Soirée de gala à la Praille

Comme c’est souvent le cas avec les matchs amicaux de la Nati, le Suisse – Bulgarie de mercredi n’a pas déchainé les passions, loin s’en faut. Heureusement que l’on n’est pas qualifiés d’office pour 2010 parce que l’on aurait difficilement supporté deux nouvelles années avec uniquement ce genre de match.

Pourtant, on était prévenu, on se doutait bien que ce Suisse – Bulgarie un soir glacial de février, qui plus est à Genève, sentait le traquenard et avait toutes les chances de déboucher sur une rencontre sans relief dans une ambiance confidentielle. Mais comme je n’avais pas eu l’occasion de revoir notre équipe nationale depuis l’Euro et que j’en concevais un vague sentiment de culpabilité, j’ai tout de même entrepris le déplacement de la Praille. Au final, le match a été relativement conforme aux maigres expectatives : pas de rythme, peu d’occasions de but et un festival de mauvaises passes. A la limite, on peut presque s’estimer heureux d’avoir échappé à un 0-0 qui eût finalement assez bien correspondu à la physionomie du match. Et 1-1 devant 9’500 spectateurs, c’est toujours mieux que le 0-2 devant 2’000 spectateurs qui avait sanctionné le dernier duel entre les deux pays en 1992, prélude à la renaissance de l’équipe de Suisse sous la férule de Roy Hogdson. On peut donc voir l’avenir avec optimisme.

Huggel en sauveur…

Deux occasions dont un but de chaque côté avant la pause, une occasion chacun en 2e mi-temps, une première demi-heure plutôt à l’avantage des Helvètes, la suite pour les Bulgares et au final un match nul logique, même si les visiteurs étaient sans doute plus près de la victoire que les locaux.
Que retenir d’autre de ce match amical ? Pas grand-chose. Peut-être le positionnement calamiteux de la Nati sur les corners adverses avec onze joueurs massés entre le point de penalty et la ligne de but, sans personne à la sortie des seize mètres pour récupérer un éventuel renvoi, ce qui a occasionné le but bulgare. Ou alors, la première sélection encourageante de Marco Padalino, malgré un début de 2e mi-temps difficile et trois frappes peu convaincantes dans le dernier quart d’heure. Ou encore l’ouverture lumineuse d’Alex Frei (et la lucidité de N’Kufo qui a évité de prolonger le ballon dans le but) sur l’égalisation de Benjamin Huggel, promu sauveur de la nation. D’aucuns prétendaient que la présence du Bâlois en équipe nationale n’était qu’une faveur accordée par Köbi Kuhn en récompense à son comportement héroïque d’Istanbul. Et pourtant, il est monté en grade avec Ottmar Hitzfeld, en devenant titulaire.

Vivement la Moldavie !

On n’a pas vraiment été convaincu par le duo Inler – Huggel à mi-terrain, ni par le reste de l’équipe d’ailleurs. La Nati s’est montrée incapable d’inculquer un quelconque rythme à la partie, les transitions étaient beaucoup trop lentes, l’apport des latéraux insuffisant, les attaquants n’ont jamais été trouvés dans de bonnes conditions et le porteur du ballon trop souvent obligé de repartir en arrière, faute de solution, pour finir par un dégagement aléatoire. A moins qu’il ne se soit agit de célébrer la touchante amitié entre nos deux peuples qu’ont acheté les millions d’economiesuisse le week-end dernier, la venue de la Bulgarie était censée préparer la double confrontation contre la Moldavie fin mars. On ose espérer que ces deux matchs ne ressembleront en rien à celui de mercredi et que la Nati sera capable de hausser le ton et de prendre le jeu à son compte. Bref, je n’aurai jamais pensé qu’un jour je me dirai «vivement le match contre la Moldavie !». Et pourtant, cela nous a traversé l’esprit pendant les très nombreux temps morts de ce Suisse – Bulgarie que l’on va vite oublier.

Suisse – Bulgarie 1-1 (1-1)

Stade de Genève, 9’500 spectateurs.
Arbitre : M. Gomes.
Buts : 33e Popov (0-1), 45e Huggel (1-1).
Suisse : Wölfli; Fernandes, Senderos, Grichting (46e Djourou), Magnin (61e Ziegler); Padalino, Inler, Huggel (61e Dzemaili), Barnetta (46e Abdi); Frei (67e Yakin), N’Kufo (46e Derdiyok).
Bulgarie : Petkov (46e Ivankov); Manolev, Topuzakov (61e Petkov), Stoyanov, Milanov; Telkiyski (67e Todorov), Angelov, Petrov (83e Kotev), Georgiev (71e Dimitrov); Popov (58e Rangelov), Berbatov.
Cartons jaunes : 44e Huggel, 51e Magnin, 67e Milanov, 93e Angelov.

Écrit par Julien Mouquin

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10 Commentaires

  1. C’est vrai que l’on ne s’attendait pas à grand chose de ce match mais tout de même…. un N’Kufo scotché qui n’a pas gagné un duel aérien….un Frei aussi souple qu’une baramine et une arrière-garde aussi sûr qu’un investissement à l’UBS…effectivement y avait pas grand chose à retenir de ce match amical… si ce n’est l’attentat de Benjamiiiiin et la +ou- bonne rentrée de Djourou, sans oublier l’excellente prestation de Gelson en tant que latéral… Je dirais que l’élément incoutournable de la soirée se situait chez les Bulgares avec un Berbatov juste magique!!! Une technique et une puissance qui nous a rappelé que Senderos était bel et bien en phase de rodage!!! Sinon que dire de l’ambiance glaciale presque autant que la température….d’ailleurs merci aux nettoyeurs de me retourner mon ptit orteil gauche ;-))
    Enfin, vivement le déplacement en Moldavie pour voir du spectacle !!
    Asta la vista….

  2. Chapeau à ceux qui se sont gelés les roubignolles à la Praille au lieu de regarder un France VS Argentine ou Espagne VS England…

    Méritants!!!

  3. J’ai failli mourir d’ennui en regardant ce triste match SUI-BUL d’un très faible niveau.

    Heureusement, j’ai eu la chance ensuite de voir la magnifique équipe espagnole donner une véritable leçon de football aux anglais.

    Pronostique pour la finale du Mondial 2010 :
    Argentine-Espagne (car c’est de loin, les 2 meilleures équipes du monde)

  4. Je dois juste apporter une petite correction à ce que tu dis, Julien :
    Sur le but Suisse, N’kufo n’a pas fait exprès de ne pas toucher le ballon, auquel cas le but aurait bien sûr été annulé pour hors-jeu. Il a vraiment essayé de le prolonger dans le but mais était juste « trop court ».
    Bon évidemment, à la télé, avec plusieurs ralentis, c’est plus facile à remarquer que sur place, donc tu es tout excusé, bien sûr 😉

    Sinon, je rejoins Section F-74 (un haut-savoyard supporter de la Nati ?) par rapport à Inler. Voilà un joueur qui est paraît-il tellement bon, week-end après week-end, avec son club de l’Udinese si on en croit les médias, mais qui est à chaque fois extrêmement décevant avec l’équipe nationale. Un véritable mystère ce joueur…

  5. J’ai fait le déplacement au Stade hier soir avec mon billet où il était marqué, comme sans doute 8000 des 9500 spectateurs, 0.- Invitation. Et putain ce que je me suis fait chier. A 2 à l’heure toute la rencontre. Pas un qui ose éliminer… Avec le temps et l’équipe dominatrice hier soir, j’avais l’impression d’être en Bulgarie…

    Wolfli, plus jamais. Il me fait peur quand il a la balle celui-là. Tout comme Senderos… Hâte de voir une charnière Djourou-Müller ou Djourou-Grichting. Magnin, Ziegler… Même combat… J’en veux plus, même si Ziegler semble, à moyen terme pouvoir apporté beaucoup. En attendant, rendez-nous Spycher… A droite, Fernandes, je l’ai pas trouvé fabuleux mais c’est toujours mieux qu’un Degen et ça peut apporter une alternative intéressante à Lichtsteiner. Lichtsteiner qui, avec Behrami, montre qu’il est l’un des pions vraiment essentiels et indispensables à la Nati… Ils apportent le rythme, l’envie, la technique… Tout ce qui manque à notre équipe. Si on avait les mêmes à gauche, ce qu’on serait bons. Parce que Barnetta, désolé, mais j’ai l’impression de voir un tout autre joueur par rapport à Leverkusen. Il ose rien, il provoque pas. Sa seule bonne chose du match restera sa frappe…

    Et l’attaque, il nous manque vraiment un neuf. Frei-Nkufo, je veux bien, mais il est où ce vrai renard que Frei incarnait il y a quelques années ?

    Bref, vrai match de reprise…

  6. Je soulignerai les relances de Wölfli, le but du néanderthalien (pensez pas que l’ami N’kufo se troue volontairement par excès de lucidité) et sinon…..sans doute un match de connaisseurs..et moi j’y connais pas assez!
    en définitive, heureusement qu’il y avait France-Argentine!

  7. Une fille de joie explique à une de ses copines qu’elle s’est fait tatouer sur le haut des cuisses Platini d’un côté et Maradonna de l’autre, le jeu consistant à faire deviner aux clients, et que s’ils trouvent les deux c’est gratis, un c’est 50%, et aucun tarif plein. Un français arrive, il reconnait seulement Platini, ensuite un argentin qui lui ne reconnait que Maradonna. Arrive un suisse qui lui dit, à gauche à droite je sais pas, mais au milieu c’est Wolfisberg…

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