Voyage au pays du Vélodrome

Rond-point du Prado. Je sors du métro et débouche dans la rue. Il fait sombre. Le ciel est noir. Sur ma gauche toutefois, un monument de lumière déchire l’ébène : le Stade Vélodrome s’apprête à vibrer au rythme de la Ligue des champions, pour la venue de Liverpool.

Le score final fait mal. Les Reds repartent avec un 4-0 dans les valises, l’Olympique de Marseille devra poursuivre son chemin en UEFA. Mais, au-delà du match, du résultat, des conséquences sportives et des préférences de chacun, je voulais revenir un instant sur le fantastique voyage, fait d’exotisme et de rire, que constitue une rencontre de l’OM dans la cité phocéenne.Que ceux qui n’en ont jamais fait l’expérience ne perdent plus une seule seconde. Assister à un match à Marseille est à la fois drôle et surprenant. Drôle bien entendu pour les remarques qui fusent de toutes parts et qui caressent les oreilles à forte dose d’accent provençal. Surprenant également car, au Vélodrome, le public est connaisseur. Plus que l’on peut le supposer.

Pas la même catégorie

Ainsi, une mamie assise juste devant moi discourait-elle avec une amie sur la partie qui allait bientôt démarrer. «Il ne faut pas prendre de risques. Le nul nous qualifie sûrement. D’autant plus que Liverpool peine à faire le jeu.» Quelle analyse ! Onze minutes de jeu, 2-0 pour les Reds. «Derrière, c’est des merdes !», se résigne un jeune homme, mon voisin de droite, fustigeant à raison les performances du duo Bonnart-Rodriguez.


Après la désillusion du match aller,
Gerard et ses coéquipiers peuvent de nouveau avoir le sourire

C’est vrai qu’il y avait une classe d’écart entre les deux formations. «C’est simple», poursuivait-il, «il y a le finaliste de la Ligue des champions et le deuxième de Ligue 1 qui a fini à 25 points de Lyon…» Jusque-là, me direz-vous, rien de vraiment particulier. Si ce n’est qu’au Vélodrome, le public affiche une versatilité hors du commun, agrémenté de la mauvaise foi typique du Sud.
En effet, quelques instants plus tôt, ce même individu, ce Gérard Jugnot du XXIe siècle, un peu beauf, hurlait sa colère à chaque décision de l’arbitre, un certain Putain-Enculé du Con, à en croire les spectateurs qui ne cessaient de scander son nom. Un tout petit attentat de Givet, les deux pieds en avant, à 40 centimètres du sol ? «Non mais franchement, qu’est-ce qu’il a cet enculé à toujours siffler !?!?»

«Va te pendre !»

L’ambivalence des Marseillais est tellement rafraîchissante. A haute voix, on s’offusque des évidences, on réclame l’inexistant. Dans l’intimité des discussions, à voix mi-basse, on se veut réaliste. «Regarde ça, ces cons d’Anglais ne ratent pas une passe. Et ils courent juste deux fois plus vite que nous. On dirait que l’OM est une équipe de CFA.» On ne peut pas vraiment donner tort à ce minot de dix ans. Et, juste au moment où je voulais me retourner pour lui faire un signe de tête approbateur, le petit lâche un «va te pendre !!!» trahissant tout de même son espoir de voir Marseille refaire surface.
«Il est nul ce Zenden !» Alors là, je dis oui. J’ose même un «mais ça fait dix ans qu’il est nul, rien de surprenant» qui, à ma grande satisfaction, fait rire les personnes qui m’entourent. «Après ce match, pas besoin de décrassage demain.» On le sait, dans le Sud, la sentence est sévère et instantanée. Elle est aussi souvent assez juste, quoiqu’un brin exagérée. Mais les Méridionaux sont ce qu’ils sont.

Et c’est aussi pour ça qu’on les aime. Au passage, j’espère que vous avez vu le tifo du virage Sud à l’entrée des joueurs. Il n’y a plus aucun doute : si les chants et la voix du coeur appartiennent aux Nordiques, les fresques géantes sur les tribunes sont définitivement l’apanage des Sudistes.
Ma voisine de gauche, une vingtaine d’année, est dépitée. «Même Kewell se remet à jouer au foot…» Elle aussi semble savoir de quoi elle parle. «Et ce Mascherano, c’est vraiment un Argentin. Méchant et bagarreur», lui répond le fameux Gérard Jugnot. «Mais il a du football. Je l’avais déjà vu en Copa Libertadores avec River Plate…»

Merci

A la fin du match, la déception était bien sûr assez grande. Quoique moindre que ce que j’imaginais. Patrick Fancello, dans «La Provence» du lendemain, trouvait certainement les mots justes pour expliquer ce qu’il s’était passé contre les Reds. «L’addition est sévère. Mais logique. L’OM, maître de son sujet britannique à Anfield, a été inexistant au Vélodrome. Voilà le destin d’une équipe inconstante, voire déroutante. Voilà donc la Coupe UEFA, moins prestigieuse, plus accessible, où l’OM est davantage à sa place.»
Comme à chaque fois, j’ai quitté le Vélodrome enchanté. Non pas grâce au résultat, mais grâce à ses habitants. Qui m’ont offert à nouveau un merveilleux voyage au pays de l’OM, un pays fait de petits lutins – en l’occurrence en orange – et de grands ogres – en noir pour le coup – disposés sur un rectangle vert et dansant au son de chants puissants. «AUX ARMES…»

Écrit par Psyko Franco

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10 Commentaires

  1. Toute la faiblesse de lOlympique de Marseille représentée dans ce match. La paire Givet-Rodriguez digne des bêtisiers. LOM est à sa place, rien dautre. Quant à Nasri, il faut quil parte au plus vite…

  2. Je ne sais pas si on peut parler de faiblesse… je pense quon peut parler de limite… LOM a atteint et montré ses limites contres les Reds…

    Ya aujourdhui 28 ligues décart entre les deux équipes, les deux championnats… un point cest tout.

    Lyon mis à part, la France na plus le droit au chapitre en Champions league. Le nombre de représentants français et presque bientôt un scandale… je caricature un peu, mais le niveau est vraiment faible…

    A part Pierre Menez et Guy Carlier, je ne vois pas qui peut encore se branler sur ce championnat ! Et on ne peut pas dire que ce soit des gravures de mode… (laissez je me comprends 😉

    Merci Psyco pour larticle et allez lOM !

  3. je crois quil y un seul mot pour qualifier la défense de lOM RI-DI-CULE. Un seul joueur a tenu la route je vous laisse deviner lequel cest pas très dur

  4. BIn c pas difficile quand on a un championnat anglais avec des equipes composées à 90% dinternationaux et une équipe qui vient dun championnat ou meme Nancy peut pretendre au titre… Le championnat de France est dune faiblesse incroyable et cela ne serait que justice quil ne soit plus représenté au 2eme tour…

  5. Et TF1 qui pensait casser la baraque en diffusant les Sardines. Mais lol!
    Ils ont été traines dans la poussière devant des mio dyeux. Un peu comme un 12 mai…

  6. et les suisses y sont ou en champions leagues hahahahahha areté de baver sur les français bande de ratés occupé vous deja de votre championnat bidon et ensuite quand vous jouerai la champions league vous viendrez discuter avec ceux qui la joue ok hagoun

  7. quoi?! y a que des bleds à la Marly Gaumont en suisse…et on avait mis un maseillais à la tête du seul club romand qui en avait.

    et vu le niveau de la ligue 1, je vois pas ce qui peut faire envie Nancy? Le Mans? Caen? on sait meme pas ou cest ces bleds…vivement que Marly Gaumont soit champion…

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