Coup de tonnerre au Camp Nou

Il y a des moments que l’on attend depuis toujours. J’avoue que de suivre, dans le mythique Camp Nou, le clásico Barcelone – Real Madrid était un de ceux-là pour moi. Un rêve de gosse devenu réalité et, fort heureusement, fidèle à mes espoirs les plus fous.

Non pas que ce fut le match de l’année. A vrai dire, je pense que ceux d’entre vous qui l’ont vu à la TV ont trouvé le spectacle médiocre. J’y reviendrai plus tard.Le Camp Nou… Une enceinte légendaire qui a fêté, durant toute cette année 2007, son cinquantenaire. On comprend vite, dès que l’on voit se dessiner au loin ses premiers contours, qu’il s’agit d’un monstre. Un véritable monstre qui ne demande qu’à grogner. Et, quand enfin on y pénètre, on se sent pris d’un vertige incontrôlable, on reçoit de plein fouet tout le poids d’un passé prestigieux, d’une histoire magique et tragique.
Le moment tant attendu arrive. Les équipes entrent sur la pelouse. «Tot el Camp. Es un clam. Som la gent blau y grana». L’hymne. Repris en coeur par 98’000 socios qui hurlent. «Barça ! Barça ! Barça !» Un tifo. Une atmosphère. Non, mieux que ça. Une âme. Les larmes ne peuvent que couler. Et durant de longues minutes. Je ne peux rien faire contre.


Duel musclé entre Sergio Ramos et Ronaldinho

Je disais que la partie ne devait pas être véritablement télégénique. En revanche, dans le stade, une chose est frappante. L’intensité physique qui règne de la première à la dernière minute de jeu. Les gestes techniques sont phénoménaux. Et sont surtout réalisés à une vitesse fulgurante, sous une pression formidable.
La pression, un homme a su la gérer à la perfection. L’arbitre Mejuto Gonzalez, qui a pris ses responsabilités. Il ne s’est pas dégonflé. A sa place, je me serais juste liquéfié. Bien sûr, il a commis quelques erreurs (je ne pouvais non plus être trop gentil avec un «ennemi»), mais toutes assumées. Preuve de sa totale assurance, il s’est même permis de s’excuser auprès de Puyol après avoir tardé à autoriser son retour en jeu.
Ce clásico – le 155e de l’histoire en championnat – a donc souri au champion en titre qui sera aussi, probablement, celui de cette saison. La solution est venue d’un but d’extraterrestre de Julio Baptista, dont le une-deux avec Ruud Van Nistelrooy deviendra certainement «collector». Jamais je n’avais entendu près de 100’000 personnes se taire si bruyamment.


Baptista, le héros du jour

Un coup de tonnerre dans cet incroyable Camp Nou que l’on parle de raser pour y mettre à la place une enceinte moderne, certes plus confortable, mais dépourvue de ce petit plus qui fait d’un stade un sanctuaire. Pour la 67e fois de la Liga, c’est le Real Madrid qui est sorti vainqueur de l’affrontement ultime (58 victoires pour Barcelone, 30 nuls). Pour la 18e fois seulement en championnat, le géant de la capitale s’est offert le scalp de son rival en terre catalane, alors qu’il a mordu la poussière sur les bords de la Méditerranée à 44 reprises (16 nuls).
Les absences de Messi et Henry ainsi que les méformes de Ronaldinho et Deco ont pesé trop lourd. Et toute la classe d’Iniesta n’a pas suffi. La nuit sera calme à Barcelone. Personne ne viendra se baigner sur la Plaça Catalunya.
Pour le spectateur neutre et enfin dépucelé que je suis, la nuit sera de toute façon belle. Selon les estimations de la presse locale, ce n’étaient pas moins de 600 millions d’euros qui s’affrontaient sur la pelouse au coup d’envoi. Devant 112 médias venant de 16 pays différents. Dont la Suisse, vous l’aurez compris. J’espère maintenant que la présence d’un modeste ressortissant du pays des FC Aarau, Sion, St-Gall et Lucerne (dur retour à la réalité helvétique) dans le Camp Nou vous aura procuré un peu de plaisir aussi, en lisant ces quelques lignes.


Puyol et le Barça ont souffert

PS : Contrairement à ce que l’on peut croire, il est facile de trouver des billets pour le clásico au marché noir. Il suffit de se rendre autour du stade et de débourser entre 150 et 200 euros pour des sièges vraiment corrects. Croyez-moi, ça les vaut bien.

Barcelone – Real Madrid 0-1 (0-1)

Camp Nou : 98’000 spectateurs.
Arbitre : Mejuto Gonzalez.
But : 36e Julio Baptista 0-1.
Barcelone : Victor Valdes; Puyol (77e Zambrotta), Marquez, Milito, Abidal; Xavi (82e Bojan), Yaya Touré; Iniesta, Deco (58e Giovani), Ronaldinho; Eto’o.
Real Madrid : Casillas; Sergio Ramos (88e Torres), Pepe, Cannavaro, Heinze; Alou Diarra, Julio Baptista; Sneijder (79e Gago), Robinho (85e Robben); Van Nistelrooy, Raul.
Cartons jaunes : 27e Puyol, 45e+2 Ramos, 68e Milito.

Écrit par Psyko Franco

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8 Commentaires

  1. Magnifique article. Perso jétais à Milan hier pour voir Inter-Milan. Malgré la grève des ultras, cétait magnifique. Mon prochain objectif maintenant : le Nou Camp !

  2. En plus dêtre une ville magnifique, Barcelone offre 2 clubs de haut niveau. Le rêve. Faut vraiment visiter le stade (une 10aine deuros) et surtout aller voir un match. Jai eu 2x cette chance: magique! Des moments que même les plus anti-footeux du monde ne peuvent quapprécier!

  3. Ouais, émouvant, tout ça, mais faut pas exagérer non plus, le Barça cest un beau stade, une belle équipe, mais pour les supporters passionnés, faudra repasser, cest pas Belgrade, Istanbul ou Rome. Le Camp Nou cest une belle cathédrale dans laquelle il faut pas faire trop de bruit.

    Larticle est très bien à part ça.

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