Définitivement largué

Comment voulez-vous que le football français régate avec les standards internationaux ? Lyon archidomine la L1, est performant chaque année en C1, mais peine à se structurer pour rejoindre le gotha européen. La législation et l’environnement français sont tout simplement en inadéquation avec le sport d’élite.

Lyon, c’est près de 130 millions d’euros de budget. C’est sept titres de suite. L’OL s’extrait chaque année des poules de la Ligue des Champions. Mais le meilleur club français du siècle (pour le moment…) plafonne. Pourtant, son omniprésident Jean-Rodolphe Aulas tente tout ce qui est possible et imaginable pour développer encore sa formation.Depuis son arrivée aux commandes du club rhodanien en 1987, le PDG de la société CEGID a systématiquement dix ans d’avance sur tout le monde. Et je ne dis pas ça parce qu’il a commencé avec Raymond Domenech comme coach, hein… Malheureusement pour lui, l’environnement politico-social hexagonal l’empêche de pouvoir réaliser tout le nécessaire pour mettre l’OL dans les meilleures conditions possibles.
L’entrée en bourse de l’OL Groupe a certes permis de lever près de 90 millions d’euros d’argent frais, mais l’action a chuté à moins de huit euros pièce aujourd’hui (contre 24 euros à l’heure de son introduction sur le marché : http://www.abcbourse.com/Graphes/eod.aspx?s=OLGp&t=lc6). Aulas pensait pouvoir construire un «OL Land» avec un stade de 60’000 places pour augmenter ses recettes, mais il se heurte depuis aux problèmes franco-français récurrents de l’immobilisme ultime.

La France veut organiser l’Euro 2016, mais construire ou reconstruire un stade se révèle être particulièrement compliqué… Pire, les enceintes construites à l’occasion de la Coupe du Monde 98 sont déjà obsolètes ! Si Lyon n’y arrive pas, imaginez comme c’est compliqué pour Nantes, Nice ou Lille. Ces deux dernières villes ont d’ailleurs un projet ficelé depuis des lustres, mais rien ne se fait. Marseille veut couvrir son stade, c’était même dans les promesses électoral(ist)es du Maire Gaudin… De projet en projet, de grands discours en intentions louables, le retour de Didier Drogba sur la Canebière paraît aujourd’hui bien plus crédible. C’est dire…
Alors comment s’étonner ensuite de la frilosité des équipes françaises sur le marché des transferts ? Seul Marseille a quelque peu mis la main à la poche en engageant un baobab brésilien venu d’Ukraine. Autrement, environ 15  millions d’euros ont été dépensés en janvier (200 en Angleterre, plus de 50 en Espagne et 30 en Italie…). Pourtant, la L1 s’était allégrement tapé sur le ventre lorsqu’Orange et Canal+ s’étaient engagés à hauteur de 660 millions d’euros par saison pour diffuser la L1 pendant quatre ans…
La DNCG fait aussi beaucoup pour timorer les ambitions des clubs locaux. La Ligue 1 est en effet certainement le seul championnat bénéficiaire du monde. Quand les clubs anglais se débattent avec la crise (heureusement, pas la crise pétrolière qui permet de proposer 130 millions pour Kaka…), quand les équipes italiennes et espagnoles magouillent allégrement pour «restructurer» leurs dettes (pour ne pas être insultant), les Français ne prennent pas les risques nécessaires pour passer un palier et se complaisent dans cet état de fait. Une sorte de cercle vicieux.

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8 Commentaires

  1. Après la crise, le championnat de France sera le plus riche du monde et on verra des transfert mirobolants: Kaka pour 5M au PSG, Messi, 7.5M à Lyon(plus gros transfert de l’année dans le monde entier) etc…

  2. Non mais faut pas oublier que la loi française interdit aux club sportifs passer la valeur des joueurs dans le bugdet du club! Si les administration fiscales des autres pays irait mettre leur nez dans les comptes de beaucoup de grands club les faillites iraient très vite! Typiquement le Real est un cas flagrant!

  3. il me semble sauf erreur que la france et l’allemagne sont à ce jour les deux seuls grands pays de foot européen à avoir une législation qui interdit que les clubs ne soient surrendettés…
    Il convient donc de corriger le titre :
    Le football d’élite est en inadéquation avec les valeurs défendues par la législation du foot français.

  4. Deja pas d’accord avec le chapeau. L’OL n’archi-domine pas. Ils sont penibles leaders, c’est tout. Les candidats derriere sont nombreux.
    Ensuite le lien entre les stades et le mercato, hum…hum…bof.
    Bref, pas un bon article. Sorry.

  5. Bonjour,

    J’ai découvert Cartonrouge.ch et Gary Romain l’an dernier, quelques semaines avant l’Euro, par l’intermédiaire des Cahiersdufootball.net qui proposait un lien vers l’article « COMMENT ÊTRE SUISSE ET POUR LA FRANCE ? » (http://www.cahiersdufootball.net/article.php?id=2840).
    J’avais apprécié le ton, l’humour et le sens assumé de la caricature, qui au fur et à mesure de ma lecture me laissait penser que « ah bah ouais, c’est vrai, on est quand même des sacrés guignols »… c’est toujours très enrichissant d’apprendre de quelle manière on est perçu par un tiers, avec un regard extérieur.
    bref, un article bien dans l’esprit des « cahiers », et j’était donc plutôt satisfait d’apprendre qu’il existait un site consacré au sport qui ne se contente pas de démouler de l’info faisandée et/ou démagogique, voire d’infantiliser son lectorat (cf. lequipe.fr), en particulier dans ce pays dont j’ai du récemment devenir un très proche voisin (à environ un jet de rolex de la frontière).
    Je dois reconnaître que l’article précité reste à ce jour le meilleur que j’ai pu lire sur ce site.
    Je n’ai jamais vraiment retrouvé l’esprit qui m’avait semblé à la fois pertinent et déconneur.
    Je suis conscient du fait que ces articles sont rédigés par des bénévoles, et je reconnais qu’il est louable de leur part de consacrer autant de temps à parler de ce qui les passionne, non sans une certaine qualité.
    Cependant, il faut aussi admettre que de plus en plus souvent, l’ironie gratuite prend le pas sur la justesse du propos…
    Cette même ironie qui servait un sens de l’humour réel, tourne à l’arrogance lorsqu’elle est systématique et pas nécessaire (et surtout plus franchement drôle).

    Par ailleurs, les remarques et critiques sont souvent infondés, et l’argumentation bancale, voire bordélique.
    Par exemple, la fin de ce présent article est absolument consternante… Gary Romain reproche l’existence d’un organisme de contrôle des finances des clubs français (la DNCG) dont le rôle est justement de garantir leur stabilité financière et éviter qu’ils ne s’endettent jusqu’à se retrouver en situation de faillite (comme l’est le Servette de Genève), et d’empêcher les dérives Abrahamovitchiennes. (je cite un extrait hallucinant : « Quand les clubs anglais se débattent avec la crise, quand les équipes italiennes et espagnoles magouillent allégrement pour «restructurer» leurs dettes (pour ne pas être insultant), les Français ne prennent pas les risques nécessaires pour passer un palier et se complaisent dans cet état de fait »….L’auteur écrit-il cela sérieusement ? Un grand club de football européen devrait donc être être en mesure de finement « magouiller » pour augmenter son budget ? Ne suis-je qu’un sale gauchiste pour trouver cela parfaitement scandaleux et immoral ?)

    Si la ligue 1 pouvait devenir le championnat du développement durable, j’en serai le premier ravi, même si cela impliquait de voir les clubs français ramer en coupe d’Europe.

    Je retourne donc à mes cahiers, qui, eux, ne m’ont jusqu’ici jamais déçu… avec malgré tout l’espoir de retrouver chez cartonrouge.ch quelques perles et remarques jubilatoires.

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