Ce fair-play qui tue le sport !

Je sais ce que vous allez dire : il commence à nous faire ch… cet abruti qui, après avoir loué la pratique du dopage, veut maintenant se lancer dans un pamphlet contre le fair-play. Et bien messieurs, je suis désolé, mais oui, je soutiens que le fair-play tue le sport ! Sans la moindre restriction, d’ailleurs. Si dans le cochon, tout est bon, comme on le dit souvent, dans le fair-play, tout est à jeter.

Arrêtez un peu de dénaturer le sport et gardez un peu l’essentiel en tête. Le sport est l’affrontement d’athlètes qui mesurent leur force, leur adresse, leur rapidité, etc. Certes, il n’y a pas besoin de briser la colonne vertébrale de l’adversaire pour prendre le meilleur sur lui. Je ne peux qu’abonder dans ce sens. Seulement, il ne faut pas pousser le bouchon trop loin.A peine voit-on un tacle appuyé qu’il faut tout de suite monter aux barricades et crier à l’assassinat. N’oublions pas une chose : le sport de haut niveau est pratiqué par des jeunes gens qui sont soumis, comme vous et moi, aux nombreuses poussées de testostérone et d’hormones qui sont l’apanage de leur âge. Peut-être même plus, si l’on considère ce qu’ils se filent dans les veines et qui fait augmenter leurs taux naturels. Or, qui dit testostérone, dit forcément une certaine tendance à la violence.
Attention, je ne cautionnerai jamais une agression gratuite ou grossière sur un terrain de sport. Jamais ! Mais il ne faut pas tomber dans l’excès inverse et vouloir faire du sport une sympathique rencontre entre fillette se caressant les nattes. Prenons le football en exemple. Un sport de contacts. Une épreuve de force où il faut dominer l’adversaire, être supérieur à lui sur chaque portion de la pelouse. Techniquement et tactiquement autant que physiquement.

On a beau dire que les hommes sont stupides, cette espèce d’épreuve de force relève en grande partie de la génétique. Elle fait partie de notre patrimoine masculin. C’est comme cela depuis l’école primaire. La domination physique est une composante immuablement présente dans notre bagage de mâles rugissants. Vanter les mérites de la puissance de l’esprit par rapport aux muscles est bien joli. Mais, dans la vie, c’est toujours celui qui met la plus grosse baffe qui a gagné. Tout est une question de mainmise d’un corps sur un autre. Le philosophe Michel Foucault ne s’y était pas trompé.
Alors, arrêtons de vouloir DÉNATURER le sport et de le prendre pour ce qu’il n’est pas. Quand je vois un début de bagarre sur un terrain et que j’entends : «c’est ridicule, ce n’est pas du sport», je ne peux m’empêcher de m’énerver. A partir du moment où de jeunes types se livrent un combat pour la suprématie physique – car il s’agit bien de cela –, les débordements sont choses normales. Je ne dis pas que je suis pour des pugilats à chaque match. Bien au contraire. Des coups intentionnels doivent être sanctionnés. Rien à dire.
Je trouve toutefois que nous ne faisons pas beaucoup d’efforts de compréhension pour ces gars qui n’ont finalement qu’un but : être meilleurs que ceux d’en-face. Mais voilà, nous vivons dans une société aseptisée, où plus rien ne doit être «mauvais», ni la bouffe, ni le soleil, ni la voiture, ni l’image que donne l’activité sportive. En fait, nous vivons chez «Alfredo», du nom de la cafétéria vide, terne et fade rendue célèbre par «Hélène et les garçons».
Bien sûr que le sport et les sportifs ont une responsabilité face au public, surtout auprès des petits. Voir Zidane mettre un coup de boule à Materazzi n’est pas quelque chose de bénéfique, puisque tous les jeunes se sont empressés de reproduire le geste des semaines durant. Mais cela fait partie du sport, ce n’est pas un événement extérieur. Il est pleinement intégré à l’activité sportive de haut niveau. Et, soyons un peu francs, on aime bien quand ça chauffe…

Prenez les derbys qui du temps de nos grands-parents et de nos parents étaient bouillants et qui son devenus bien pâles. Un OM – PSG sans début de bagarre n’est pas un vrai OM – PSG. Un Real Madrid – Barcelone sans charges de boeufs et tacles assassins n’a rien d’un Clásico. Non pas que ces rencontres doivent n’être que violence. Mais tout de même, rien qu’un peu plus d’engagement, juste au-dessus du tolérable et de la normale, ça met du piment, non ? Vous ne trouvez pas ?
Peut-être ne suis-je qu’un fou. Peut-être ne suis-je qu’un sale c… Je vous avoue que je ne sais pas. Mais je reste persuadé que le sport est une affaire de confrontation physique. Oui, il y a des magiciens dans leur discipline respective. Mais même là, l’aspect athlétique existe. Alors, soyons un peu moins coincés, libérons-nous des chaînes du politiquement correct, sortons de chez «Alfredo» et allons bouffer quelques bonnes saucisses grasses qui nous fileront du cholestérol. Et surtout, arrêtons de véhiculer cette propagande qui voudrait faire du sport une rencontre entre poupées Barbie à l’heure du thé.
Faire preuve d’un engagement à la limite durant une rencontre n’est absolument pas incompatible avec une bonne poignée de mains en fin de partie. Nous aimons tous les beaux gestes d’amitié et de fraternité. Pour ma part, je les aime autant qu’un bon vieux tacle bien appuyé.

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LE COIN POLÉMIQUE

Le coin polémique est une rubrique consacrée au sport dans son ensemble. Son nom définit parfaitement son aspiration première : créer la polémique. Il y sera ainsi traité de toutes les disciplines, pour autant qu’elles soient d’un intérêt assez général pour toucher un maximum de personnes.

Le but de la manoeuvre est simple : évoquer un sujet «brûlant» avec un parti pris extrêmement provocateur. Ainsi, les lignes que vous lirez plus bas ne reflètent pas forcément l’exactitude de la pensée de l’auteur. Elles ont tout simplement pour but de faire réagir et d’ouvrir le débat.

Écrit par Psyko Franco