Le dimanche d’un passionné…

Fan du Karlsruher SC depuis ma tendre enfance, j’ai dû m’habituer aux déceptions avec le club de mon cœur. Descentes, remontées et descentes. Sans oublier la Coupe UEFA ou une finale de Coupe perdue en 1996. L’équipe ne pointait qu’au 10e rang avant mon départ et j’espérais que cela allait changer. Tout ne s’est pas passé comme prévu… Retour sur une journée de foot marquée par l’amour pour ce sport et pour une équipe.

Après deux matchs catastrophiques et deux défaites logiques contre Aachen et Paderborn qui ne sont pas des foudres de guerre, j’en avais assez de suivre les matchs à la TV et me décidai à prendre la route.7h45. Départ depuis Lausanne avec un pote, mon maillot et mon écharpe. Je décide de partir malgré la route glacée, première glissade et arrivé à Bâle, c’est la tempête de neige… Scheissdreck mais bon on fait avec.
11h02. A 32 km du Wildparkstadion : j’écoute la radio et sais bien qu’ils vont me dire qu’il ne faut pas conduire trop vite, qu’il neige, bla bla bla, mais mais mais : nein das ist nicht möglich ! (son VO) Le stade du KSC n’étant pas entièrement couvert, les sièges qui se trouvent aux deux extrémités ne sont pas à l’abri et sont gelés. Trop de gel, trop dangereux pour les spectateurs, qui dit trop dangereux, dit pas de match, qui dit pas de match, dit que j’ai fait toute cette route pour rien… achhh Scheisse ! (Son VO).
12h30. On traîne devant le stade, on se dit que la vie est injuste et qu’il ne fallait pas aimer le KSC ! Mais, puisque nous aimons avant tout le football, départ pour Stuttgart dans la bonne humeur. Oui, je déteste Stuttgart (rivalité oblige) mais bon il y avait ce fameux BVB qui y jouait.

14h00. Arrivée à la très belle Mercedes-Benz Arena, il faut l’avouer. Nous achetons nos billets. Rotwurst et Winterpunsch pour se réchauffer le cœur.
15h30. VfB Stuttgart – Borussia Dortmund, début du match. C’est une première mi-temps moyenne à laquelle nous assistons depuis la très belle Haupttribüne. Ouverture du score par le Russe apparemment comme nous l’annonce un speaker en état de grâce. Comme il s’est avéré plus tard, c’est Felipe Santana qui avait propulsé le ballon dans ses propres filets. Peut-être qu’il y avait une petite faute vu les réclamations des jaunes et noirs. Le BVB est transparent au cours de cette première mi-temps mais va devoir se réveiller en seconde mi-temps s’il souhaite ramener au minimum un point.
16h17. Halbzeit : je fais tester la bière locale à mon accompagnant qui me dit que celle de Karlsruhe est meilleur, n’est-ce pas ! (Bon je ne sais pas s’il m’a dit cela pour me faire plaisir…)
16h35. Joli petit spectacle pyrotechnique des supporters venus de l’ouest de la République. Oh mais que voilà un penalty mérité pour Stuttgart. Ciprian Marica s’élance mais, encore tout perturbé par le nuage de fumée, expédie un missile sur le barre de Ziegler. Tournant du match ? Oui !
16h42. Ce qui devait arriver arriva. C’est sur un ballon cafouillé à mi-terrain avec des défenseurs aux abonnés absents que le bon Grosskreutz se présente seul devant Lehmann pour glisser le ballon à la panthère Barrios qui n’en demande pas tant pour loger le ballon dans le but vide.

16h52. Cristian Molinario, le nouveau latéral gauche de Stuttgart, tout étonné de voir un stade plein pour la première fois de sa carrière, rate une touche. On se serait cru chez les juniors E, me fait remarquer mon acolyte du jour. Le pauvre n’a pas compris et l’arbitre a dû lui expliquer : «Eh oui, signore, les pieds doivent toucher par terre quand on fait les touches en Allemagne…»
16h55. Après la sortie du toujours aussi transparent Hleb au bénéfice de Hilbert, c’est l’ancien espoir du football suisse, Zdravko Kuzmanovic, que fait entrer le grand chauve suisse au bord de la touche. 
17h07. Tor, Tor, Tor für «unseren» (mouais c’est pas le mien) VfB. Re-tournant du match, coup franc très bien tiré par Kuzmanovic… Ziegler est aux fraises sur le tir qui termine sa course de son côté mais frappe puissante de l’international serbe. Très bon coaching de Gross qui n’a pas encore perdu un match avec le VfB.
17h15. Double changement du côté des jaunes : l’arbitre a un peu de peine à réaliser ce qu’il se passe et 25 secondes après ce sont Sahin et Schmelzer qui restent crochés sur ce double changement mystérieux et qui permettent à Marica de se présenter seul devant Ziegler, une nouvelle fois battu. Cipi réussit à inscrire son but.
17h17. Les carottes sont cuites et Christian Träsch en profite pour marquer une réussite et ainsi se termine la rencontre sur un 4 à 1 un peu trop sévère. Malgré le score, nous aurons vu un bon match de Bundesliga.

18h15. Sortie du parking et direction la Suisse. Dans la voiture, on commence à entonner des chansons telles que «Gelb wie die Sonne, schwarz wie die Tonne, BVB in die…» ou alors «Ein Baum, ein Strick, ein Schwabengenic…». Son VO de supporters bleus et blancs terriblement déçus par la tournure des événements du jour.
22h48. Arrivé à Lausanne, 969 km au compteur, triste de n’avoir pas vu mon KSC, mais quand même heureux d’avoir pu exercer ma passion football… Il y a des choses qui n’ont pas de prix ou pas de compteur de kilomètres.

VfB Stuttgart – Borussia Dortmund 4-1 (1-0)

Mercedes-Benz Arena, 42’000 spectateurs.
Buts : 14e Santana (autogoal) 1-0, 58e Barrios 1-1, 77e Kuzmanovic 2-1, 86e Marica 3-1, 89e Träsch 4-1.

Écrit par Philip Borns

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2 Commentaires

  1. Moi qui pensais être le seul Suisse amateur du KSC !!! Incroyable… ‘tain, le Wildpark, ses soirées incroyables, Sergeï Kiriakov, « Euro-Eddy » Schmitt, Michael Tarnat, « Icke » Hässler, qu’est-ce que j’ai pu vibrer avec cette équipe…

    Je comprends tout à fait ce que tu veux dire, tous les souvenir que j’ai du KSC sont ceux de défaites incroyables, cette demi-finale à Cottbus, cette finale de 96 (putain Basler!!!), Salzburg, la première relégation absolument traumatisante, le « Wir sind wieder da » et la relégation deux ans après… J’ai perdu la flamme pour le foot pro, mais le KSC est toujours là dans mon souvenir, c’était vraiment une équipe incroyable, capable d’exploser tout le monde, Valencia, la Roma, le Bayern…

  2. Et moi qui pensais être « exotique » en supportant Hambourg et pas ManUtd, Liverpool ou la Juve… je vois que certains sont encore bien plus gravement atteints!

    Chapeau les gars, vu de Suisse, Karlsruhe, son palmarès et son stade vétuste ne sont pas des plus sexy…
    Et merci pour le compte-rendu de tes tribulations dominicales Philip.

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