Mais merci la redevance !

Ce soir, je m’ennuyais à fond devant la télévision et je tombe, comble de malchance, sur TSR 2. Curieux de voir ce qui est fait de ma redevance, alors que je dois zapper sur TSI 2 pour voir un Romand (…) jouer en 8ème de finale de l’US Open, je tombe sur «Georgette et ses potes». Une émission de fond, pour une chaîne qui l’a touché.

Dans le coin gauche, Yann et Yul son chien, une espèce de rat musqué infect, un bull-terrier miniature. A ma droite, Azor, le bouvier croisé de Christophe qui adore sauter partout et jouer avec les chats. Au milieu, Asslan, l’amour de Pascale, un chien heureux et une maîtresse aux anges, un dogue allemand, «l’Appolon de la race canine», selon sa maîtresse.«Je mixe ! Il s’endort devant la musique, c’est mon plus grand fan», assure Christophe quand il doit décrire sa bestiole. Et Christophe est content, il a plein d’anecdotes super-géniales : «une fois, il est allé manger dans la main de quelqu’un d’autre, c’est fou !». Puis, il s’emballe et commence vraiment à nous gonfler : «une kiosquière est fan de mon chien», nous raconte-t-il avec des étoiles dans les yeux. «Pour moi Azor a déjà gagné», conclut-il. J’ai des frissons.

Puis, c’est au tour de Pascale de faire le CV de son truc. Oui, un truc, parce que vu que ce machin fait 3 mètres et 220 kilos, ça devrait être plutôt rangé dans la catégorie des dinosaures ou des bulldozers. «L’important c’est les moments qu’on passe ensemble», raconte Pascale comme dans un conte pour enfants. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ? Non, «Asslan est un apprenti maçon, une fois il a mangé un bout de mur», rigole-t-elle, tout en nous rassurant : «il adore manger les chaussures». Poignant, m’étonnerait pas que cette blonde soit divorcée.
Ensuite, Yann nous fait un exposé sur Yul, son chien-hamster : «il est passionné par son frisbie», dit-il dans un clin d’oeil qui n’a fait se poiler que lui et encore… Après, c’est la touche d’humour de l’émission : «s’il y a un cambrioleur à la maison, il va lui demander s’il préfère du sucre ou du lait dans son café», et là on est tous submergés par l’émotion. «S’il gagne tant mieux, mais c’est juste pour le présenter», nous fait-il savoir, comme si on en avait quelque chose à foutre. Enfin, Christophe commence à philosopher : «il ne suscite pas le manque d’intérêt», tout comme ta conception du français…
L’émotion continue, le téléspectateur est transi d’émotion : «un titre de plus beau chien de Suisse Romande, ça se mérite», dixit le présentateur à tête de premier de la classe. Puis, les candidats doivent montrer que leurs chiens ont confiance en eux. Les téléspectateurs sont invités à voter pour leur protégé, une sorte de Star Academy du pauvre à 70 centimes le SMS. C’est le ponpon.
Premier test, le chien doit rester sur place puis rejoindre son maître quand il l’appelle… Le téléspectateur est sur les dents. Azor maîtrise l’exercice, Asslan s’en fout tandis que Yul va faire un petit tour avant de rejoindre son maître. «C’était très sympathique et très drôle», déclare la juge qui nous a fortement aidé dans notre réflexion. Puis Maria Mettral nous apprend que les scores sont très serrés et surtout que «c’est le chien qui aura le plus de votes qui l’emportera». Dites-moi pas que c’est pas vrai !

Deuxième exercice, toiletter son chien ! Quel suspense, on dirait un Grand Prix de Formule 1 multiplié par une régate de Coupe de l’America. Le maître doit choisir la bonne brosse, c’est terrible. «Bonne approche du brossage», déclare l’expert avec le ton d’un Jean-Michel Larqué en ruth. «Je le brosse jamais», avoue Yann, tandis que Yul manque d’éjaculer sur le plateau. «Tous ont choisi les bonnes brosses», nous rassure le jury qui distribue les bons points tel un Köbi Kuhn des mauvais jours.
«Quand je brosse Georgette, elle se met sur le dos et elle pète», déclare le Philippe Risoli local qui ne devine pas à quel point il est en train de flinguer sa carrière avec cette émission de télé-poubelle-au-carré. Avant de partir dans des jeux de mots pour lancer le grand moment de l’émission, une voix off parle à la place du chien pour nous présenter son environnement.
Yul vient de Goillon et est un peu grincheux, il a deux paniers mais il n’a pas le droit d’aller dans le lit de son maître, le salaud. Asslan est quant à lui de Belmont tout comme sa maîtresse (non ?), il aime beaucoup se rouler dans l’herbe (comme sa maîtresse ?) et doit manger en terrasse tellement il bave. Azor de son côté est originaire de Bex. Il a un nunchaku, alors il faut pas s’approcher de sa serviette, sûrement un chien-racaille. Il aime se promener dans les pâturages et se vautrer dans les feuilles.
C’est le moment que Ivo, le Suisse allemand de l’émission, qui doit sûrement apporter la touche de rigueur, nous raconte que le langage du corps de l’animal est important et que leurs yeux sont le reflet de leur âme. Maria Mettral en remet un coup sur les sms, car c’est vraiment important d’élire son chien préféré. Georgette fait la gueule alors pour lui remonter le moral on rappelle que des millions de fans lui écrivent. Du coup, on nous propose une grande saga canine où cette espèce de saucisse de Montbéliard sur pattes vit des aventures dignes de «Martine va à l’école».

Au Salon canin de Lausanne, elle rencontre les chiens de Francis Lalane, refuse un nem et tombe amoureux d’un St-Bernard. L’autre chien a craqué sur elle également. Ouaaaaiiis ! J’aimerais bien voir entrer un St-Bernard dans ce mini-chien, me demande si son intestin supporterait…
Le dénouement est proche. On nous présente les cadeaux pour les finalistes. Un voyage à Birmingham pour assister à un cross canin… Mais merci Royal Canin. Les votes sont clos, on est sur les dents. Alain nous annonce avec son sourire de couillon que «grâce à des milliers de voix, Azor l’a emporté et est sacré plus beau chien de Suisse romande entre les 600 candidats initiaux !» Deuxième Asslan, qui rentre chez lui avec un week-end en Valais et troisième, qui gagne trois mois de nourriture gratuite : Yul !
Mais merci la TSR.


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5 Commentaires

  1. A mon plus grand regret, je nai malheureusement pas eu la grande chance dassister à ce grand moment de télévision. Mais je compatis, et très souvent, comme toi, je suis heureux en payant ma redevance. Spécialement les dimanches après-midi de super league, où lon a même pas le droit à un seul live.

    a++

  2. mon cher Gary, je suis désolé de te le dire mais tu es plus drole (déja que tu les beaucoup, ne te fache pas ) dans ta destruction de cette TV réalité a 2 balles de la TSR que dans tes articles sur le vrai sport (le non canin pour etre précis!).

    Jen ai choppé des crampes destomac tant je me marrais….si jétais une blonde, jen aurais mouillé ma culotte….

    on veut la suite please….

  3. Non alors moi je me suis vraiment éclater en regardant georgette et ses amis tous les vendredi soir et en plus tous les après midi de vacances en regardant les géniales séries qui passent 19 fois par jour avec des redifusion en plus (je parle par éxemple du destin de lisa). Ha oui je peux vous dire que ma télé des fois je la plain parceque elle ne devrait pas avoir a supporter ça la pauvre

  4. Bravo….bravo.Il faut avouer que notre TV est un sujet en OR MASSIF !!!!!
    Est-il possible dimaginer une petite analyse de « homo helveticus » et de ce brave Laurent Nicolet ? Car là………la redevance fait vraiment très mal…. très très mal. A + jespère.

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