Xamax : qu’importe le flacon…

Une bonne raison de ne pas se faire éliminer de la Coupe pour un pensionnaire de Super League, c’est la possibilité d’effectuer des déplacements qui sortent de l’ordinaire. C’était le cas samedi dernier pour les Rouge et Noir. La petite visite sur les bords du Rhin était l’occasion de se mesurer au club qui a échangé sa place avec Xamax dans l’élite, de retrouver Sébastien Roth mais aussi de faire le plus long déplacement de la saison.

Réveil à 10h00 : gnh ? Non. Fallait pas sortir hier soir, fallait pas boire ce dernier verre. Fallait pas non plus refaire un petit tour sur le net en rentrant, et surtout fallait pas se dire que je serais en forme ce matin. 10h10 je m’extirpe de mon matelas. J’ai une heure devant moi, mais comme d’hab j’arriverai à la bourre. 10h20, j’ai envie de dîner, c’est normal docteur ? N’empêche, pour une fois que je prends un car, il vaudrait mieux gérer ça comme il faut. J’ai froid aux yeux, mes jambes me semblent incroyablement fines et faibles. Mais devant le stade de la Maladière, lieu de rendez-vous, je me sens déjà revivre. La route s’annonce longue mais bonne. Sous le tintement des bières qui s’entrechoquent, le brouhaha des supporters résonne comme une douce mélodie pour mes oreilles fatiguées.


Le bucolique stade du Breite (copyright Stades.ch)

15h, arrivée au stade. Je me mets à estimer le nombre de latitudes que l’on a grignoté entre Neuchâtel et Schaffhouse, afin de me donner une explication plausible quant au froid polaire et à la nuit qui semble déjà couvrir le Breite. Puis petite discussion avec les sympathiques cantiniers «oh ici en championnat il y a en général un millier de spectateurs, ça ne va pas très fort ces temps». Voilà qui promet. Et on ne s’y trompe pas, au coup d’envoi ils doivent être 932 environ (931 confirmé par le speaker à l’heure de jeu), éparpillés ça et là, entre les feuilles mortes et les bancs en bois. Parmi eux une bonne centaine de Neuchâtelois, regroupés dans le secteur visiteur, chauffés à bloc, et bien décidés à enfin rentrer d’un match avec une victoire. Le football offre des moments où la «bêtise saine» engendrée par l’alcool atteint des sommités de la franche rigolade. Une dizaine de supporters sautillants entassés sur un petit banc en bois va offrir à ceux qui attendaient la chute, la monnaie de leur pièce. Et si ce soir on rentrait «heureux» ?
Heureux serait un bien grand mot, et on l’économisera donc pour la prochaine fois. Car sur le terrain, pour le football il faudra repasser. Lent, lourd et haché, le jeu présenté a de quoi faire «mal au sac» comme je me surprends à dire à une vénérable mère de famille. On relèvera tout de même le retour bénéfique de Szlykowicz, seul électron libre dans cet accélérateur à particules mortes qui tournent en rond. Le Franco-Polonais n’a décidément pas peur de prendre l’initiative, et en ce sens apporte un culot qui pourrait contribuer au retour en forme des Rouge et Noir. Autre surprise, la présence en défense centrale de Chihab aux côtés de Besle. A l’instar de la paire Besle – Quennoz, nous voilà au moins en présence d’un duo expérimenté qui tout au long du match fera ses preuves. Souvent bien placés, bons communicateurs, les deux Neuchâtelois seront certainement appelés à refaire la paire. Au détriment de Joksimovic qui a certainement été presque définitivement rayé des tabelles de Castella. Quid de Quennoz ? Bonne question. L’avenir nous le dira.


Julio Hernan Rossi a retrouvé son sens du but

Trêve de «salamaleks» comme disait l’autre, car pendant ce temps sur le gras terrain du Breite ça vole pas haut. Une première mi-temps insipide accouchera en césarienne d’une 2ème période à peine moins sombre. Merci à Coly en l’occurrence, le puissant Sénégalais fera  sortir Roth de sa cage, pour décocher une somptueuse frappe qui viendra mourir sur l’équerre avant de rebondir un mètre devant la ligne. Je fais un premier bond les mains sur la tête, mais à peine ai-je le temps de retoucher le sol que Rossi qui a bien suivi peut pousser le ballon au fond des filets. Le plus dur est fait, et la dernière et plus grosse alerte pour Schaffhouse tombera à la 90ème minute sur un tir de l’habile Katanha bloqué miraculeusement par Zubi.
Un vrai soulagement pour Castella qui jouait là une des dernières cartes de son jeu. Soulagement aussi pour les supporters qui commençaient gentiment à en avoir assez que leur équipe joue bien sans gagner. Cette fois elle a mal joué et gagné. Zubi a même reçu des fleurs de la part du Matin (après son 5ème excellent match, il n’est jamais trop tard) et pour couronner ce week-end, le même Zubi a fini à une excellente 3ème place des Pigeons du mois de CartonRouge.ch. Comme disait le slogan : «un jour ou l’autre le temps vous donnera raison». C’est pas Köbi qui dira le contraire, tiens.

Schaffhouse – NE Xamax 0-1 (0-0)

Breite : 931 spectateurs.
Arbitre : M. Circhetta.
But : 60e Rossi 0-1.
Schaffhouse : Roth; Geiser, Montandon, Bochud, Pavlovic; Paulo (68e Ademi), Mehmeti, Diogo, Da Silva (79e Franyov); Katanha, Özcakmak (81e Gelson).
NE Xamax : Zuberbühler; Jenny, Besle, Chihab, El Haimour; Nuzzolo, Rak, Everson, Szlykowicz; Rossi (77e Merenda), Coly.
Cartons jaunes : 30e Mehmeti, 34e Nuzzolo, 49e Chihab, 70e Pavlovic, 80e Ademi.
Notes : Schaffhouse sans Pires, Schlauri et Amirante (blessés). NE Xamax sans Jaquet et Malenovic (blessés).

Écrit par Roby Steedman

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