Avez-vous regardé la conférence de presse de l’ASF le vendredi 24 août dernier ? Vous auriez dû. Ne serait-ce que pour vous faire une idée d’à quel point ces gens se foutent bien des minorités linguistiques (en allemand uniquement, pas de service de traduction, pas de sous-titre, et on vous emmerde). Et aussi pour comprendre pourquoi la Suisse n’arrive pas à franchir le pas qui la ferait entrer dans le bal des grandes nations.
Les semaines précédentes avaient pourtant été mouvementées entre les déclarations oiseuses d’Alex Miescher, la non-réaction de son employeur l’ASF, puis sa démission et le silence absolu à ce sujet, et enfin l’éviction de Behrami, à nouveau sans aucune communication. Bon, mettons que je suis sévère : l’Association a tout de même communiqué sur l’ouverture de la prélocation des billets pour Suisse-Belgique et le fait que l’internationale suisse Alisha Lehmann quitte les Young Boys et rejoindra West Ham United.
Alors évidemment lorsque la presse est enfin convoquée, on est en droit de s’attendre à quelques explications sur ce qu’il faut appeler par son nom : un grotesque merdier, géré par-dessus la jambe par des incapables, à commencer par le responsable de la communication et des médias, Marco Von Ah.
Au lieu de tout cela, comme si de rien était, nous avons eu le débriefing de la défaite contre la Suède, que nous aurions donc dû entendre il y a six semaines. Et Petko d’expliquer qu’il n’y a pas de honte à perdre contre la Suède, que son bilan chiffré est excellent (on peut voir ça comme ça. Ou rappeler qu’en huit matches dans un tour final d’Euro ou de Mondial sous son aile, la Suisse compte deux victoires), qu’il est le premier entraîneur à atteindre deux fois de suite les huitièmes de finale d’une compétition majeure, et qu’on va maintenant se concentrer sur la Ligue des Nations. Tout juste si Peter Gilléron a reconnu avoir fait quelques erreurs et commandé un audit, c’est vous dire la violence de la remise en question.
La brutalité du communiqué qui a suivi cette conférence de presse de tous les dangers
Et Behrami ? Circulez. « Je n’ai exclu personne. Dans le processus de rajeunissement de l’équipe en vue des matches à venir, j’ai indiqué à quelques joueurs qu’il y aurait peut-être du changement pour les prochains rassemblements. » Voilà donc l’explication du retour de Timm Klose, 30 ans, que tout le monde piaffait de revoir en sélection, c’est vite vu, il m’a tellement manqué que je n’en dormais plus la nuit.
On ne saura jamais ce qui s’est vraiment passé en Russie, mais il semble clair qu’il fallait faire la peau à Valon, sous n’importe quel prétexte. La première version qui voulait qu’il ne soit pas sélectionné pour la LDN cet automne et reviendrait comme une fleur en mars 2019 est une insulte à l’intelligence. Et je vais te dire, Petko, toi qui es descendu de deux crans dans mon estime, entre autre parce que c’est TON travail de faire en sorte que l’équipe soit présente lors des matches couperets et que je ne t’ai jamais entendu là-dessus, sur ce coup-là tu as mal joué : si tu avais annoncé que tu ne convoquerais plus Behrami ET Seferovic, ce serait passé crème.
Bon, assez dit de mal pour aujourd’hui, quelques mots sur ce Carton-Rouge saison 2018-2019 :
Nous n’allons plus publier en bloc le premier lundi de chaque mois, mais bien tout au long du mois, à raison en moyenne d’un article tous les deux ou trois jours. Ainsi je ne peux plus vous faire le menu de ce qui va être publié, celui-ci n’étant que partiellement connu au moment de publier cet édito, mais je peux déjà vous annoncer la création dans quelques jours d’une nouvelle rubrique « Born to lose », par notre petit dernier Joey Horacsek. Elle vous présentera chaque mois un sportif qui avait tout pour faire une grande carrière ou réussir un immense exploit, et qui a fini par se vautrer. Un peu comme la Nati cet été ? Parfaitement. La boucle est bouclée. Bonne lecture !
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