Manque de concentration à Buechenwald

Après un début de championnat prometteur, le LS avait l’occasion idéale d’aller chercher trois points avant de recevoir successivement Wil et Wohlen à domicile. Sur ce qui avait été montré en seconde mi-temps contre Thoune, la petite troupe de supporters lausannois (25 personnes) partait confiante visiter le stade de Buechenwald, authentique installation de première ligue, avec sa tribune de 170 places assises, ses trois marches derrières les goals et sa buvette en coin.

Evidemment, lorsqu’on saute dans un car à 13h30 en sachant que le périple sera de 600 kilomètres, que tout le monde a congé le lendemain et qu’on va voir jouer la meilleure équipe du monde, l’atmosphère est au beau fixe. Les glacières sont diablement ventrues, on contrôle que tous les verres à blanc sont là, on lustre les décapsuleurs, et c’hépatite pour un tour.Après que notre chauffeur nous ait fait visiter trois fois la banlieue saint-galloise, dont une fois en marche arrière, nous arrivons avec une heure d’avance sur place, ce qui nous laisse assez de temps pour combattre l’insolation qui menace à grandes lampées de bière locale. Le public est plus que clairsemé, il semble clair qu’il faudra la visite de l’ogre voisin pour remplir les 4’700 places du stade. Le groupe se forme derrière les goals, les calicots et drapeaux trépignent, le tambour chauffe… Tout est prêt pour ramener ces trois points par chez nous.
Las, ce Lausanne-là ne rivalise que par intermittence avec celui, épatant, savouré en fin de match contre Thoune. La formation est pourtant presque une copie conforme, si ce n’est que la double indisponibilité de Rey et de Basha oblige Diogo à reculer au poste de milieu défensif, ce qui permet à notre jeune talent Pasche de commencer le match au milieu du terrain, aux côtés de Marazzi. Une fois de plus, Boughanem est laissé seul en pointe, ma foi je ne vais pas ressasser chaque fois la même chose, vous savez ce que j’en pense.

Contre un Gossau appliqué en défense mais très peu créatif, ce Lausanne-Sports aurait dû avoir les moyens de passer l’épaule. Malheureusement, à chacun des – nombreux – cadeaux adverses (passes dans nos pieds, approximations techniques, ballons en touche) le LS, peu concentré et ne voulant pas être débiteur de tant de largesses, rendait la pareille à ses hôtes. C’est ainsi que, excepté au début et à la fin de la partie, le match fut d’un niveau technique d’une faiblesse étonnante. Ceci dit, ce sont bien les Vaudois qui prirent le contrôle du début de la rencontre, et si l’une de nos deux immenses occasions de la première demi-heure avait été transformée, on peut supposer que les bleus et blancs (noirs et jaunes en l’occurrence, c’est ça d’avoir un Président daltonien) seraient montés en puissance.
Ainsi, Gossau put placer quelques banderilles et, puisque le LS commença la seconde mi-temps aussi emprunté que juste avant la pause, faillit même ouvrir par deux fois la marque. Entre temps, le tout jeune Ridge Mobulu (1991) – qui s’était mis en évidence lors des matches amicaux – avait remplacé Dario Drago, blessé peu de temps avant la mi-temps. Bonne nouvelle pour certains supporters qui semblent croire dur comme fer que notre frileux 4-5-1 est en fait un 4-3-3 déguisé : alors que ni Drago à gauche, et encore moins Balthazar à droite, ne peuvent prétendre à se transformer en ailiers de débordement en phase offensive, Ridge semble avoir la vitesse et le contrôle de balle nécessaires pour ce faire. Il ne nous reste plus qu’à dégotter un vrai ailier droite, et en attendant je râle de ne pas voir mon équipe oser le 4-4-2 (qui était d’ailleurs le schéma adopté par Cotting à son arrivée).
Je ne connais en effet rien de plus frustrant que ce dernier changement à 10 minutes de la fin, alors que nous avions une possession de balle écrasante : Hélin remplace Boughanem, et nous terminons une fois de plus avec un seul attaquant en pointe. Mais nom d’une pipe ! Cinq minutes avant, Balthazar avait été changé, pourquoi ne pas avoir profité de décaler Pasche sur la droite et aligner Hélin aux côtés de Boughanem ? Verra-t-on une fois cette saison les Vaudois aligner deux pointes ? Attendra-t-on pour ce faire que nos Brésiliens (dont l’attaquant Glaucivan) soient enfin qualifiés, ou que nos blessés (Carrupt et Mauro) rejouent, au printemps 2009 ?
Bref, à force de ne pas oser contre cette équipe prenable, le LS nous a sorti un bon vieux 0-0, et a laissé ses supporters sur leur faim (d’autant que la moitié de l’équipe n’a pas pris la peine de les saluer au coup de sifflet final). Gérard Castella, Julien Mouquin et d’autres spécialistes bien plus pointus que moi voient le LS terminer à la deuxième place cette année. Je bois leurs paroles et prie pour qu’ils aient raison. Mais je prétends que l’objectif est un tout petit peu élevé pour nous cette année, et qu’un prétendant serait allé chercher la victoire contre le Wunderteam de Gossau.


Encore du boulot pour Cotting !

La seconde partie du trajet fut en ce qui me concerne bien longuette, entre amertume, colère, frustration et fatigue. Quelques gars du groupe tentèrent bien d’animer un peu le début du retour, mais chez moi le cœur n’y était plus. Quand le LS m’a énervé, je passe par deux phases traditionnelles : je fais chier tout le monde 15 minutes, et après je m’éteins en faisant la gueule le reste de la soirée. Programme tenu.
Le LS a donc la chance de recevoir maintenant deux fois en deux matches. Le prochain adversaire Wil a la particularité d’avoir joué contre deux des mêmes adversaires que nous : défaite à Thoune et victoire contre Gossau, avant de fesser la lanterne rouge Wohlen. Ce sera un excellent test, avant d’accueillir justement ce Wohlen à la dérive, qui semble avoir toutes les peines du monde à confirmer sa saison dernière époustouflante. On en saura beaucoup plus sur les réelles possibilités du LS au sortir de ces rencontres, d’autant qu’il faudra ensuite se rendre à Winterthour, actuel leader d’une LNB bien animée en ce début de saison.
Photo Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Gossau – Lausanne-Sports 0-0

Buechenwald, 650 spectateurs.
Arbitres : Amhof Sascha, Kaufmann Edi & Höppli Markus. 
FC Gossau : Damjanovic; Züger, Longo, Alija, Lütolf; Knöpfel, Bushati; Foschini, Valmir (88. Dimita), Zaugg (42. Boumelaha); Misura (69. Klingler). 
 
Lausanne-Sports : Favre; Barroso, Malacarne, Eli, Bilibani; Balthazar (74. Kaissi), Pasche, Diogo, Marazzi, Drago (45. Mobulu); Boughanem (81. Hélin).

A propos Yves Martin 247 Articles
Cette Nati a deux vertus : celle de faire rêver quasi tout son peuple, et celle d'emmerder les connards de la fachosphère. Longue vie à elle.

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8 Commentaires

  1. pas de soucis Lausanne va gagner les 2 prochains et ce petit o-o sera vite oublié Allez Lausanne et bon debut de semaine a tous!!!!

  2. Tandis que la Pontaise, avec ses gradins derrière les buts perpétuellement vides, ses tribunes désertes et sa buvette sous tente à lentrée, ça fait autrement plus kitsch…
    Et en plus, ces pauvres Saint-Gallois ne se donnent même pas la peine daller chercher des vedettes brésiliennes… Pfff…

  3. Manque de concentration à Buchenwald ? Le titre il fallait oser. Même moi, jaurais hésité. Bravo quand même, ce titre ma beaucoup fait rire.

  4. Là je rejoins SeV: fallait vraiment oser. Dans cette optique, le petit tréma sur le « u » fait toute la différence! Des comme ça on en redemande Yves !!! On se régale.

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