Tout va bien : Rodgeur était malade

Le mauvais début de saison de Roger Federer a trouvé son explication : le Suisse était atteint d’une mononucléose depuis le mois de décembre. Cette maladie, qui avait tenu Mario Ancic éloigné des terrains pendant deux ans, semble pourtant l’avoir quitté puisqu’il a pu, avec l’accord de ses médecins, s’aligner pour le tournoi de Dubaï. Un tournoi auquel il aurait d’ailleurs dû renoncer au vu de sa préparation (trois jours d’entraînements seulement !). Mais cela ne lui aurait pas ressemblé, contrairement à ses déclarations d’après match qui, elles, en ont étonné plus d’un.

Roger Federer en parlant d’Andy Murray, son bourreau à Dubaï : «Ce n’est pas que je sois déçu, mais je pensais que son jeu aurait changé d’une manière ou d’une autre. Je ne pense pas qu’il ait évolué depuis que je l’ai affronté à Bangkok (en 2005).» Ou encore : «Ce sera dur pour lui dans les prochaines années s’il continue à jouer comme ça». Pour quelqu’un qui loue à chaque fois le jeu de ses adversaires et fait preuve d’un fair-play sans faille, on a vraiment de la peine à comprendre. Pourquoi Rodg était si frustré en conférence de presse ? Sa maladie ? C’est un peu facile, elle aurait justement dû atténuer sa déception puisqu’il n’avait pas terminé sa préparation. Peut-être nous a-t-il fait une petite Jonathan Roy : un pétage de plomb en règle qui est fort regrettable. Toutefois, qu’on soit bien d’accord, il n’y a pas de quoi en faire un drame.

Quid de la suite de la saison

Que signifie la maladie de Rodgeur pour le reste de la saison ? Difficile à dire avant le tournoi d’Indian Wells. Soit le numéro 1 mondial aura eu le temps de récupérer sa préparation et sera vraiment compétitif (on ne vous redira pas l’importance des prochaines semaines pour le classement ATP), soit le Suisse devra cravacher et espérer un meilleur tirage qu’à Dubaï. Toujours est-il qu’on ne peut être qu’optimiste pour le reste de la saison. Si un Federer diminué est arrivé jusqu’en demi-finale de l’Australian Open, où arrivera-t-il en pleine possession de ses moyens ? Celui qui doit se poser des questions, c’est le jeune Novak Djokovic. Il a battu un numéro 1 mondial affaibli, que se passera-t-il lors de leur prochaine rencontre ?

Roddick sur un nuage

A Dubaï, après la sensation du premier tour, tous les yeux étaient rivés sur Nadal qui pouvait, en cas de victoire, revenir à une petite centaine de points de la première place du classement ATP. Djokovic, lui, est encore trop loin pour véritablement jouer les trouble-fête, mais une victoire à Dubaï aurait été importante car il n’a toujours pas confirmé son début de saison.
Après la défaite de Rodg face à Andy Murray, c’est un autre Andy qui attira toute l’attention sur lui. En effet, l’Américain s’est successivement offert les matricules deux et trois du classement pour décrocher une place en finale face à l’Espagnol Lopez. Une finale qu’il remporta sans trop de difficultés en trois sets après avoir laissé filer de justesse la première manche (10/8 au jeu décisif).

Après un Australian Open plus que décevant, Roddick revient petit à petit sur Davydenko (ATP 4) et Ferrer (ATP 5) qui ne sont désormais plus qu’à 400 points. On espère que ce ne sera pas une étincelle avant de retomber une fois de plus. Oui, Roddick mérite une quatrième voire une troisième place mondiale.
À l’heure des comptes, Nadal s’est effectivement rapproché de Federer mais il reste encore 350 points entre le Suisse et son dauphin. Que dire du Majorquin ? Depuis le début de la saison, il n’a participé qu’à une seule finale (Chennaï en tout début d’année) où il s’est fait fesser par Youzhny. Le meilleur joueur qu’il a battu en 2008 est 25ème mondial, qui plus est par forfait (Mathieu à l’Open d’Australie). Certes, Rafa a atteint les demi-finales du premier Grand Chelem de la saison mais sans jouer un seul des résidents du Top 20 et, surtout, en se faisant finalement humilier par Tsonga. S’il entend défendre convenablement tous les points qu’il a amassés jusqu’à Roland Garros, le cogneur des Baléares se doit de réagir au plus vite.
Photos © Barclays Dubai Tennis Championships

Écrit par Nicolas Jayet