American power

Les deux meilleurs skieurs de l’hiver sont Américains. Tel est le verdict des classements généraux de la Coupe du monde qui ont vu Bode Miller et Lindsey Vonn l’emporter. Le Cirque blanc ne faisant pas dans l’anti-américanisme (mais plutôt dans l’anti-autrichianisme), c’est une bonne nouvelle tant ces deux coureurs sont charismatiques et uniques.

Honneur aux dames et à Lindsey Vonn. Cette dernière a construit son titre à coup de descentes survolées avec brio (5 victoires en 9 courses dans la discipline). Souriante et déconneuse, l’ex Miss Kildow a l’art de scier les suiveurs du Cirque blanc avec des formules dont elle a le secret.Par exemple, en décembre dernier, elle remporte la descente de Sankt Anton sur une piste habituellement réservée aux hommes. Un journaliste lui demande comment elle a fait pour triompher. «Eh bien, il n’y a pas de miracle, pour gagner ici il faut avoir des couilles», répond la blonde de Vail, devant un parterre hilare et habitué aux discours plats des Marlies Schild ou autre Nicole Hosp. Zone d’ombre, Lindsey fait partie de la structure Red Bull sur le circuit où officie un certain Docteur Bernd Pansold. Cet Allemand, qui s’est également occupé d’Hermann Maier, avait été condamné pour dopage quand il «travaillait» avec des nageuses de l’ex-RDA. Evidemment, pas besoin de verser dans la paranoïa. Mais bon, de nos jours avec le dopage…
Passons à Bode Miller. Je ne veux pas revenir sur le personnage et ses frasques. Mais plutôt sur sa saison. L’été dernier, Bode annonce qu’il s’émancipe de la Fédération américaine. Il crée la Bode Team America. Réticence chez les observateurs. Après un début d’hiver difficile, il réussit l’exploit de sortir quatre fois (!) en deux courses début janvier à Adelboden. Railleries chez les 20’000 spectateurs présents.

Bode, quelles frasques ?

Puis il se réveille. C’est brutal. Il gagne presque tout. Globe en poche, Miller refait son Miller lors des finales de Bormio en se sabordant lors de la deuxième manche du géant et en snobant le slalom. Et comme à peu près à chaque fin d’hiver, Bode laisse maintenant planer le doute sur une éventuelle retraite.
Côté suisse, l’hiver fut brillant. Dix victoires, 26 podiums, le globe de descente pour Cuche. Le tout a certes été un tantinet entaché par le couac du super-G des finales de Bormio, quand Cuche perd le globe. Mais dans le fond, rien de grave. Les Suisses sont là, les Suisses sont bons, les Suisses vont continuer de truster les premières places ces prochaines saisons.
La Coupe du monde 2007/2008 a beau être terminée, un dossier chaud reste ouvert. Celui de Lara Gut. Pauli, le père du prodige tessinois de 16 ans, veut que sa fille bénéficie d’une préparation individualisée. Swiss-Ski dit non, arguant qu’on ne peut pas sacrifier toute une équipe pour une seule fille.

Lara Gut, le nouveau dossier chaud !

Alors, le team Red Bull (tiens, tiens) se montre intéressé. Pire, c’est peut-être l’Italie qui lui fera les yeux doux en cas de clash avec la Suisse, Lara Gut ayant les deux passeports…

Écrit par Alex DeLarge