Les Tops / Flops du tennis à la mi-saison

Jadis, Roland Garros pouvait se vanter d’offrir à son public les plus spectaculaires duels. On ne comptait plus les heures passées sur le court entre les spécialistes de la terre battue et les ténors du circuit. Preuve en est la magnifique finale de 1988 entre McEnroe et Lendl, le talent opposé au labeur. Jadis, Wimbledon et son gazon indomptable ne comptaient que quelques adeptes. Et tant pis pour les autres joueurs et pour les Espagnols, réduits aux rôles de spectateurs et buveurs de cervoises.

Mais les temps changent ! Si Wimbledon a troqué son gazon pour faire durer les échanges, Roland Garros se complaît dans sa lassitude grandissante. Le dernier vrai match date de 1999, date à laquelle Agassi a triomphé à la porte d’Auteuil. Depuis quelques années, Roland Garros ressemble plutôt aux films américains ; aucune surprise, aucun intérêt. Pas même un match en cinq sets à se mettre sous la dent alors qu’à Wimbledon, c’était presque devenu légion ! A Wimbledon toujours, c’est finalement chez les dames que tout s’est joué (pour une fois !). On attendait la petite Justine mais c’est la grande Venus qui est venue délivrer le spectateur de ses tourments indicibles. Ce ne fut qu’une simple mise en bouche comparée à l’immense finale Federer-Nadal, entrée depuis au Panthéon du tennis. Bref, CartonRouge.ch distribue les «flops» et «tops» de la saison en cours.

Flops

S’il en est un qui devrait figurer sous «flops», c’est bien lui, le grand Marat Safin. Depuis sa victoire en Australie en 2005, il a sombré et s’est abonné aux premiers tours de tous les tournois qu’il dispute. C’est dire, même Georges Bastl, 32 ans au compteur, s’est octroyé le droit de le pousser dans ses derniers retranchements.

Autre gros talent du circuit, David Nalbandian a pris la poudre d’escampette. Allez savoir pourquoi, il préfère les profondeurs du classement, à l’instar de son compatriote  Gaston Gaudio, qui cumule les roues de vélo à chaque furtive apparition sur un court de tennis. Avec Marat, ils pourraient fonder le club des désillusionnés du tennis, parrainé par Marc Rosset.
Chez les Suisses et Suissesses, ce n’est guère plus glorieux. Patty Schnyder a échoué à Roland Garros alors qu’elle avait toutes les armes pour vaincre Sharapova de coups dont la belle Russe ignore l’usage (le lift et la demi-mesure par exemple). A Wimbledon, après avoir suivi des cours intensifs sur gazon aux côtés du maître Federer, Patty s’était bien reprise, faisant un score tout à fait louable. La suite est moins héroïque, deux défaites contre des joueuses très moyennes et surtout ses éternelles mièvreries : «le court était plus lent aujourd’hui, je n’ai pas pu m’adapter». Pour les non-initiés, sachez qu’il n’y a rien de plus stable qu’un court de tennis en dur.
Martina Hingis, toujours blessée après que son rôti haché – malencontreusement tombé de son four Zug – a atterri sur son orteil droit, a fait pâle figure à Wimbledon. Faire contre mauvaise fortune bon coeur, telle est devenue la devise de notre Suissesse nationale. Du coup, c’est Radek qui est à la fête. Entre son récent titre à Los Angeles et les petits plats de Martina, il peut afficher son plus beau sourire (sic).

Tops

Au tableau des «tops», on retrouve sans conteste les deux ogres du circuit ATP, Roger Federer et Rafael Nadal. Ces deux-ci ont pris l’abonnement pour les finales et semblent se donner le mot. Quand l’un gagne Roland, l’autre remporte Wimbledon. Mais il faut admettre que cette finale aurait très bien pu revenir à l’avantage de l’Espagnol, étonnant de facilité sur l’herbe (enfin ce qu’il en restait). Le maître des lieux a effectivement dû sortir le grand jeu, à savoir une pluie d’aces et de coups gagnants, pour vaincre un Rafael Nadal affûté mais dont les mimiques tendent à outrepasser son tennis herculéen.
Chez les dames, on notera la belle performance de Venus Williams, incapable de remporter deux matches de suite durant des mois mais qui remporte Wimbledon. Un peu à l’image de Serena à l’Open d’Australie. Les Williams, ce n’est finalement qu’un effet de mode : ça part comme ça revient !
On relèvera aussi la très belle performance d’Ana Ivanovic. En plus d’une plastique quasi irréprochable, la belle nous offre de beaux morceaux de bravoure et s’entend aussi bien avec la terre battue qu’avec le gazon. Pour le plus grand plaisir des spectateurs…

Chez les hommes, l’émergence de Richard Gasquet fut la bonne surprise de ce Wimbledon. On l’attendait en Australie, puis à Roland Garros mais c’est finalement à Londres que sa première demi-finale est arrivée. À l’instar du Français, Novak Djokovic a enfin fait son entrée dans la cour des grands mais a perdu ses rencontres en demi-finales face à Nadal à Paris et Londres. Côté «gueule», il s’est un peu tenu à l’écart ces derniers temps. Pas de scandale et peu d’irrévérence, il préfère mettre en évidence la bonne marche du tennis serbe, avec justement Ivanovic, Jankovic et lui-même en ses plus dignes représentants.
Les bonnes performances de Tomas Berdych sont aussi à relever. Avec un talent digne de Marat Safin, les présages se font bons. Dommage qu’il ait aussi hérité du caractère quelque peu fantasque de ce dernier. Ajoutez encore une dose de mauvaise foi et d’ici quelques années, on pourrait bien avoir le sosie de Marcelo Rios !
Côté suisse, à l’exception de Federer, on notera le premier match gagné de Stan Wawrinka à Wimbledon et surtout, cette finale contre Nadal à Stuttgart. Malgré la défaite, il positive et prouve qu’il est en forme pour les derniers mois de la saison. En ce moment, il prend quelques jours de repos en compagnie de sa chère et tendre et on a même pu le voir en photo dans le Matin Dimanche, tout frais, fringuant et cheveux gominés dans le carré VIP du Matin. Après le four Zug de Martina, place aux petits-fours de Stan !

Écrit par Jérôme Nicole

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