Chapitre 46 – Nous avons atteint notre altitude de croisière

Où Genève-Servette, n’ayant plus grand-chose à perdre ou à gagner, déroule ostensiblement, pour le meilleur et pour le pire. Pratiquement assurés de la deuxième place, alors que le première la forcerait à entamer à la maison une éventuelle finale contre Berne, Genève-Servette peut se permettre de prendre les matchs les uns après les autres sans se poser de questions, et surtout sans forcer outre mesure son talent. Parfois, ça se passe bien, d’autres fois moins.

Lugano ma non troppo

Après 18 secondes de jeu, de sourdes craintes s’insinuaient dans les esprits servettiens. Les Luganais entamaient en effet le match par un blitz qui voyait la meilleure défense du championnat se faire piéger comme des moskitos au jeu de la deuxième vague. Fort heureusement, il n’y eut pas de suites, le choc psychologique s’estompant gentiment.
Les Tessinois ayant retrouvé leur ronron coutumier, les Aigles prenaient la partie à leur compte et faisaient la décision sans même s’en apercevoir. La domination fut finalement si outrageuse qu’ils se permirent même de marquer en jeu de puissance, et plutôt deux fois qu’une. De son côté, David Aebischer s’employa à faire honneur à sa réputation, mais, par fierté sans doute, les Grenat refusèrent poliment de faire appel à ses services.

Philippe Bozon rejoint donc les rangs des entraîneurs connaissant par cœur le système McSorley, qu’on nous dit si stéréotypé, mais qui ne parviennent pas à en faire cas malgré une équipe supposément supérieure.

Rappi sera toujours Rappi

Pourquoi les matchs à Rapperswil sont-ils toujours pourris ? Les mauvaises langues diront que la réponse est contenue dans la question. Mais tu sais, fidèle lecteur, à quel point je ne fais pas partie de cette caste. Cherchons donc plus loin. On y trouve donc une équipe composée d’un mélange de stars surpayées en préretraite et de raclures, dont la plus notable porte le titre de capitaine. Nantis d’une véritable armada offensive, les Lakers, sous la direction d’une autre vieille gloire sur le retour, préfèrent jouer le catenaccio. Enfin, pour tout arranger, les Saint-Gallois possèdent le public le plus insupportablement chauvin de toute la LNA. Avec pour lui rendre visite une équipe un rien démobilisée, mais dotée génétiquement de nerfs à fleur de peau, il est totalement incompréhensible que ce soit une nouvelle fois parti en couille.
Les déblatérations d’usage étant prononcées, venons en donc à l’analyse du match, ou ce qui en tint lieu. Une constatation s’impose : si les Aigles conçoivent une quelconque amertume d’avoir quitté la ville des roses turquoises avec un seul point en poche, ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Lorsqu’ils jouèrent le jeu (environ un tiers sur l’ensemble de la partie), ils annihilèrent totalement les boys du Lido. Mais peut-être trop confiants, et sans aucun doute rétifs à l’idée d’une goutte de sueur inutile, les Grenat laissèrent généralement faire leur adversaire qui, comme on l’a vu plus haut, possède plusieurs joueurs capables de faire la différence, si on leur demande gentiment et avec insistance.

Bien sûr, la sévère sanction pour la faute de frustration de Daniel Rubin a sérieusement hypothéqué les chances genevoises. C’est oublier que, même sans plier l’affaire plus tôt, si la meilleure défense du championnat n’avait pas laissé Stacy Roest se balader tranquillement dans la zone, de frustration il n’y aurait pas eu. Bref, ce qui aurait dû être un non-évènement gagnera à rejoindre au plus vite le tiroir des anecdotes.

Faits divers

Dimanche à Rapperswil, en début de soirée, au lieu-dit «Diners Club Arena», a eu lieu une terrible agression gratuite. Un Slovaque de 29 ans, J., s’en est sauvagement pris à un Suisse de 37 ans, S., qui passait par là. J. a bondi sur S., l’a plaqué à terre, lui a asséné des dizaines de coups de crosses à pleine force avant de lui trancher la gorge de son patin. S., marié et père d’un enfant, se trouve actuellement entre la vie et la mort. Un appel à témoin est lancé. Si vous n’avez rien vu, mais que vous êtes prêts à attester que vous jamais assisté à quelque chose de si terrible et que J. doit être condamné avec la plus exemplaire fermeté, merci de prendre contact avec la rédaction du Matin, M. Klaus Zaugg ou M. Reto Bertolotti, qui feront suivre.

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

GE-Servette – Lugano 4-1 (0-1 2-0 2-0)

Les Vernets, 7007 spectateurs.
Arbitres : MM. Stalder ; Abegglen et Kaderli.
Buts : 1re Domenichelli (Robitaille) 0-1, 22e Kolník (Gobbi, Toms) 1-1, 32e Rubin (Déruns, Mercier/5c4) 2-1, 46e Kolník (Salmelainen, Bezina/5c4) 3-1, 49e Toms (Kolník, Höhener) 4-1.
Pénalités : 7 x 2’ contre GE-Servette ; 6 x 2’ contre Lugano.
GE-Servette : T.Stephan; Mercier, Bezina; Vukovic, Malik; Gobbi, Höhener; Maurer; Toms, Rubin, Kolník; Déruns, Savary, Salmelainen; Rivera, M.Trachsler, Suri; F.Randegger, F.Conz, Hürlimann; Pivron.
Lugano : Aebischer; Nummelin, Nodari; Chiesa, J.Vauclair; Åkerman, Hirschi; Profico; R.Lemm, Robitaille, Domenichelli; Thomas, Romy, Murray; Näser, Sannitz, O.Kamber; Jörg, Schlagenhauf, T.Vauclair.
Notes : Genève sans Cadieux (blessé) et Breitbach (suspendu) ; Lugano sans Conne, Devereaux (blessés les deux), Hamilton (malade) et Helbling (suspendu).

SCRJ Lakers – GE-Servette 4-3 ap (1-1 1-0 1-2)

Diners Club Arena, 3723 spectateurs.
Arbitres : MM. Eichmann ; Bürgi et Marti.
Buts : 8e F.Randegger (Höhener, F.Conz) 0-1, 20e Paterlini (Roest/5c4) 1-1, 38e Murley (Riesen) 2-1, 42e Toms (Bezina, Kolník/5c3) 2-2, 55e Kolník (Rubin, Toms) 2-3, 59e Roest (Reuille) 3-3, 64e Roest (Murley/4c3) 4-3.
Pénalités : 6 x 2’ contre SCRJ Lakers ; 4 x 2’ + 1 x 5’ (Rubin) + 1 x 10’ (Trachsler) + pénalité de match (Rubin/méconduite) contre GE-Servette.
SCRJ Lakers : Manzato; Pöck, S.Berger; Geyer, Parati; Furrer, Blatter; Riesen, Sirén, Murley; Reuille, Roest, Paterlini; Rizzello, Tschuor, Vögele; Walser, Classen, Samuel Friedli.
GE-Servette : T.Stephan; Mercier, Bezina; Vukovic, Malik; Höhener, Gobbi; Déruns, Savary, Salmelainen; Toms, Rubin, Kolník; Rivera, Trachsler, Suri; F.Randegger, F.Conz, Hürlimann.
Notes : les Rapperswil-Jona Lakers sans Raffainer, Nordgren, Guyaz, Burkhalter ni Bucher (blessés), ainsi que Berglund (suspendu) ; Genève-Servette sans Cadieux (blessé), ainsi que Breitbach (suspendu). Tir sur le poteau: Toms (56e).

Écrit par Yves Grasset

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5 Commentaires

  1. Mais 3-4 matchs, avec tout ce qu’on a déjà entendu là-dessus, c’est pas un problème!!!!!!!

    Tout ce qu’on veut, c’est notre #13 d’attaque pour enflammer St-Léonard dès le 9 mars!!!!!

    Aux armes!!

  2. Il y a qq temps, un certain Jason Bonsignore avait pris 10 matches alors qu’il n’avait même pas touché l’arbitre… Alors le « sanguinaire » J. risque gros !

  3. J’aime bien cet article…

    Et la conclusion m’a fait rire ^^
    Mais ouai comme le dit « un Biouois » j’la sens pas trop… Je sens que ça va mal se passer.. Enfin ne parlons pas trop vite, j’espère que Juraj s’en tirera indemne.. Je sais c’est beau de rever lol

  4. Indemne?!tu rigoles ou quoi?! Il a touché l’arbitre avec sa cross et ça ne se fait pas…Il sera puni c’est clair. Ok ça ne mérite pas 15 matchs, mais je pense que 3-4 matchs seraient justifiés

  5. @ Spycher

    c’est bon t’enflammes pas, et tu noteras ma dernière phrase « c’est beau de rever » , donc merci de préciser, je pense que je suis au clair

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