Au terme d’une élection raccourcie, l’affreux Joey Barton est sacré Pigeon de Juin par les lecteurs de CartonRouge.ch. Le bad boy du football anglais (34.05%) a devancé Bernie Ecclestone (28.65%), Sylvain Wiltord (18.10%), Dick Pound (11.35%) et Rolf Fringer (7.85%). Le natif de Huyton est le premier non-francophone qualifié à notre grande finale de fin d’année qui réunira les onze Pigeons d’Or de 2007. Tu les connais désormais par coeur mais on te les donne quand même : Constantin en janvier, Lambiel en février, Develey en mars, Aulas en avril, Barthez en mai et donc Barton en juin. Cinq places de finaliste sont encore en jeu, rendez-vous fin juillet pour les Pigeons de l’Eté !
Il y avait un dictateur valaisan, une princesse sur patins, un docteur ès football, un président à l’ego surdimensionné et un fumeur de joints invétéré, il y a désormais un footballeur-bastonneur alcoolique à ses heures perdues. Joey Barton est donc le sixième lauréat de l’année et rejoint notre très beau plateau de Pigeons franco-suisses.Peu connu sous nos latitudes, ce vilain petit canard fait régulièrement la une des tabloïds d’outre-Manche, qui ne manquent pas une occasion de relater ses frasques et sa violence sur et en dehors du terrain. Son dernier coup d’éclat, il l’avait réalisé début mai à un entraînement avec son club de Manchester City. Rappel des faits : le Français Ousmane Dabo reçoit un méchant tacle par derrière de son coéquipier. Surpris et agacé, Dabo rétorque quelques instants plus tard en reproduisant le même geste, ce qui déplaît fortement au meneur de jeu des Citizens. Quelques insultes fusent entre les deux hommes avant que l’ex-récupérateur de Parme ne tourne les talons, persuadé que l’incident est clos. C’est sans compter sur la rancoeur et la haine de Joey Barton. Complètement hystérique, l’Anglais se jette sur l’international tricolore et lui assène un premier coup qui lui fait perdre connaissance. Non content d’avoir mis KO son partenaire, Barton s’acharne sur lui et place plusieurs coups qui touchent la victime à l’oeil, à la mâchoire et au nez. Les deux protagonistes de la bagarre sont finalement séparés et le malheureux Dabo transporté en urgence à l’hôpital. Au final, le joueur aux trois sélections en Bleu souffre de nombreuses contusions ; il a logiquement décidé de porter plainte contre son ex-coéquipier, viré sur le champ par les dirigeants de ManCity.
Barton, un récidiviste
Ce joueur laborieux, déséquilibré et impulsif avait déjà fait des siennes dans le passé, comme en 2004 lors de cette fête trop arrosée où il écrase son cigare dans l’oeil d’un de ses partenaires – véridique ! – ou pendant ce stage en Thaïlande où il passe à tabac un supporter d’Everton. L’alcool le rend violent et incontrôlable et malgré une thérapie afin de soigner son comportement asocial, Joey Barton semble être un cas désespéré.
Parmi les «exploits» de notre Pigeon de Juin, on relèvera aussi cette paire de «lunes» exhibée au public de Goodison Park lors de la 7ème journée du dernier exercice. Le match Everton – Manchester City s’achève sur le score de 1-1. Joey Barton rejoint le pan de tribune où sont groupés ses supporters et remet son maillot à un enfant en chaise roulante. Beau geste. Il s’éloigne ensuite pour regagner les vestiaires, adresse un salut un brin provocateur au camp adverse avant de lui montrer la partie la moins gracieuse de son anatomie. Force est toutefois de constater que cette péripétie est presque amusante et qu’on préfère largement le Barton-exhibitionniste au Barton-bastonneur.
Une sélection et puis s’en va
Toutes ces frasques ne l’ont pas empêché d’être sélectionné avec l’Angleterre pour affronter l’Espagne le 7 février 2007, preuve que les bad boys ont la cote en Perfide Albion. Il n’y qu’à voir les unes de journaux consacrées au pathétique Pete Doherty pour s’en convaincre. Cette rencontre amicale contre l’Espagne est sa seule et unique apparition sous la tunique aux trois lions, où il remplaça Lampard à la 79ème minute. Jamais à court de provocations faciles, notre ami Joey déclara après le match sur ses nouveaux coéquipiers Lampard et Gerrard «qu’il faudrait deux ballons pour qu’ils puissent jouer ensemble» et comme pour moquer les ouvrages des mêmes joueurs, il lança : «mon livre s’appellera Pourquoi j’ai joué comme une merde». Bel esprit. Gageons qu’il ne fera plus partie de la liste de Steve McLaren et qu’en cas de qualification de l’équipe anglaise à l’Euro 2008, Barton regardera les matches à la maison ou dans un pub, voire dans une cellule avec des taulards animés par les mêmes passions : l’alcool, la baston et la bêtise !
Sa famille n’est pas en reste puisque son frère et son cousin purgent actuellement de lourdes peines pour leur implication dans un meurtre à caractère raciste. Ils avaient tué un jeune noir sous un abri bus à coups de hache. Ça fait froid dans le dos.
Viré de Manchester City, le vilain Joey a trouvé de l’embauche à Newcastle, club de guerriers s’il en est. Il y retrouvera une autre coqueluche du football briton : le tout aussi vilain Fat Sam Allardyce, nouvel entraîneur de l’équipe aux code-barres. S’il est des mariages qui sentent la poudre, à l’image de l’improbable duo Gabet Chapuisat – Constantim, nul doute que l’union entre le bad boy et le gros Sam provoquera des étincelles. David Despont, notre excellent chroniqueur de la Premier League, te tiendra évidemment au courant, ami lecteur !
Une chose est sûre : le mouton noir du football britannique ne sera jamais Ballon d’Or. Il est en revanche désigné par l’ensemble de la rédaction de CartonRouge.ch
Pigeon d’Or de Juin 2007 !
«Allez, énerve toi pas, gentil Joey, noooooon, j’ai dit aux pieds !» Ah ces pit-bulls, il faut savoir leur parler…
D’Ecclestone à Fringer…
– Le grand méchant Barton devance chichement un très beau Pigeon d’Argent : le grand argentier du paddock Bernie Ecclestone. A force de mesures de sécurité drastiques, l’Anglais a rendu la Formule 1 aussi intéressante qu’une émission de télé réalité animée par Benjamin Castalti. Les dépassements n’existent plus en F1 où le spectacle est désormais davantage en coulisses que sur la piste.
– Sylvain Wiltord, le yo le plus ridicule du monde à égalité avec Tony Parker, quitte l’AS Lyon par la toute petite porte et décroche le Pigeon de Bronze. Dommage que sa réputation ne soit pas à la hauteur de son superbe palmarès (double champion d’Angleterre, quadruple champion de France, vainqueur de l’Euro 2000).
– Le Pigeon en chocolat revient à Dick Pound, le patron de l’Agence Mondiale Antidopage (AMA). Est-il une victime ou un coupable ? Dur à dire. Toujours est-il que Dick Pound et ses acolytes sont aujourd’hui totalement dépassés par les enjeux et les progrès «techniques» des tricheurs, et ce dans quasiment tous les sports. L’argent investi dans la lutte antidopage semble plus que jamais jeté par les fênetres.
– Enfin, Rolf Fringer n’a pas trop de détracteurs dans ce coin de pays. Nul doute que si l’élection avait eu lieu à Bâle, privé du titre de champion suisse à cause de l’incompétence de l’Autrichien, le résultat aurait été différent !
Classement final :
1. Joey Barton : 126 voix
2. Bernie Ecclestone : 106 voix
3. Sylvain Wiltord : 67 voix
4. Dick Pound : 42 voix
5. Rolf Fringer : 29 voix
Total : 370 votes
Et maintenant… les vacances !
Les Pigeons de CartonRouge.ch prennent leurs vacances annuelles et te donnent rendez-vous fin juillet pour les Pigeons de l’Eté, qui retraceront les bourdes des personnalités du PAS (Paysage Audiovisuel Sportif) effectuées durant les mois de juin et juillet. Entre temps, nous aurons le plaisir de lancer une élection à caractère régional dont nous gardons encore la surprise, ha ha !
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