Federer : un 50e titre qui n’efface pas tous les doutes

À ceux qui le voyaient en difficulté depuis quelque temps face à ses principaux adversaires que sont Nadal et Djokovic, Federer leur a montré que ce n’est pas un seul revers qui met une carrière en danger. En remportant le Masters de Cincinnati (à prononcer Chin-chin-ati © P.-A. Dupuis…), Rodg se donne un peu d’air face à ses concurrents directs, repoussant Nadal à plus de 2000 points au classement ATP, et engrange la confiance nécessaire pour attaquer l’US Open dans les meilleures conditions. Malgré tout ce positivisme, la place de numéro un mondial n’est pas encore tout à fait acquise.

Mais pour commencer, un peu de calculs s’il vous plaît mesdames et messieurs : Federer compte actuellement 2120 points d’avance sur la brute ibérique. Une bonne marge me direz-vous, mais le problème est que Rodg ne peut engranger que 500 points supplémentaires, et cela uniquement s’il suit son calendrier à la lettre, et va à Paris, un tournoi où il a toujours déclaré forfait depuis 2004, on ne va donc pas trop tabler dessus. Nadal, quant à lui, n’a aucun titre à défendre d’ici la fin de l’année et pourrait remporter au moins 1675 points de plus, sans compter un ou deux tournois supplémentaires si son physique le lui permet. Et dans le cas de figure où il remporterait l’US Open, Madrid et les Masters en fin d’année, même si Roger arrivait en finale à chaque fois, l’Espagnol compterait à la fin de l’année une avance de 355 points sur le Suisse.Pour ceux que j’aurais embrouillé avec mes chiffres, je vais faire plus simple : sans jouer à l’alarmiste, force est de reconnaître que Nadal n’est pas si loin au classement. On imagine tout de même mal Federer partir à la dérive d’ici la fin de l’année, les derniers résultats l’ont prouvé : sur la tournée américaine, le Bâlois en est à une finale et une victoire contre une demi-finale et une défaite au premier tour pour le Majorquin. Et pour en rajouter une couche, Nadal a perdu par abandon à Cincinnati, sentant une douleur à son bras gauche. Sans nouvelles de son état physique, il faudra attendre le début du dernier Grand Chelem pour savoir s’il y a lieu de s’inquiéter ou non.

Mais la bonne nouvelle du week-end, c’est que notre Rodgeur national a soulevé son 50e trophée à Cincinnati. Une récolte qui avait débuté il y a 6 ans à Milan. A l’époque, Roger n’avait pas encore 20 ans et était classé à la 27e place mondiale. Ce fut d’ailleurs son seul succès en 2001 malgré deux autres finales à Bâle et Rotterdam, mais cette année fut surtout celle où il mit fin à la domination de Sampras à Wimbledon lors d’un match d’anthologie qui restera comme la seule confrontation entre ces deux joueurs. La question qui se pose est évidemment de savoir quand le maître s’arrêtera-t-il ? Ce jour se rapproche de plus en plus, et même si ses adversaires ne sont pas encore en mesure de lui passer devant, il arrivera bien un tournoi, un match où ils commenceront à passer la tête, mais honnêtement, j’ai de la peine à voir ce temps arriver avant la fin de l’année prochaine, et encore.
À Cincinnati, Federer a dû batailler ferme pour conquérir son 50e titre. Après un début de tournoi tranquille face à Benneteau, il était tout de suite mis en danger par Baghdatis au deuxième tour. Ensuite, face au modeste Almagro, il cédait un set en quart de finale avant de retrouver Hewitt, tombeur de Wawrinka au premier tour (à noter, un excellent match du Vaudois poussant l’Australien jusqu’au tie-break du troisième set). Après un premier set parfaitement maîtrisé, Hewitt parvenait à ravir la deuxième manche au tie-break et à faire douter le Bâlois jusqu’au bout du match. La finale fut quant à elle nettement plus facile pour le Suisse puisqu’il s’imposait 6/1 6/4 face à Blake. Durant toute la semaine, Rodg a montré quelques faiblesses. Il a certes remporté le tournoi, mais après sa défaite face à Djokovic, on peut se demander comment il réagirait s’il rencontrait le Serbe à l’US Open.
Avant de terminer cet article, il faut revenir sur celui de la semaine passée consacré à Djokovic. Le tournoi de Cincinnati a montré pourquoi le jeune Serbe n’est pas encore prêt à faire trembler la montagne Federer. Franchement, sortir vainqueur d’un Master et perdre en deux sets face à Moya, il faut s’appeler Rosset pour réussir un exploit pareil. Non, sans pousser le bouchon trop loin, force est de constater que Nole a encore du chemin à parcourir, cette défaite en est la preuve.

On se souviendra probablement plus tard de son tournoi parfaitement maîtrisé au Canada lorsque l’on évoquera le moment où il commença à inquiéter sérieusement les plus grands (sans dénigrer son magnifique début de saison bien sûr) mais il n’est pas encore prêt à passer l’épaule. Avec ce qu’il a montré, le Serbe a de bonnes chances de faire un bon US Open s’il parvient à gérer la pression, mais sa capacité à se calmer durant un Grand Chelem reste un point sur lequel personne, même lui, n’a de certitudes.
Cette semaine, seuls deux joueurs du top 10 sont en lice à New Haven, Davydenko et Robredo, pour ce dernier tournoi avant de se lancer à la conquête d’un US Open qui pourrait s’annoncer très intéressant puisqu’il pourrait soit relancer la course à la première place mondiale, soit la terminer quasi définitivement. Engagé dans ce tournoi, Wawrinka n’a pas hérité d’un tableau facile : Ancic au premier tour puis Monfils et Robredo, bref, ce n’est pas tout de suite que le numéro deux suisse parviendra à retrouver son classement d’il y a quelques mois avant sa blessure au genou.

Écrit par Nicolas Jayet

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2 Commentaires

  1. Un peu rude la compariison avec notre ami Marc Rosset.
    Lui au moins perdait à cause dune fatique subite induite par une nuit de folie dans des bars louches de Chin Chin ati. Tandis que je vois mal Djokovic et sa coupe de cheveux à la Frankenstein passer des nuits folles en boite à la veille de ses matchs….

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