LHC : la croisière s’amuse… et s’endort !

Hier soir, le Lausanne Hockey Club a eu le privilège de retrouver pour la troisième fois en trois semaines la formation zurichoise aux trois supporters, la plus ennuyeuse de la Ligue Nationale. Ce qui devait être une formalité devint assez rapidement son contraire, en grande partie en raison de joueurs lausannois aux abonnés absents, privilégiant les actions individuelles tout en reniant leurs tâches défensives.

Au final, une défaite (3-6) amère pour les 2’648 supporters vaudois et pour ton chroniqueur, tout droit revenu d’un séjour des plus passionnants sous les drapeaux de notre belle Helvétie. A choisir, je me demande si je n’aurais pas dû rester une semaine de plus à jouer au poker dans une salle clandestine d’un bunker destiné à accueillir les soldats en cours de répétition plutôt que d’être venu contempler le triple champion suisse (!? – © Bill Stewart) qu’est cet Holzer (de misère) lever les bras au ciel en signe de victoire !

De la rissole à l’excès de confiance

En dégustant une rissole à la viande au pub de la patinoire une petite heure avant le début de la rencontre, et au-delà de l’issue de la rencontre, ma seule véritable interrogation se situait au niveau de la composition des lignes offensives lausannoises et du futur rendement de la première triplette, avec le grand retour d’Himelfarb – toujours diminué – à Malley ainsi que de la présence à ses côtés du duo en forme Pecker-Rüfenacht.
C’est pourtant les Lionceaux qui ouvrirent le bal après une petite minute de jeu par l’intermédiaire du jeune Patrick Schommer, qui tout en vitesse et en opportunisme logea la rondelle dans un trou de souris. Toujours aussi sûr de l’issue de la partie, j’attendais la mise en route du rouleau compresseur lausannois avec impatience. Cinq minutes plus tard, Lüssy puis Pecker me confortèrent dans l’idée que le LHC allait vivre une soirée tranquille, comme à son habitude (à une exception près) dans son chaudron, devenu frigo pour l’occasion.


Lüssy : un goal et… puis plus rien

Du pronostiqueur visionnaire au tricotage

Un supporter de longue date, assis devant moi, avait l’air sûr de lui après les deux réussites vaudoises en moins d’une minute, bières à la main et non à l’appui : «C’est bon, on va dérouler, leur mettre une branlée, genre 10-3». Loin de moi l’idée de me moquer de ce pronostiqueur à la vision aiguisée, mais je ne peux que constater qu’il pensait tout haut ce que tout le monde pensait tout bas, les joueurs lausannois en premier.
Le résultat ne se fit pas attendre : travail individuel uniquement porté sur l’offensive, tricotage d’une garde robe complète pour se protéger de l’hiver polaire, organisation «piratesque» (tous à l’abordage), oubli total des fondamentaux défensifs et du jeu collectif qui font la force de cette équipe. La troisième réussite zurichoise à 3 secondes du terme du premier thé en est l’exemple le plus flagrant puisque les joueurs présents sur la glace, non-contents de se regarder le nombril, oublièrent de réagir sur un rebond accordé par un Tobler resté aux Vernets.
Et que dire de la prestation individuelle des défenseurs ? Rien en fait. Tout simplement le néant. Quoique et pour faire plaisir à Gary Romain, un mot sur Grieder, «solide et puissant […], précieux en phase défensive, il n’hésite pas à aller au contact. Sa relance est souvent précise, mettant ainsi souvent les attaquants en très bonne position» (tiré du dernier Webmag du site officiel ; ce dernier fait désormais, à l’image de CartonRouge.ch, également dans le deuxième voire le 35ème degré). Un mot pour résumer le match de Marc Grieder : «kamberesque».


A l’image du LHC, Grieder a «coulé» hier soir

A sa décharge, il n’y avait pas un (Morandi) pour rattraper l’autre. Même Villa semblait habiter par le fantôme du peintre volant (sévissant désormais à Neuchâtel), plus connu dans nos colonnes sous le pseudonyme de «Rudin de la crosse».
Et pourtant, l’arbitre a tout mis en oeuvre pour aider les locaux en donnant à plusieurs reprises l’occasion aux Lausannois d’évoluer avec un homme voire deux de plus sur la glace (3’ à 5c3 en seconde période) mais les Vaudois, polis, refusèrent d’en profiter…

Tobler au bout du lac ou au bout du banc ?

Toujours atteint de «genèvite aiguë», Tobler mériterait largement de faire une pige au bout du banc. Le jeune cerbère vaudois, auteur d’un match proche de l’imperfection, est dans le creux de la vague. Le coach lausannois possède toutefois une alternative très intéressante en la personne de Sébastien Pellet. Ce dernier a prouvé l’année dernière qu’il est largement en mesure de défendre avec sérénité et brio la cage lausannoise. Alors pourquoi ne pas lui laisser sa chance ?

Kevin Ryan doit avoir le sourire

Au vu du début de championnat exceptionnel réalisé par les pensionnaires de Malley, cet accident de parcours n’aura probablement pas de conséquences et on n’en tiendra pas rigueur. Au contraire, il permettra à Kevin Ryan de recadrer le groupe sans même user de la voix, simplement en montrant la vidéo de la rencontre ! Cette jeune équipe a fait preuve d’excès de confiance et d’individualisme. La fatigue a aussi joué un rôle puisqu’ils ont disputé leur cinquième match en dix jours.


Kevin Ryan doit remobiliser ses hommes !

GCK : un club, trois supporters, un tambour, une passion

Le mérite en revient également à l’équipe adverse, composée d’un seul étranger et emmenée par un Grauwiler héroïque (chanceux par moments) qui annihila la majorité des tentatives des Lions. Au seul 2ème tiers, le portier zurichois posa son veto à 17 reprises sur 18 tirs ! De son côté, Tobler stoppa 4 tirs sur 5… Les GCK Lions, s’appuyant sur leur vitesse, ont exercé un pressing «ryanesque» – haut à deux joueurs – qui a  particulièrement gêné la relance vaudoise et donc la construction des phases offensives. Ils n’ont finalement rien volé et repartent avec trois points mérités dans leur escarcelle.
Les trois supporters zurichois, trimbalant trois maillots et un tambour, pouvaient exulter avec discrétion à la fin du match. J’en ai même entendu un chanter tout en repliant sa banderole : «GCK, Grosse Charakter Kämpfer».  
Photos copyright www.mediasports.ch – Pascal Muller

LHC – GCK 3-6 (2-3, 1-1, 0-2)

Malley : 2652 spectateurs.
Arbitres : MM. Favre, Kohler, Müller.
Buts : 1ère Schommer (Holzer, si si encore lui) 0-1; 6e Lüssy (Lötscher) 1-1, 7e Pecker (Himelfarb, Rüfenacht) 2-1; 14e Cadonau (Gruber, Badertscher) 2-2; 20e Genoni (5c4) 2-3; 24e Rüfenacht (Pecker) 3-3; 34e Genoni (Wolf) 3-4; 43e Johner (Gruber/5c4) 3-5; 55e Schelling (Geering) 3-6
Pénalités : Lausanne HC : 7×2’ ; GCK Lions : 12×2’ + 1×10’ (Tiegermann).
Notes : Baumann absent du côté lausannois. Tir sur le poteau de GCK (23e).

Écrit par Daniel Corthésy

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6 Commentaires

  1. Ok franchement MCS nous a foutu Tobler en lair. Si Ryan le met sur le banc de temps à autre il ne faut pas considérer cela comme une punition, mais simplement lalternance bienvenue en certaine circonstance.
    Petit temps de réflexion pour le N0. 1
    Motivation pour le No.2
    etc.

  2. Spleiiiiiindide cet article et spécialement le titre sauf que les passgers de cette croisière se sont plus fait chier quamusé ;o)

    En parlant dabordage avant dy partir on ne pillone pas le moindre avec des canons? car les boulet depuis la bleu en PP vs en avez vu??? moi non

    Quant à GC ils ont faire leur match. très réaliste et un tout bon gardien rien à dire.
    Ladage dit bien  » Dominer nest pas gagner »

    une bonne petite gifle revigorante avant le match de feu contre le HCC.

    GO LAUSANNE!

  3. Pressing « Ryanesque » de GC ?
    Je ne lai pas vu. Jai plutôt vu une équipe de GC très regroupée devant son portier, ne laissant que très peu despace aux lausannois devant les buts (quand il y en avait, des lausannois, devant le but…) et profitant des boulevards laissé par la défensive lausannoise. Avec les trois attaquants derrières les buts adverses, difficile de venir aider la paire de défenseurs !
    Même si GC a eu peu de shoots, la plupart de ceux-ci était des shoots ouverts, sans opposition.

    A+
    Willy

  4. génial ton article Dan! pas vu le match mais en écoutant radiosport se concentrer sur linterview de Beat au lieu de commenter le match, on devine bien le niveau…

  5. Soldat Reymond, in vierer kolonne ligne, Sammlung !!

    Longue vie à Carton rouge et vivement que LHC termine son petit passage à vide (logique à mon sens dû à la fatigue et peut-être lapproche des matchs trop faciles…) Avec la structure mis en place, léquipe devrait être prête pour les play-off mais ce championnat prouvent quil y a dautres équipes valables!

    Achtung Chollet

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