Malley aurait mérité mieux

Le championnat de 1ère ligue ayant à peine repris (une journée s’étant déroulée pour l’instant), c’est au premier tour des qualifications pour la Coupe Suisse qu’était conviée quasiment l’intégralité des équipes de troisième division helvétique. Si le FC Baulmes, Etoile Carouge, Naters et Serrières notamment se sont imposés sans trop souffrir (quoique les Neuchâtelois ne se soient pas véritablement promenés face au FC Soleure), il en est allé autrement pour le Stade Nyonnais qui recevait un ES Malley mis en confiance par sa bonne entame de championnat (match nul à Carouge samedi).

Les Lausannois étaient d’ailleurs les premiers en action grâce à Seife Wubshet qui pouvait frapper de l’extérieur du droit au-dessus des cages de Mathey après simplement trois minutes de jeu et consécutivement à un excellent service de Julien Dubuis lequel avait laissé Jérémie Pauchard sur place. Nyon réagissait grâce à Jocelyn Roux, dont la frappe croisée était déviée en coup de pied de coin. Sur le corner, botté par Lombardo, Yves Miéville sautait plus haut que tout le monde et envoyait un missile de son crâne chauve que Passera détournait d’une claquette efficace et spectaculaire.

Yves Miéville, en provenance directe du LS

Les 150 spectateurs présents à Colovray ne s’embêtaient pas, tant le match était rythmé et plaisant malgré la pluie quasiment ininterrompue. Malley, se présentant dans un 4-5-1 assez prudent, jouait plutôt bien en première mi-temps, trouvant quelques espaces dans les intervalles et même parfois au sein de la défense nyonnaise. Ainsi, à la 26ème, fallait-il un sauvetage indispensable de Fabien Sordet suite à une magnifique combinaison entre Fabrice Mendo’o et Renato Rocha, le buteur maison. Les Nyonnais avaient beau tenter de combiner, leur adversaire se montrait plus incisif et plus déterminé notamment au milieu de terrain et l’observateur neutre ne pouvait que reconnaître une certaine domination des visiteurs.
Pourtant, il faut bien le reconnaître et les adversaires des Nyonnais cette saison pourraient bien en faire les frais assez souvent, les « Jaune et Noir » possèdent des individualités leur permettant de faire la différence à tout moment. Ainsi arrivait la 32ème minute et un coup-franc extrêmement bien placé pour les hommes d’Arpad Soos. Massimo Lombardo enroulait sa frappe, laquelle passait à quelques dizaines de centimètres des cages de Daniel Passera. Trente secondes après, même situation, tout le monde s’attend à une frappe de Lombardo. Plutôt que de retenter sa chance, l’ancien Xamaxien pique subtilement son ballon d’une pichenette pour Yves Miéville. Celui-ci dévie légèrement le ballon de l’arrière du crâne pour une combinaison sans aucun doute travaillée à l’entraînement. 1-0 pour Nyon à la demi-heure, donc. S’ensuivra un quart d’heure de grosse domination nyonnaise, concrétisée par un second but sur coup de pied arrêté à quelques secondes de la mi-temps. Lombardo tire un corner de la droite en direction de Bichard, le Français centre au deuxième poteau pour Miéville qui frappe de la tête en direction de Passera, lequel ne peut que repousser le ballon sur Jocelyn Roux, opportuniste comme à son habitude. 2-0 à la pause et déjà des enseignements à tirer pour les futurs adversaires du Stade : les coups de pied arrêtés ne sont pas simplement des ballons tirés au hasard pour la tête d’Yves Miéville, mais bien de subtiles combinaisons bien travaillées. Pour ceux qui en doutent, qu’ils regardent le tableau d’affichage : 2-0 et deux buts résultant de combinaisons tout sauf laissées au hasard.
La deuxième mi-temps reprenait avec un changement tactique chez les Stelliens puisque Gabet Chapuisat décidait de sortir Mendo’o (averti pour une faute inutile, mais très remuant sur son côté) pour le remplacer par Richard Perret et passer ainsi en 4-4-2. Malley reprenait l’emprise sur le jeu et le Stade Nyonnais s’en remettait aux contres pour se montrer dangereux. C’est sur l’un d’eux que Jonathan Atkinson réalisait l’exploit de la soirée : parti depuis le milieu de terrain, l’attaquant résistait à deux charges avant de réaliser un superbe crochet intérieur et de frapper sur Passera…qui repoussait le ballon directement sur Jocelyn Roux, auquel personne n’apprendra à se placer dans les 16 mètres tant son instinct lui fait souvent faire le bon choix ! 3-0 pour Nyon, le score était beaucoup trop sévère pour Malley qui sera enfin récompensé de ses efforts grâce à un penalty (assez généreusement accordé à Perret) et à une très jolie action collective à moins de dix minutes de la fin, Dubuis servant Rocha sur un plateau suite à un magnifique mouvement côté droit, Pauchard s’étant à nouveau fait abuser par le jeune milieu de couloir. Trop tard pour revenir au score toutefois, M.Starovlah mettant un terme à une rencontre d’excellente facture sur ce score de 3-2.

Gabet et Malley auraient mérité mieux

Que dire de plus ? Que Malley aurait mérité mieux ? Sans doute, mais le Stade Nyonnais paraît quand même mieux armé que son adversaire d’un jour, notamment au niveau individuel. Reste que sue le plan du jeu, Malley a fait mieux que se défendre et pourrait bien être une des équipes à suivre cette année en 1ère ligue.
Sinon, et que l’on me pardonne cette note un peu plus personnelle pour finir, je dois avouer que j’ai un faible pour un joueur de Malley qui enchante joueurs, arbitres et spectateurs, années après années, fidèle à son image. Je parle bien sûr de Benny Bittarelli, l’inimitable capitaine et défenseur central des Stelliens : toujours en train de râler que ce soit sur ses partenaires, sur le public, sur les arbitres (notamment ce soir grâce au mythique « Tu veux un chien ? »), constamment en train de commenter les actions (y compris les siennes !), Bittarelli est un joueur que personnellement j’adore. J’entends tellement de gens se plaindre du manque de figures emblématiques dans le football…Qu’ils aillent regarder le FC Malley et ils y verront un capitaine qui, en plus d’être un excellent défenseur central, vit son match avec passion, mauvaise foi et grande gueule. Moi, j’adore et je n’ai pas honte de le dire.

Allez, on termine avec les hommes du match. Pour Nyon : Fabien Sordet, sublime d’aisance et d’autorité, et Sylvain Gétaz, très actif et très bon, sur les deux côtés du milieu de terrain (ayant passablement permuté avec Fabio Albii, un peu moins à son affaire). Pour Malley : Dubuis, très bon sur son côté droit, et Wubshet, combatif et à l’aise techniquement.
1er tour qualificatif de la Coupe Suisse

Stade Nyonnais – ES Malley 3-2 (2-0)

Colovray : 150 spectateurs
Arbitre : M.Dejan Starovlah
 
Buts : 33’Miéville, 44′ et 65’Roux 3-0, 67’Wubshet 3-1 (penalty), 83’Rocha 3-2
 
FC Stade Nyonnais : Mathey; Bichard, Miéville, Sordet, Pauchard; Albii F. (62’Ameti), Germanier, Lombardo, Gétaz; Roux, Atkinson (68’Hyvernaud)
Entraîneur : Arpad Soos.
 
ES Malley : Passera; Corcetto, Bittarelli, Chappuis, Kaddour; Mendo’o (46’Perret), Szostakiewicz (88’Del Moro), Bastardoz (60’Ziegler), Dubuis, Wubshet; Rocha
Entraîneur : Gabet Chapuisat.
 
Avertissements : 23’Miéville (attentat sur Rocha le long de la ligne de touche alors que celui-ci filait en contre), 40’Mendo’o (jeu dur sur Gétaz), 70’Corcetto (jeu dur), 75’Lombardo (anti-jeu), 88’Hyvernaud (anti-jeu)
Toutes les images sont copyright Pascal Muller