Présentation du Servette FC version 08/09

Tout le monde croyait que Servette tenait finalement des mécènes avec lesquels le club aurait pu retrouver l’élite du championnat. Mais tout semblait trop beau pour être vrai et c’est ainsi que le 7 juillet, ce qui était inimaginable arriva : l’assemblée écartait définitivement le projet de Majid et Amin Pisyhar. Ainsi, une nouvelle saison sans d’ambitieux objectifs se profile… Peut-on quand même croire à l’exploit ?

Il n’y a rien à faire : au Servette il y a toujours des revirements de situation qu’on ne peut contempler nulle part ailleurs. On avait déjà tout vu et tout connu lors de la présentation du pseudo milliardaire mythomane Ferrayé, censé sauver le club et qui aura, avec sa belle écharpe servettienne, fait le tour du monde. Pourtant, depuis la faillite de la SA et la prise en mains du club par l’association du Servette FC et de son président Francisco Viñas, on n’avait plus connu ce genre de situations dramatico-burlesques. Francisco Viñas et le Servette mènent une politique claire depuis 2005 qui se résume à : méfiance, transparence et dépenses minimales.
Presque tout le monde est perturbé par cette nouvelle politique et c’est normal, car le changement d’ère Roger-Viñas a été brutal, radical. Cependant, après avoir connu autant de mécènes charlatans avec leurs histoires farfelues et leurs promesses enchanteresses, comment ne pas comprendre la «mécèno-phobie» diagnostiquée chez l’ancien vendeur de cravates ? Et c’est justement pour tous les éléments que je viens de citer que le refus du projet des Pishyar surprend !


Marc Roger, l’homme qui a coulé Servette

El Presidente du club du bout du lac a lutté contre sa phobie pour négocier avec les Iraniens. Ça veut donc dire qu’il y avait bien là un réel coup à jouer, qu’ils s’agissaient d’hommes d’affaires sérieux, prêts à reconstruire le vrai, le nouveau Servette.
En juin, un accord entre l’association et les Pishyar avait été trouvé et la date du 7 juillet aurait dû être fixée comme une simple banalité : signer les documents nécessaires. Pourtant quelque chose n’a pas joué et l’association qui avait auparavant accepté le projet l’a refusé par 6 voix contre 5 (M. Sato était absent).
L’incompréhension régnait, à juste titre, au sein du peuple grenat. M. Viñas, dans une interview accordée à la Tribune, a expliqué les raisons du rejet. M. Viñas a demandé une garantie financière à la hauteur de 6 millions de francs en Challenge League puis de 11 millions en cas de promotion en Super League. Les exigences économiques d’El Presidente peuvent paraître démesurées, mais c’est malheureusement le strict minimum afin de pouvoir envisager la montée et le maintien en ASL.
Et puis, ça suffit ! On en a raz-le bol des paroles et douces promesses ! On veut voir les garanties bancaires avant de faire signer n’importe quel guignol (surtout quand on connaît leurs antécédents peu glorieux en Autriche).

Les nouvelles recrues

Il est grand temps de parler de football, enfin ! En dépit du fait que le club a toujours une structure semi-professionnelle et qu’aucun pas n’a été accompli pour permettre sa professionnalisation, des renforts de qualité, recrutés dans la limite du budget à disposition, ont rejoint la cité de Calvin.
Les dirigeants servettiens ont agi intelligemment sur le marché. Afin de pouvoir donner du souffle à Aleksandar Bratic sur le flanc gauche, les Grenats ont recruté le latéral gauche italien Mirko Quaresima qui évoluait à Chiasso. Pour palier aux absences de Celestini et Girod, Servette est allé cherché Jérôme Schneider, un joueur polyvalent.
En outre, le milieu de terrain s’est aussi renforcé avec les arrivés du jeune Vincent Rüfli (ex-Etoile Carouge) et du chevronné Anthony Braizat (ex-ES Fréju, CFA2) qui a disputé une saison en L2 et deux en L1 avec Toulouse entre 2002 et 2005.
Le seul secteur qui semble stagner est l’attaque. Servette manque d’un buteur, d’un «bomber» comme on les appelle en Italie. Quant aux gardiens, on connaît le talent de David Marques mais aussi ses points faibles (à commencer par sa relance).


Marques, un gardien prometteur

Bref, malgré le fait que Saint-Gall ait beaucoup plus d’argent à disposition, je pense que Servette n’a pas de joueurs à leur envier sauf peut-être le buteur Moreno Merenda. L’effectif des Grenats, une fois que les nombreux indisponibles auront récupéré de leurs blessures, sera d’une bonne qualité. Le seul problème (et pas des moindres), c’est que le championnat recommence samedi déjà.
Or, on sait que le nouvel entraîneur Michel Sauthier vient de débarquer à Balexert la semaine dernière. Tout le monde attendait Gérard Castella, le mythique entraîneur avec lequel on avait remporté le titre de champion suisse lors de la saison 1998/1999, mais lorsque l’argent manque, Castella manque aussi… Je suis vraiment navré mais notre cher Gérard n’est pas un vrai Servettien de coeur. S’il avait réellement besoin d’argent on comprendrait, mais il perçoit toujours des sous de la part de Xamax, alors là pas d’excuses…
Sauthier, qui a aussi défendu les couleurs genevoises, a un coeur 10 fois plus grenat que celui de Gérard. Normalement, cela ne devrait pas avoir d’effet négatif puisque Sauthier collabore énormément avec Fournier. On pousserait même le bouchon à dire que Sauthier n’est qu’un «pantin» et que le vrai entraîneur est actuellement le directeur sportif. Ce qui ne serait pas non plus négatif, vu que Fournier connaît à la perfection tous les acteurs genevois. Mais un autre problème, qui sera peut-être plus décisif, s’ajoute à celui de l’entraîneur : les Genevois devront composer sans de nombreux joueurs clés.
On pense à Vitkieviez qui vient de se claquer à l’entraînement (quadriceps), à Celestini, Kusunga, Bouziane, Girod, Boughanem, Pizzinat, Guillou mais surtout à Geoffrey Tréand. La grande malchance de Servette c’est que ce sont tous (ou presque) ses meilleurs éléments qui manqueront la première partie du championnat. Quand ils reviendront, Servette pourrait déjà être largué comme la saison dernière… Ne nous reste plus qu’à espérer que les renforts se rendront utiles et que l’équipe commencera à engranger des points dès samedi.
J’ose sortir un petit pronostic : Servette terminera 2ème derrière… Winterthur. Vivement la reprise !
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Grégory Soldati

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6 Commentaires

  1. Enfin un article sur Servette qui parle un peu de football… je ny croyais plus!

    Objectivement, Servette dispose dun des contingents les plus complets de ChL, à part en attaque où il manque LE joueur – si on peut reprocher quelquechose au club cet été, cest de navoir engagé personne en attaque, puisque les joueurs à disposition devant ont montré leurs limites la saison passée.

    Le GROS problème, cest que lon commence la saison avec quasiment 10 titulaires blessés, dont Bouziane, et quil semble que Servette ait la scoumoune depuis un moment, en particulier sur les blessés (essayez de composer une équipe avec 10 joueurs de moins dans nimporte quelle autre club de ChL!).

    Cest très difficile de faire un pronostic. Avec un peu de chance (style larbitre noublie pas de siffler péno lors du premier match à 0-0 comme lan passé) et un bon départ, je nexclus rien…

    Avec la réussite de la saison passée, on finira en milieu de tableau…

  2. Nimporte quoi dr.manu…

    Castella avait un accord avec les Pishyar, pour devenir lentraîneur du club après la reprise de celui-ci par les 2 frères. Après léchec provisoire des négociations, Vinas a proposé dengager Castella aux mêmes conditions financières que celles proposées par les Pishyar, ce qua refusé Castella, en raison du projet sportif quasi inexistant pour lavenir. On peut le comprendre, même si après les grandes déclarations damour de Gérard, ce retournement de situation déplait et passe mal.

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