éliminés de la C1 alors qu’il sont presque intouchables en championnat.
    On sera sûrement tous d’accord que l’UEFA devrait changer beaucoup de choses. Selon moi, elle devrait se rendre compte que soit elle dote l’Europa League de beaucoup plus d’argent et visibilité, soit elle établit deux indices, un pour la C1 et un pour la C3. Évidemment c’est dommage et contre une vision angélique et naïve du concept de « beauté du sport » de lier à l’aspect pécunier la motivation des clubs à honorer une compétition historiquement passionnante comme feu la Coupe UEFA. Mais la différence de dotation entre les deux compétitions continentales est telle que beaucoup de clubs de ceux que l’on nomme communément « les grands championnats » snobent l’Europa League (c’est notamment le cas des clubs de Serie A) pour se concentrer sur leur championnat national alors que l’indice élevé de la Bundesliga (mis à part le Bayern) est surtout dû au fait du bon parcours que font régulièrement les clubs allemand en C3. Le but étant de lancer le débat, arrêtez-moi si je me trompe…

  6. Tout d’abord , je tiens à défendre Julien , qui , certes un peu aigri par le parcours décevant de son club de coeur tombe dans une sacrée mauvaise foi , a au moins le mérite de nous faire vivre sa passion ce qui en cette époque est déjà réjouissant.
    Ensuite , je rejoins Mirko dans son analyse sur le niveau des championnats .
    Il faut reconnaitre à la Bundesliga un sex appeal réel avec ses 45000 spectateurs par match et ses journées à 30 buts mais côté tactique , mon Dieu que c’est mauvais !
    Dortmund a joué comme une équipe de gamins dans une cour d’école .
    Ca passe contre des équipes qui font pareil mais face à des blocs solides et bien organisés , bonjour les dégâts .
    Ca fait longtemps que je pense que la Ligue 1 n’a rien à envier à la Bundesliga en terme de niveau de jeu .
    Pour moi , le meilleur championnat est la Premier League qui allie spectacle et niveau de jeu .
    D’ailleurs l’élimination des 2 Manchester ne les empéchera pas d’avoir le plus fort contingent de clubs engagés dans le printemps européen puisqu’ils seront 2 en c1 et 4 en « c3 » .
    Ensuite , je place la Liga qui aujourd’hui est une sorte de Ligue 1 avec le Barça et le Real en plus mais une Ligue 1 dont les clubs jouent l’Europa League à fond .
    Mon podium se compléte avec la Serie A qui est sacrément disputée quand on voit le classement de l’Inter , premier de sa poule de Ligue des champions .
    En 4 , je mets la Bundesliga parce que le Bayern , parce que plus de stars et aussi parce que ce n’est pas de leur faute si les Français « lâchent » la c3 nous empéchant ainsi de savoir si ils peuvent la gagner et donc etre plus forts que les Allemands ou les Espagnols qui eux la gagnent .
    En 5 c’est la France dont le niveau de jeu moyen est bon mais où malheureusement personne ne dépasse ce niveau moyen comme chez leurs voisins .
    En 6 voici le championnat russe avec ses 2 clubs en 8éme de c1 , ses milliardaires et ses succés récents en Europa League .
    Derriére , on aura péle méle le Portugal , l’Ukraine où le Metalist Kharkov s’impose comme une troisiéme force derriére le Shaktar et le Dynamo décevants cette année en Coupes d’Europe et Les Pays-Bas .
    Pour compléter le top 10 , ça se joue entre la Gréce , la Turquie , la Suisse dont le travail commence à porter ses fruits et la Belgique qui aura sans doute ses 3 grands (Anderlecht , Standard et Club Bruges) en 16émes de l’Europa League .
    Ce n ‘est que mon ranking perso qui n’a de valeur que d’apporter de l’eau au moulin de ce débat passionant .
    Par contre , si je devais faire un bilan de cette premiére phase de ligue de champions , je me contenterais de dire que

    le foot va droit dans le mur .
    Tout le monde s’en fout mais est-ce normal que le Real et le Barça puissent éclater la terre entiére y compris avec leur équipe b ?
    En géneral , on nous explique que la Liga ne vaut rien et cie mais cet argument s’effondre de plus en plus : c’est l’ensemble du foot européen qui ne vaut rien .
    Les clubs de Liga sont à peu prés aussi bons qu’ailleurs sauf que le Real et le Barça sont trop forts .
    Je ne sais pas vous mais moi à la place de l’Uefa , je m’inquiéterais de ça.
    Autre sujet d’inquiétude : dans le foot d’aujourd’hui , seuls les championnats que j’ai cité plus haut tiennent la route et encore pas tous .
    Le reste est proche du degré zéro : Borisov vient d’etre sacré champions bélarus pour la sixiéme année d’affilée ?
    Ils en prennent 4 contre l’équipe junior du Barça .
    Le Dynamo Zagreb écrase le championnant croate ?
    Ils en prennent 7 contre Lyon chez eux dont 4 de Gomis qui n’a plus marqué depuis 2 mois .
    Bon aprés , on ne va pas accuser sans preuve mais un club dirigé par un mafieux spécialiste de la corruption et dont les joueurs passent en 15 minutes de combatifs à vacanciers ça fausse peut-etre les données .
    Néanmoins , tout cela réuni plus le fait que depuis plusieurs saisons , sauf curieusement hier soir , on se fait chier les mardi et mercredi soir , devrait inciter à une réflexion géneral sur l’état du foot en Europe sinon ça va finir comme l’Euro : tous à poil sauf 3 ou 4 pays qui s’amuseront entre eux .

  7. @Julien Mouquin

    C’est tellement bien fait pour ta gueule !!!
    ça fait plus d’une année que tu nous les brises avec ton Dortmund…et finalement ton minable club se fait sortir dès le premier tour et termine dernier du classement !
    C’est dommage, car j’aurais bien aimé que en 1/8 mon magnifique Barça atomise ton petit club de quartier…
    Et peut-être qu’après ça tu cesseras enfin d’innonder le site avec tes mauvais articles…

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