Le LHC surclasse La Chaux-de-Fonds, même à 70% de son potentiel…

Les Vaudois ont remporté une première partie au sommet contre un aspirant direct aux grands honneurs cette saison. Une victoire bien trop sévère pour une formation neuchâteloise lâchée par son portier en début de match.

Le sport en général, et le hockey en particulier, a cela de bizarre que par moments l’issue d’une rencontre échappe à tout raisonnement rationnel. Que celui-ci tienne du bon sens, d’une certaine forme de logique ou, pour les plus terre-à-terre, d’une justification scientifique statistique, une partie peut se perdre dans des méandres inconsidérés. Mardi soir, le HCC de Gary Sheehan en a fait la cruelle expérience à Malley contre le LHC. Les Neuchâtelois, supérieurs dans le jeu, mieux en place et plus conquérants en première partie de rencontre se sont pourtant retrouvés menés de cinq (sic !) unités après le premier vingt. La faute à un duo d’étrangers vaudois totalement survolté, à un réalisme «germanique» à la limite du subliminal et au cerbère des visiteurs qui est passé totalement au travers de ce choc au sommet. La différence en première période s’est probablement faite à ce niveau. Pendant que Tobler, en parfait contrôle, résistait à un bombardement en règle – 23 lancers et une fiche parfaite – Sébastien Kohler s’est retrouvé dans ce genre de soirée où un gardien n’arrêterait même pas un ballon de plage – 13 tirs et 8 arrêts plus tard, il cédait sa place à une doublure à peine plus rodée. Dégoûté par la tournure des événements, Gary Sheehan n’avait d’autre possibilité que de changer son portier et prendre son temps d’arrêt. Dix-sept petites minutes après le début de la rencontre, la messe était dite…


Kohler a vécu un calvaire hier soir

17’ pour classer l’affaire…

Aucun signe avant-coureur n’avait laissé imaginer pareille bérézina neuchâteloise. Le HCC partait en trombe profitant d’une «mollesse» lausannoise probablement due aux profonds remaniements de trios qu’impliquaient les venues genevoises du début de semaine. Les Abeilles se créaient les premières occasions de la partie, mais une indiscipline coupable permettait aux Vaudois d’ouvrir la marque sur leur première supériorité numérique. On pensait le LHC en train de rejouer à l’envers la partition du match de Viège, mais c’est bien à sa caricature que le nombreux public de Malley a assistée. Sans réussir une bonne partie, la phalange de Kevin Ryan a tout de même parfaitement appliqué ses principes de base, des principes d’équipe, qui lui ont permis de l’emporter. Dominés, les Lausannois ont au moins eu le mérite de museler totalement les gros canons du HCC. Ni Roy, Neininger ou Forget n’ont réussi à se démarquer, à mettre leur emprise sur la rencontre. Autre gros point positif, la gestion des situations de désavantages numériques où le LHC a contrôlé la menace Chirjaev sans broncher. Pendant ce temps, face au but de Kohler, les Lions ont été pratiquement parfaits en matérialisant cinq occasions sur les six créées en première période.

L’abysse Stricker…

Seul point négatif de la rencontre, l’arbitrage «fantasque» de l’arbitre Stricker. 124’ de pénalités distribuées essentiellement dans les deux derniers vingt et plusieurs décisions curieuses auront émaillé la soirée d’un zébré peu inspiré. Les deux équipes – le HCC surtout – ont certes montré pas mal d’indiscipline, mais la rencontre n’a jamais été émaillée de mauvais gestes entre les différents protagonistes. Le grand défaut de l’homme en noir a surtout résidé dans son absence de psychologie face à des acteurs rendus fébriles par l’enjeu, mais déterminés à produire du spectacle.


Rüfenacht, auteur de 3 points, s’est régalé 

Un palier de franchi ?

Peu heureux lors des derniers «chocs» au sommet, les Lausannois ont trouvé un moyen de battre un adversaire direct pour le contrôle de la division. Mieux, les protégés de Ryan ont mis fin à une vilaine série de deux revers de suite à domicile en confirmant devant une pression populaire intense, matérialisée par la venue de 7’149 spectateurs mardi soir. Si on ajoute à cela, une équipe pénalisée par l’absence de quatre titulaires importants (Baumann – main, Villa – aine, Lötscher – ménisque, trois semaines d’indisponibilité – et Morandi), la performance vaudoise n’en prend que plus de relief. Surtout, contre une équipe neuchâteloise venue au grand complet à Malley. Certes, le partenariat a aidé. Les Bonnet, Rivera ou autre Conz ont amassé cinq points à eux quatre. Mais, leur intégration réussie dans le contingent vaudois est aussi à mettre au crédit d’un Kevin Ryan qui a parfaitement su utiliser les nouveaux éléments mis à sa disposition.
Le LHC, libéré du fardeau de ses échecs précédents contre le HCC et le HC Viège, a passé un palier mardi soir. La formation vaudoise se profile de plus en plus comme l’adversaire à battre de cette saison en LNB. Réussir à remporter une partie en jouant de la sorte risque bien de conforter les Lions sur la valeur de leur contingent. Qualitativement, le meilleur de la division, mais encore bien loin de son véritable potentiel…
 Photos copyright www.mediasports.ch – Pascal Muller

Lausanne – La Chaux-de-Fonds 7-2 (5-0 2-1 0-1)

Malley : 7149 spectateurs (record de la saison).
Arbitres : MM. Stricker, Wermeille et Zosso.
Buts : 5e Pecker (Himelfarb/5 c 4) 1-0, 10e Rüfenacht (Conz) 2-0, 11e Himelfarb (Rivera) 3-0, 16e Pecker (Rüfenacht, Ju. Bonnet) 4-0, 17e Rüfenacht (Schaublin, Conz) 5-0, 28e Staudenmann 6-0, 30e Dolana (Mano, Vacheron) 6-1, 37e Rivera (Lüssy, Bodemann/5 c 4) 7-1, 56e Mano (Forget, Vacheron) 7-2.
Lausanne : Tobler; Benturqui, Merz; Ju. Bonnet, Schaublin; Lardi, Grieder; Morandi; Pecker, Rüfenacht, Conz; Bodemann, Lüssy, Je. Bonnet; Rivera, Himelfarb, Gailland; Lussier, Staudenmann, Sigrist. Entraîneur: Ryan.
La Chaux-de-Fonds : Kohler (17e Todeschini); Girardin, Bernasconi; V. Chirjaev, Vacheron; Emery, Hostettler; Daucourt; Bochatay, Pasqualino, Botta; Mano, Forget, Dolana; Neininger, Roy, Pochon; Du Bois, E. Chirjaev. Entraîneur: Sheehan.
Notes : Lausanne sans Baumann, Lötscher, Morandi ni Villa (blessés), La Chaux-de-Fonds sans Siegrist, Yerly, Brühlmann, Loichat ni Girardin (blessés).
Pénalités : 10 x 2′ + 2 x 10′ (Grieder) et pénalité de match (Grieder) contre Lausanne, 12 x 2′ + 10′ (Bochatay) + 10′ et pénalité de match (V. Chirjaev) contre le HCC.

Écrit par Jérôme Verrey

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11 Commentaires

  1. Ce qui fait un peu mal, cest que ce soit un servettien qui ait obtenu le prix du meilleur joueur… sinon cétait tellement bon cette ambiance!!

  2. lausanne nettement plus rapide que le hcc cest clair. manque de realisme offensif et la defence qui patauge… y a pas de miracle! mais alors mr Sticker quel petit arbitre!!! nul! zero pointé pour larbitrage! (qui ny est pour rien au resultat final mais ca enerve!) vivement le match « retour » aux melezes.

  3. En effet, en tant que supporter du LHC, je remercie larbitre qui a sifflé bcp trop de pénalités inexistantes contre le HCC. On peut le remercier! A 1-0 il oublie un penalty et il siffle penalty au 3ème tiers sur le même genre daction mais il y avait déjà 7-1. Bizarre! Sinon 5-0 au 1er tiers et puis plus rien! Impressionné par le nombre de spectateurs pour un mardi cest vraiment cool et ça fait plaisir.

  4. Je remarque que notre ami Pascal Muller a eu bcp de peine a admettre que ce partenariat ne va pas uniquement nous déservir. Hier soir les 4 genfois ont été très très bons. Et le grand mérite leur en revient….. Probablement que lentraînement commun de la semaine passée aura été pour bcp dans leur intégration.

    Concernant larbitrage il a appliqué la tolérance zéro au plus haut point. Et heureusement dailleurs. Sinon je pense que le match serait véritablement parti en sucette. En effet les abeilles avaient sorti leur dard et ce nétait pas pour nous planter des goals…..

  5. Super article, félicitations et merci.

    – Le titre ma interpellé:
    70% de son potentiel… »

    – ainsi que dans le texte:
    « Si on ajoute à cela, une équipe pénalisée par l’absence de quatre titulaires importants (Baumann – main, Villa – aine, Lötscher – ménisque, trois semaines d’indisponibilité – et Morandi), la performance vaudoise n’en prend que plus de relief. »

    – et dans le télégramme:
    « Lausanne : Tobler; Benturqui, Merz; Ju. Bonnet, Schaublin; Lardi, Grieder; Morandi; … »

    le joueur Morandi est mentionné … »par l’absence de quatre titulaires importants »…, alors qu’il est mentionné comme présent dans le télégramme.

    Ces 2 écrits m’interpellent dans le cas où Morandi aurait été présent mais n’aurait pas joué:
    Le motif de son non-alignement alors que pendant tout le match et plus particulièrement le 3e tiers où la plus part des joueurs arrières n’étaient vraiment pas à leur top.

    Merci pour vos commentaires.

  6. TRES BON ARTICLE DOMAGE QUE Y EN A QUE POUR LE HCC MAIS BON!!!SINON MATCH ENNUYEUX MAIS VICTOIRE QUAND MEME MECI AU SUPORTER DU HCC

    deBUT………

    …… »ON LEUR A PLANTER DES GOOOAL ET ON A BIEN RIGOLER OLEE OLAA QAND Y FAUT Y ALLER ON EST TJRS LA!!¨FIN

  7. Excellent article en effet. Mais pourquoi dire quil y en a que pour le HCC, cher Roro ?

    Si Roy et consorts concrétisent une de leur nombreuses occasions de début de match, la tournure des événements aurai^t été toute autre et lambiance aussi. A 5-0, il ne faut pas compter sur les supporters qui ne viennent que lorsque laffiche en vaut la peine.

    Et les 700 chaux-de-fonniers présents se sont aussi montrés à la hauteur de lévénement.

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