Coupe du Monde : tous contre les Blacks

Les All-Blacks sont, comme d’habitude, les immenses favoris de la Coupe du Monde de rugby qui débute vendredi au Stade de France par une rencontre opposant le pays organisateur à l’Argentine (21h sur TF1). Battus une seule fois cette saison (en Australie 20-15) et restant sur un bilan de 38 victoires et 5 défaites depuis le dernier Mondial, les Néo-Zélandais partent à l’abordage d’un trophée qui leur échappe depuis 1987, soit la première édition de la Coupe Webb-Ellis.

Les Richie McCaw, Keven Mealamu, Daniel Carter, Byron Kelleher, Joe Rokocoko et autres Sitiveni Sivivatu et Andrew Ellis ont pour mission de ramener la Coupe du Monde au pays après 20 ans de diverses humiliations lors de ce tournoi. A chaque fois grandissimes favoris, les Blacks ont perdus des matches d’anthologie comme cette demi-finale en 1999 contre des Bleus revenus du Diable Vauvert (43-31 à Twickenham) ou à ce même stade de la compétition face à l’Australie en 2003 (22-10).Après la nouvelle défaite du Team New Zealand en Coupe de l’America, c’est l’honneur de tout un pays qui se jouera sur les pelouses de l’Hexagone (Saint-Denis, Parc des Princes, Marseille, Saint-Etienne, Toulouse, Nantes, Lyon, Montpellier, Bordeaux et Lens), du Pays de Galles (Cardiff) et d’Ecosse (Edimbourg). Avec son armada de superstars, la Nouvelle-Zélande semble être intouchable comme l’ont démontré les deux test-matches en France de l’automne dernier où ils ont défoncé les Français sur leur sol (3-47 à Gerland, 11-23 au Stade de France) et inspiré de nombreux sketchs aux Guignols de l’Info. Si le titre devait leur échapper cette année encore, nul doute que le terme de malédiction fleurira dans tous les esprits.

Le tenant du titre anglais est quant à lui à l’agonie. Ils pensaient avoir refait leur retard accumulé ses dernières années en livrant un véritable récital en préparation chez les Gallois (qui alignaient une équipe de remplaçants, 62-5), mais ont été vite ramenés sur terre par la France, aussi bien à Twickenham (21-15) qu’à Marseille (22-9). Décimé par les blessures et les retraits à la sortie d’Australie 2003, le XV de la Rose a dû rappeler ses vieux de la vieille pour faire bonne figure lors de cette édition. Très dépendante de Johnny Wilkinson, la sélection anglaise devra se passer des services de son stratège lors de sa première rencontre (samedi contre les Etats-Unis) et reste beaucoup trop sujette aux fluctuations de la forme de son buteur.
Les Australiens et Sud-Africains font partie, surtout pour les premiers nommés, des éternels outsiders/favoris de cette édition. Les Wallabies ont battu les Blacks lors du Tri-Nations, tandis que les Springbocks sont toujours redoutables en compétition. Les Océaniens verront leurs glorieux anciens Gregan et Larkham mener leur jeu et croient fermement pouvoir ajouter un troisième titre à leur palmarès, eux qui sont la seule nation à compter deux Webb-Ellis-Cup dans leur vitrine.
Dernier favori au titre suprême, mais non des moindres : la France. Après l’échec cuisant de 2003 en demi-finale face à l’ennemi anglais que Bernard Laporte n’a toujours pas digéré, les Français comptent sur l’engouement populaire et un style de jeu totalement chamboulé pour aller au bout de leur rêve. Fini le «french flair», adieu le «jeu à la française», les Bleus sont aujourd’hui passés maître dans l’occupation du terrain, la défense et ils se sont construits des physiques de mammouths pour pouvoir rivaliser avec les monstres venus de l’hémisphère sud.
Avec des joueurs charismatiques, portés au pinacle avant même le premier match, genre Chabal ou Michalak l’éternel espoir cette fois remplaçant, le XV de France devra faire attention à ne pas s’enflammer et trop surfer sur une ambiance que beaucoup comparent avant l’heure à 1998. Les leçons du dernier Mondial, conjugués à une préparation physique jamais aussi poussée que cette année et un système de jeu enfin adapté aux exigences du rugby moderne, les hommes de Bernard «Madrange» Laporte peuvent nourrir les plus hautes ambitions.

Malgré la démocratisation de ce sport, le monde du rugby reste un club très fermé. Les pays anglophones et la France restent les seuls candidats crédibles au titre mondial, d’autant plus depuis le passage en «mode pro» des gros championnats. Toutefois, quelques nations émergentes peuvent espérer grimper un échelon dans la hiérarchie. Ainsi, les pays latins tels que l’Italie et l’Argentine ont fait un bon en termes de qualité et deviennent des adversaires tenaces en phase de poule, voire plus si affinités.
Mais le spectacle devrait venir d’ailleurs. Si nombre de matches de qualifications seront honteusement déséquilibrés, les rencontres des Samoa, du Tonga, des Fidji ou du Pays de Galles risquent d’être un régal pour les pupilles. Ces équipes prônent le jeu à la main à outrance et offrent un spectacle réjouissant, comparé au style de jeu des «grosses» nations qui ont cédé au «tout pour la défense» du rugby actuel.

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4 Commentaires

  1. si la France evite les coups de boule et maitrisent ses nerfs elle deviendra championne du monde absolument que oui, moi je vous le dis….
    salutations a tous les lecteurs assidu de carton de rouge….

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