22 v’là Didier Cuche

Tu ne vas quand même pas nous parler de ski en début juin ? Eh bien oui. T’as complètement perdu la raison ? Eh bien non. Mais ces messieurs dames de la FIS, eux, l’ont perdue, la raison. Vous voulez savoir pourquoi ? Si c’est le cas, suivez moi. Direction Portoroz.

C’est dans cette ville slovène que le conseil de la Fédération international a achevé la semaine dernière son assemblée. A Portoroz, on y a bien mangé et on y a bien bu. On y a surtout adopté une nouvelle procédure pour l’attribution des dossards dans les disciplines de vitesse.Avant Portoroz, une descente ou super-G se déroulait de la sorte : le leader du classement de la discipline (en descente, Didier Cuche, cela fait toujours plaisir de se le rappeler) s’élançait avec le dossard 30, son dauphin avec le 29, etc, etc. Avantage numéro un : c’était très clair pour le téléspectateur lambda. Avantage numéro deux : cela faisait rester ce même téléspectateur lambda (et accessoirement futur vacancier en station et acheteur de skis) devant son poste jusqu’au dossard 30. Après Portoroz, tout change. Et cela donne ce que je vais essayer d’expliquer au paragraphe suivant.
A compter de la saison prochaine, un tirage au sort entre les sept meilleurs mondiaux attribuera les dossards de 16 à 22. Les skieuses et skieurs classés du rang 8 au 15 dans le classement (les listes WCSL, en jargon alpin) partiront entre la 8e et la 15e position. Tous les autres partiront donc avant (1 à 7) ou après (23 et plus). M’avez-vous compris ? Si c’est le cas, c’est que je me suis mal exprimé… Car franchement, c’est un sacré micmac ce nouveau règlement.


Didier Cuche

Les causes de cette mini-révolution sont sportives. Enfin, soi-disant sportives. Ce nouvel ordre de départ va protéger les cadors. Ces derniers avaient exprimé à plusieurs reprises leur ras-le-bol l’hiver dernier, après avoir dû s’élancer sur des pistes détériorées au fur et à mesure des passages. Parmi les plus furax, pas mal d’Autrichiens, mais aussi, il faut bien l’avouer, Didier Cuche. Enfin bref. Tout ce beau monde sera dorénavant encore plus avantagé. Tant mieux pour eux. Mais que fait-on de l’égalité des chances entre coureurs ? Et à quand une théorie sur la lutte des classes dans le Cirque blanc ? 
Reste que ce n’est pas le seul reproche. Il y en a un autre. Pour le formuler, refaisons appel à notre téléspectateur lambda. Le portefeuille de cet individu fait tourner la Coupe du monde. Sans lui, pas de skis à vendre ou de vacances à la montagne à promouvoir, donc pas de sponsors sur le circuit, donc pas de Coupe du monde. Bref, il faut le choyer, ce téléspectateur lambda. L’industrie du ski en est bien consciente. A Portoroz, les équipementiers ont d’ailleurs poussé un bon coup de gueule. En gros : «Chers membres de la FIS, nous investissons 150 millions de francs par année et nous attendons beaucoup mieux de votre part.» Une exigence parmi d’autres : «Le produit ski doit devenir plus vendable et plus intelligible pour les consommateurs.»
Voyez maintenant comment je retombe sur mes pattes. On demande à la FIS de faire du ski un spectacle grand public (et grandement lucratif). Et que fait la FIS ? Elle va piocher chez Kafka, et stipule que les meilleurs mondiaux partiront avec un dossard compris entre 16 et 22, que ceux qui sont bons sans être les meilleurs hériteront des numéros 8 à 15, que ceux qui sont bons mais moins bons que les bons s’élanceront avec les dossards 1 à 7 ou 23 à 30… Ah… Reparlez-moi de Portoroz…

Écrit par Grégoire Silacci

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7 Commentaires

  1. Il propose quon se rappelle que le ski est un sport en plein air. Il demande quon accepte que certains petits dossards aient parfois un coup à jouer. Il constate que cette dernière saison (particulièrement pourrie question neige), cest le meilleur qui a malgré tout triomphé sur la longueur en empochant le globe de descente. Voilà ! Et si les Autrichiens ont peur de la météo, ils nont quà jouer à Ski Challenge !!

  2. Alors la, pas tout à fait daccord avec toi.
    Dhabitude on critique toujours les décisions qui privilégient laspect financier et médiatique à laspect sportif. Et là pour une fois que cest le contraire on critique encore. Cest normal que les meilleurs puissent choisir leur dossards, il est vrai que ca aurait pas contre été plus simple de laisser le libre choix total entre le dossard 1 et 30 plutôt que cette combine de 15 et 22

  3. Jai bien aimé la dernière remarque. Malheureusement, si les coureurs choisiraient un dossart entre le 1 et le 30, les suisses trouveront encore à dire quils ont perdu car ils ont mal choisi leurs dossarts…….Je vous rassure, je suis un grand supporter de léquipe de suisse et chapeau bas Marc Gini!

  4. Salut à tous, Je viens de perdre plus d’une heure à lire les différents blogs et toutes vos théories… et je tenais quand même à vous préciser qu’a l’époque de Montana et les belles années du ski suisse, les 15 meilleurs ne partaient jamais après le 15, et l’on pouvait éteindre la télé après le no 15 parce que les favoris étaient en bas et que la course était belle et bien jouée! Revenons à notre époque,,,Si un coureur qui est le meilleur du classement de DH et SG de l’année pouvait partir avec un no entre 1 et 5 et bien laissez moi vous assurer qu’il gagnerait bien plus facilement les courses! Où encore, reprenez les courses des 2-3 années passées et comparez les écarts entre le 1 et le 15 ème avec les « belles années » Et pour en revenir au nouveau système de départ, il est très faire play; Le 15ème sur la liste de départ peut partir 8 comme il pourrait partir 15, le 30ème peut partir 1 comme il pourrait partir 30 etc.. ptite comparaison, en tennis Roger ne joue pas directement contre Rafa au premier tour?! et quand Schumi fessait une pole, il ne partait pas dernier à la course non?! alors ,Mes chers  » je sais tout » de fond de canapé….Cessez de comparer ce qui n’est pas où plus du tout comparable et n’ écrivez pas plus vite que ne vous pensez!!!!! à bon entendeur salut

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