Servette et rien d’autre !

Cliniquement morte depuis la pause, la formation de Laurent Roussey s’est donné de l’air à la suite d’un brillant sursaut d’orgueil. Lucerne en vacances n’était pas venu à la Pontaise pour se faire violence, comme le FC Sion trois jours plus tôt à Genève. 0-0 balle au centre, la finale c’est mercredi !

Pour une fois l’organisation était parfaite. Suite à l’opération plein stade menée par les dirigeants lausannois, la table ronde réunissant CFF, TL, Police et Sécuritas a débouché sur le plan parfait. Aucun trouble, aucune bousculade samedi à proximité de la Pontaise. Ainsi, les cohortes de Vaudois ont été acheminés tout en douceur par les nombreux bus supplémentaires mis à leur disposition. Si bien que de Georgettes à l’entrée du Stade Olympique, aucune attente n’était à signaler pour un confort total du spectateur. A quelques heures près, on se serait cru à Londres ou en Allemagne. Pas d’attente non plus aux buvettes, la miracle a eu lieu dans les coulisses d’une rencontre à enjeu.Malgré la ferveur populaire, dans les tribunes de la Pontaise, l’ambiance était au pragmatisme avant la rencontre, voire même au pessimisme : «Que l’on gagne ou que l’on perde, avec 4 ou 2 points d’avance ou un point de retard, la finale c’est mercredi !» Le message était clair. Mais c’était avant de voir l’équipe de Laurent Roussey prendre le match à son compte. Dans une composition remodelée qui a vu les retours décisif de Gabri et volontaire de Meoli et qui a surtout vu les relégations tant attendues de Facchinetti et Martin sur le banc, Lausanne a retrouvé un équilibre et une assise qui lui manquaient tant depuis 6 mois. Ne manquait plus que de retrouver un Malonga inspiré et de découvrir un Tafer utile et dangereux pour comprendre que Lausanne n’avait rien à craindre de Lucerne et qu’il y avait largement de la place pour les trois points.

Magic Marazzi

Après deux occasions franches pour les hommes de Roussey, c’est finalement le destin et la maladresse qui feront la différence. Sur un demi-centre raté de Chaksi (encore un…), le pauvre portier Zibung se trouera de piètre manière pour une ouverture du score somme toute méritée. De quoi lancer la machine et encourager les Lausannois à continuer à croire en leur destin. Et quitte à y croire, autant le bousculer. C’est certainement ce qu’a dû se dire la mobilette préférée du public lausannois, j’ai nommé Nicolas Marazzi. Celui dont le coup de patte n’est plus à démontrer, mais qui se faisait attendre depuis au bas mot deux ans, a trouvé la lumière au bout d’une inspiration magnifique. Une frappe splendide du milieu de terrain qui trompa la vigilence du portier lucernois avancé. Ne restera plus qu’à Malonga de conclure d’une frappe magnifique un match et un après-midi convaincants qui auront ravi le nombreux public de la Pontaise. Tellement nombreux d’ailleurs qu’il se murmurre que les virages seront réouverts mercredi pour accueillir les 16’000 personnes attendues… Quinze petites minutes mises à part à la reprise, le LS de Roussey a complètement maîtrisé son sujet. Une composition et un match dont les enseignements sont sans doute plus importants que la faiblesse de Lucerne ne le laisserait croire.
En effet, en panne d’inspiration et sans doute de banc, Laurent Roussey a mis du temps à remettre de l’ordre dans la maison, à retrouver un équilibre. On ne lui en voudra pas tant le calme et la confiance qu’il dégage (qui peuvent en énerver plus d’un) est certainement une attitude payante dans une situation qu’il paraît difficile à gérer. Elle s’avèrera qui sait peut-être utile et intelligente d’ici la fin du championnat. Et à voir le triste cirque qui se joue chaque jour du côté du Valais, qui finira même un jour de lasser Le Matin (si si…), on ne peut que saluer ici le calme qui règne du côté du club lausannois. Et ce même s’il est de bon ton depuis 3 mois de crier haut et fort dans toute la Suisse romande et particulirement dans Le Matin (si si…) que les Genevois ont tout pour se sauver et que les Lausannois ont tout pour se pendre.

La finale c’est mercredi !

Le seul mérite donc de ce deuxième tour chaotique, c’est ce match sous haute tension, cette finale qui se jouera mercredi du côté des Plaines-du-Loup. Un rendez-vous inespéré pour une équipe et un club en faillite qui devraient pleurer leur triste sort depuis 3 matches au moins. Il n’en est rien, et certains pourraient voir ici un mauvais signe du destin. Les plus réalistes verront en ce match, l’occasion, l’opportunité, la chance unique d’envoyer en enfer l’ennemi juré. Il s’agit ici ni plus ni moins de marquer l’histoire et de prendre une revanche sur une certaine soirée pluvieuse dont on parle encore dans les chaumières du canton de Vaud comme de Genève.
Le chasseur y croit dur comme fer, le chassé ne se laisse pas démonter, malheur est promis au vaincu !
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lausanne-Sport – Lucerne 3-0 (1-0)

La Pontaise, 6’500 spectateurs.
Arbitre : M. Klossner.
Buts : 28e Zibung (csc) 1-0. 76e Marazzi 2-0. 82e Malonga 3-0.
Lausanne-Sport : Favre; Chakhsi, Katz, Sonnerat, Meoli; Sanogo, Gabri; Malonga, Tafer (72e Moussilou, 87e Tapoko), Khelifi; Roux (65e Marazzi).
Lucerne : Zibung; Sarr, Stahel, Puljic, Lustenberger; Wiss (68e Andrist), Muntwiler (46e Kryeziu); Winter, Kasami (68e Renggli), Hyka; Gygax.
Notes : Lausanne sans Guié Guié, Avanzini ni Tall (blessés), Lucerne sans Hochstrasser (suspendu), Rangelov ni Lezcano (blessés). 
Cartons jaunes : 34e Wiss. 58e Meoli. 61e Sarr. 84e Andrist.

Écrit par Vince McStein

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