Défaite sur abandon…

Après le match tragique de samedi et l’abandon des joueurs, vous nous permettrez de passer sous silence les quelques bonnes intentions entrevues en deuxième mi-temps pour nous concentrer sur l’essentiel : une première période scandaleuse et une nouvelle défaite. Ou l’histoire d’un tout petit bateau qui tanguerait même sur les eaux déchaînées de la Venoge…

Autant le dire tout de suite, il fallait être sacrément motivé pour monter voir ce pseudo derby romand dans une Pontaise balayée par le froid. Entre une équipe largement, très largement dernière et une autre en proie aux soucis extra-sportifs quotidiens que l’on connaît (ce qui n’enlève rien à la qualité de l’effectif et elle l’a prouvé samedi), il n’y avait guère d’espoirs d’assister à un grand match. Il n’empêche que les quelques soubresauts de l’équipe vaudoise et la motivation affichée dans les médias nous ont sans doute convaincus qu’il fallait monter se les geler et que l’équipe méritait bien notre soutien, surtout dans ces temps difficiles. Mal nous en a pris. Parce que le match fut dégueulasse, par moments merdique, que le jeu proposé fut très souvent affligeant et qu’il faut bien se l’avouer, même si cela fait mal quelque part, l’envie des Lausannois est elle carrément restée au vestiaire. Bien au fond d’un sac caché dans l’armoire des joueurs. Face à eux, Xamax n’était en tous cas pas venu se faire violence, ce qui ne l’a pas empêché de mettre 3 goals, d’empocher 3 points et de sans doute rigoler des limites adverses.
Alors si l’on veut bien être tolérant et accepter que cette équipe n’a simplement pas ou plus le niveau, il y a des choses sur lesquelles on refuse de transiger : l’envie et le don de soi. La copie présentée en première mi-temps par l’équipe de Martin Rueda tient du un de présence voire du zéro de tricherie. Un abandon pur et simple de la cause. On ne mettra le doigt sur personne, tant la débâcle fut collective. Une prestation alibi animée de passes ratées, d’ouvertures sans suite, de gestes techniques approximatifs et de 15 hors-jeux. Sur ce dernier point, il serait peut-être bon de rappeler à certains que trottiner est un verbe qui se conjugue au décrassage, mais pas durant un match, encore moins un derby.
Une mi-temps noire qui aura fâché une bonne partie du public et que même les deux cornets de Noël acheté aux juniors et engloutis en 8 minutes ne m’auront pas fait oublier, pas plus que mes 3 clopes.

Les joueurs en question

Aussi, à l’aube de terminer cette première partie de saison, de conclure deux tours complètement ratés, il ne sert à rien de clamer dans les médias l’envie retrouvée et la volonté de faire 6 points à la maison, si c’est pour présenter une telle prestation, un tel gâchis. En ce sens, les joueurs devraient se souvenir que même si le climat est lourd et les temps difficiles, il y avait quand même quelque 6’000 personnes à faire le chemin du stade. Et qu’honnêtement, même s’ils sont de loin les plus mal payés de Super League et peut-être aussi les plus limités, ils ne peuvent pas se contenter d’afficher une telle misère et une telle nonchalance. Et si l’on peut reprocher à Martin Rueda d’avoir monter une défense en bois, pardon en plastique IKEA, les joueurs eux seuls ont la responsabilité de leur prestation de samedi, de leur abandon. Le pire dans tout ça, c’est que la piscine du Lausanne-Sport semble tellement profonde aujourd’hui qu’on ne peut même pas s’imaginer avoir d’ores et déjà touché le fond. 
Bien entendu, on ne se contentera pas de brûler un collectif sans se souvenir que les conditions sont difficiles, que la situation est pénible et qu’on ne sort pas indemne de deux tours de misère, notamment au niveau du mental et de la confiance. Et que bien entendu, ce genre de couac nous pend au nez. Mais cela ne nous empêchera pas de penser sincèrement qu’à une semaine de la trêve, ce genre de prestation tient de la faute professionnelle et que le vestiaire mérite un certain recadrage.
Personne ne sait de quoi l’avenir du Lausanne-Sport sera fait, comment les dirigeants comptent gérer l’intersaison, jusqu’où le contexte extra-sportif influencera le classement, mais une chose est sûre : avec les hommes et le modèle actuels, la place du LS est en Challenge League.

Luccin les 35 heures…

Dans ce marasme, il y a des sujets qui risquent de fâcher encore longtemps le public lausannois. Et la campagne de transferts en est un qui n’est pas prêt de s’essouffler dans la vox populi. On ne tire pas sur une ambulance et on ne shoote pas un grand-père en train de traverser péniblement une route de son village, mais le cas Luccin est un nouveau constat d’échec et il suscite un certain agacement. Une nouvelle fois absent samedi pour une blessure, l’implication de ce dernier dans l’équipe et dans le club aura été nulle. C’est dommageable et triste, mais c’est malheureusement l’ultime retour de bâton d’une campagne de transferts désastreuse qui nous rappelle, si besoin est, qu’il ne faut pas confondre vitesse et précipitation et que les coups de poker et de bluff ne réussissent que rarement. Sur des bases aussi aléatoires, il apparaît dès lors difficile de construire une organisation solide. Quant à Luccin, si on aura sans doute apprécié les quelque 20 bonnes minutes qu’il a jouées, qu’on ne conteste pas sa motivation personnelle, nul doute qu’il peut aller soigner ses dents, ses muscles et son arthrose ailleurs qu’à Lausanne.

Bonus : les apprentis-bobets sont neuchâtelois

Du plateau d’Infrarouge à la presse écrite, Jean Studer le clame haut et fort : il mène une lutte sincère et efficace contre le hooliganisme en Suisse et tout le monde n’a qu’à bien se tenir, parce qu’il en a marre de mobiliser des policiers aux frais du contribuable et que les clubs devront passer à la caisse ! Les Valaisans, Genevois et Bâlois sont des dangers, il va falloir sévir et il n’a pas peur non plus de frapper des grands coups. Vider et contrôler un car sur une aire d’autoroute à 1h du mat ne lui fait pas peur. En tous les cas, les autres cantons font ce qu’ils veulent et peu importe le dialogue avec la ligue ou les clubs, mais lui, Jean Studer, a les idées et les solutions et il va les mettre en oeuvre. Attention les vélos !
Bref, il n’y a pas de doute, Jean Studer est socialiste et malheureusement souvent ridicule dans un canton et une ville qui, au vu des récentes affaires, n’a aucune leçon à donner à personne en matière de gestion. Mais ce n’est pas plus important aujourd’hui. Le plus drôle, le plus risible sans doute est le constat fait samedi soir par la police lausannoise et le public de la Pontaise que les plus décérébrés et les plus bêtes des ultras sont neuchâtelois. Ils nous avaient déjà bien faire rire en appelant à 17 au boycott de la Maladière (attention le mouvement). Non contents de semer le trouble à proximité de la Pontaise, non contents de mener un cirque risible à proximité de l’Universal Café, ces apprentis-bobets ont allumé des torches durant toute la rencontre. Ce que ni les Bâlois, ni les Genevois, ni les Valaisans n’avaient fait jusqu’à ce jour. Ces têtes pleines d’eau auraient d’ailleurs largement mérité un peu de lance à eau de la part des pompiers histoire de refroidir leurs ardeurs jusque dans leurs slips. Au vu des faits de samedi, il serait peut-être bien de rappeler à ce grand Monsieur Studer, à ce grand homme politique, à ses grandes convictions, à sa gestion moderne et efficace un adage tout plein de sens que nos grands-mères lui rappelleraient sans sourciller : il vaut mieux balayer devant sa porte, avant de balayer devant celles des autres… Et qu’en attendant, un silence radio s’impose, pour le bien de nos oreilles, de nos idées et de nos cerveaux. 
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lausanne-Sport – Neuchâtel Xamax 1-3 (0-2)  

Pontaise, 5’850 spectateurs. 
Arbitre : M. Laperrière. 
Buts : 28e Sanchez 0-1, 45e Arizmendi 0-2, 74e Negrão 1-2, 82e Uche 1-3. 
Lausanne-Sport : Favre; Muslin (73e Roux), Katz, Page, Meoli; Marin, Marazzi, Pasche, Lang (46e Khelifi); Prijovic (59e Negrão), Moussilou. 
Neuchâtel Xamax : Bédénik; Gomes, Navarro (88e Bikana), Besle, Facchinetti; Wüthrich (78e Geiger), Basha, Sanchez, Tréand; Arizmendi (71e Seferovic), Uche.
Cartons jaunes : 13e Sanchez, 27e Navarro, 37e Lang, 54e Basha.  
Notes : Lausanne sans Avanzini, Bah, Luccin, Sonnerat, Xamax sans Gelabert.

Écrit par Vince McStein

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14 Commentaires

  1. Oui c’est fini pour le lausanne, comme ça ils auront le temps pour préparer cette relégation… Quand à aller se geler samedi prochain non merçi faudrait me payer cher !!!!!

  2. « Ce que ni les Bâlois, ni les Genevois, ni les Valaisans n’avaient fait jusqu’à ce jour. »

    Euh, pardon ?

    Les Bâlois ont craqués de fumis à l’entrée des joueurs et à chaque but, les Genevois l’ont fait au début du match et à la fin et j’ai plus trop de souvenir côté Valaisans mais il me semble bien qu’un fumi ou deux ait grillé.

    Depuis je vois pas trop quel est le problème, tant que ces fameuses torches ne sont pas lancées sur le terrain (ce qui n’est pas possible avec le filet devant le bloc des supporters adversaire), ça au moins le mérite de mettre un peu de couleur dans une soirée bien terne en terme de football.

  3. Après Collet, Rueda, GCM, et j’en passe, voilà que l’on se déplace vers Neuchâtel pour trouver un nouvel incapable. Vous êtes vraiment tous supers vous les pseudo-journalistes. Je ne comprends pas que vous ne vous engagez pas dans toutes les affaires importantes de ce pays, afin que l’on devienne tous parfaits..

  4. Un article au raz des pâquerettes, qui pue la frustration à 80 kilomètres(je n’ai pas fait le déplacement).
    43 lignes (les dernières) pour parler de Studer et des supp Neuch, et pire de les associer, c’est juste pathétique…
    Vivement la pause.
    Et vivement le départ de BC, que j’aie à nouveau envie d’aller au match.

  5. Pas difficile d’être les Ultras les plus bêtes ,vu qu’à Lausanne Sport des ultras y en à pas. Les Seuls présent étaient automatiquement les imbéciles de la soirée.

    Et avant de dire des conneries on se renseigne car oui les Bâlois et les Genevois on jouer du Fumigène a Lausanne , ou alors on devais pas être aux mêmes matches ses jours là.

  6. « Ces têtes pleines d’eau auraient d’ailleurs largement mérité un peu de lance à haut de la part des pompiers histoire de refroidir leurs ardeurs jusque dans leurs slips. »

    C’est quoi une lance à HAUT? C’est si haut que ça les tribunes de la Pontaise…

    Putain, les Vaudois, on dirait que vous avez tous 50 ans dès la naissance.

  7. bon, mac caillou, t’as à peu près tout dit mais quitte à se faire du mal et à LEUR faire du mal, allons jusqu’au bout et égrenons le désastre, le triste carnaval des prétentieux, notamment autour de ceux qu’ici comme ailleurs des supporters aveuglé d’affection ont pensé défendre:
    – Favre. franchement, prendre le premier goal contre Zurich et le premier contre Xamas ça vous signe une carrière, hélas derrière lui. Sympathique garçon, bon pour Echallens.
    – Meoli: en retard sur tout, en retard sur tout le monde.
    – Page: mais comment a-t-on pu penser que ce grand sifflet apporterait quelque chose?
    – Marin: un Mobylette qui tourne en rond
    – Marazzi: une deuxième Mobylette complétement perdue
    – Moussilou: pathétique fin de carrière. Ce garçon ne sait plus rien faire et quand on ne sait plus rien faire, on court
    – Prijovic: la dernière plaisanterie de CC c’est « à Lausanne, je leur filerai aussi le concierge »
    – Rueda: ne sait plus à quel saint se vouer. Mais qui sont ses saints? Il coache à l’envers du bon sens, laissant Kehlifi et Negrao sur le banc alors que, paraît-il, le second au moins avait été bon à Bellinzone…
    – Les dirigeants: désolé, il n’y en a pas d’autres. Faudra faire avec. Il faut donc expliquer aux deux pieds nickelés qu’on ne fait pas une équipe crédible sans dépenser le moindre sou. Qu’ils en trouvent et qu’ils engagent un directeur sportif qui ira sur le marché prendre les derniers pas trop tocards qui restent en rade dans des clubs de seconde division turque..
    rdv dimanche prochain pour pleurer nos dernières larmes..

  8. Le pire dans tout ça c’est le Dein Deal qui propose de payer 20 balles pour aller à la Pontaise au lieu de 45! ahahahaha

    Parce qu’il y en a qui paient ce prix là? Il y a des danseuses, loges et petit fours au moins?

  9. « Au vu des faits de samedi, il serait peut-être bien de rappeler à ce grand Monsieur Studer, à ce grand homme politique, à ses grandes convictions, à sa gestion moderne et efficace un adage tout plein de sens que nos grands-mères lui rappelleraient sans sourciller : il vaut mieux balayer devant sa porte, avant de balayer devant celles des autres. »

    J’aime lire Carton rouge, mais en lisant cet
    article j’ai la nauséabonde impression que l’auteur aurait, selon l’expression d’usage, « vendu du beurre aux allemands ».

    Le passage final est un exemple de dénonciation et lèche-cutisme alors que la ligne éditoriale de ce média me semblait plus libertaire que le « m’sieur, m’sieur, vous avez vu ce qu’ils ont fait ? » Et encore, c’est du mensonge, de la désinformation en regard des tifoseries qui ont précédé la neuchâteloise.

    Au plaisir de ne plus lire une dauble pareille.

  10. Vraiment le plus mauvais article que j’ai jamais lu sur ce site…

    Je rejoins les neuchs sur ce coup là, ça sent la frustration et le sensationnalisme décalé, plein les narines!

    En particulier le dernier paragraphe; j’ai trouver la prestation du kop vraiment très bonne et tout à fait correcte: Pas une torche sur le terrain, très peu de chambrages et beaucoup d’encouragement malgré la météo, bref pas de quoi justifier cet honteux paragraphe!

    Amicalement,
    un Lausannois.

  11. @ cirdec

    Le kop de lausanne…. 2-3 gars qui gelaient de froid avec écharpes sur les yeux, l’article de vince est très bon les fans de lausanne seront-ils meilleurs la saison prochaine en challenge league ?

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