LS : trois points, c’est déjà bien

Lausanne s’en sort bien avec les trois points de la victoire contre un faiblissime Chiasso. Inexistants sur de nombreux plans, les Lausannois ont encore beaucoup de chemin à faire pour se sauver. Ou pas.

Ouf. Une victoire, encore une. Guère convaincante, certes, mais une victoire qui, sur le plan comptable, rapporte trois points très précieux. Du coup, au classement, LS fait un bon pour passer au 11e rang. Inespérée il y a quelques semaines encore, cette place a été conquise de haute lutte, grâce à un équilibre retrouvé – malheureusement au détriment des jeunes – et à une gestion des matches enfin meilleure. Surtout, Lausanne a retrouvé certaines de ses qualités avec aussi un brin de confiance.

Inquiétantes lacunes

Mais ne nous enthousiasmons pas trop non plus. L’image est loin d’être idyllique. Loin de là. Contre Chiasso, encore une fois, LS a montré d’étonnantes et inquiétantes lacunes. D’abord, et quelle surprise, des lacunes au niveau de la volonté, du mouvement sans ballon, de l’envie. L’envie de jouer, l’envie de tacler, l’envie de gagner, on a eu l’impression que Lausanne les avait laissées au vestiaire. Du coup, fonctionnant au ralenti, LS a vu les restants de son fond de jeu partir en fumée.

Que du vent

Ensuite, l’attaque. Eternel problème. Thurre sorti sur blessure à la 10e minute, on se réjouissait à l’idée de voir le duo Pedro-Drago à l’œuvre face à une défense tessinoise digne d’un fromage. Que nenni, le spectateur de la Pontaise n’a eu droit qu’à de l’ennui. Même les percées de Drago n’avaient pas le même tranchant que d’habitude. Quant à Pedro, on a eu l’impression qu’il n’est jamais parvenu à entrer dans son match. Toujours en retard, maladroit sauf sur quelques remises, le jeune Brésilien n’a pas su saisir sa chance. Fait symptomatique de cette incroyable faiblesse en phase offensive, les deux seules grosses occasions de la première mi-temps ont été l’œuvre du cap’tain courage Lacroix. Sinon ? Rien. L’attaque lausannoise, trop légère, s’est envolée sous les coups de bise. L’attaque lausannoise ? Du vent. Rien que du vent.


Lacroix a été l’un des meilleurs Lausannois

Heureusement…

Dans la grisaille offensive, il n’y a guère qu’un Bugnard qui a su tirer son épingle du jeu. En seconde mi-temps, il transformait un penalty pour inscrire le seul but de la rencontre. Un péno, trois points, c’est plutôt bien payé. Car en fin de match, LS aurait pu subir l’égalisation qui n’aurait, soit dit en passant, pas été si imméritée que cela. Heureusement, la défense a tenu bon face à une attaque tessinoise qui n’avait rien d’impressionnant. Heureusement, donc, Chiasso était bien faible. Et heureusement, LS a réussi à gérer ce maigre but d’avance.
C’est donc heureux que le spectateur de la Pontaise s’en est retourné dans ses pénates. Heureux, certes, mais telle la Joconde, le sourire était entaché d’un petit rictus. Un rictus non négligeable. Un rictus qui en dit long sur les inquiétudes que l’on peut nourrir à l’égard de l’avenir du club. Car si LS veut vraiment assurer son sauvetage, et s’il veut aussi reconquérir un public – rêvons, rêvons… – il devra montrer davantage au niveau du jeu. Et à de nombreux autres niveaux. Car l’adversaire ne sera pas toujours aussi médiocre que les rouge et bleu (ou rose et bleu ciel pour leur gardien, tenue du meilleur goût) tessinois. A commencer par Bellinzone samedi. Au Tessin, il s’agira de limiter les dégâts. Encore une fois. Et pourquoi pas, se montrer un peu plus entreprenant, un peu plus ambitieux. Pour rêver à une nouvelle victoire.
Photos copyright www.mediasports.ch – Pascal Muller

Lausanne – Chiasso 1-0 (0-0)

La Pontaise : 1450 spectateurs.
Arbitre : M. Claudio Circhetta, assisté de MM. Lüthi et Zeder.
But : 56e Bugnard (penalty).

Écrit par Benjamin Corbaz

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1 Commentaire

  1. Je partage tout à fait les remarques sur les lacunes du LS.
    Mais, il est difficile de produire du jeu avec une défense qui ne fait (ou ne sait) que bien défendre et balance systématiquement de longues balles vers les attaquants. Le jeu simple au sol (surtout lorsquil y a de la bise) semble carrément oublié ou interdit (par lentraîneur ?). Le milieu de terrain ne voit que passer les ballons au-dessus de sa tête et doit cravacher pour en récupérer quelques uns. Le nombre dactions construites avec la participation de plusieurs joueurs sont rares. Le jeu collectif, présent lors des premiers matches de la saison, se désagège lentement et sûrement alors que le LS possède les joueurs pour produire du jeu et du spectacle. Actuellement, les résultats chiffrés sont bien là et tant mieux pour le LS et son entraîneur. Mais on ne progressera pas de cette manière.

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