Servette : c’était un 7 juillet…

Trois matches, zéro point, des perspectives d’avenir extrêmement sombres : voilà où se trouve Servette en ce milieu de mois d’août. Dimanche, c’est Schaffhouse qui s’est chargé de rappeler aux Genevois l’importance des événements du 7 juillet 2008. Date du refus par Francisco Vinas et les siens de la proposition de la famille Pishyar.

Je vous arrête de suite. Jamais je n’ai été un ardent défenseur du projet des Iraniens, notamment en raison de leur passé plutôt trouble et complexe en Autriche, lorsqu’ils avaient repris l’Admira Wacker. En ce sens, je comprends aisément le niet final du Conseil d’administration grenat. D’autant plus que La Tribune de Genève avait eu la bonne idée de sortir un grand dossier sur l’échec autrichien des Pishyar le jour-même du vote.

10 millions de francs

Je demeure cependant partagé dans mes sentiments. Servette, qui a visiblement dilapidé les millions du transfert de Julian Esteban à Rennes à coups de peinture dans leur centre d’entraînement de Balexert – c’est cher, la peinture de nos jours, à croire qu’elle est constituée à 90% de pétrole ! -, a des moyens financiers plus que limités. Or, dire non aux Pishyar revenait en calculant large à refuser environ 10 millions de francs d’entrée de jeu (4 millions pour constituer la SA, plus les transferts de Zubi, Castella et Müller, quelques autres encore, l’assurance de payer ces salaires-là, etc.)
Donc, si je résume, Servette a les reins assez solides pour envoyer paître 10 millions de francs. D’accord, vendre à n’importe qui n’est pas une solution viable, on l’a déjà vu par le passé. Il n’en reste pas moins que les conditions exigées par Vinas & Co. – tu paies mais on conserve un droit de veto – sont irréalistes et que je ne vois pas qui pourrait les accepter.


Pavlovic dribble deux Genevois pris de vitesse

Quel bilan !

Me vient alors une deuxième remarque, qui concerne le rôle ambigu du président Vinas. Sauveur héroïque après le traumatisme de la faillite, le vendeur de cravates semble parfois avoir passé la corde au cou du club genevois. Sa politique actuelle a mené Servette droit dans le mur. Le 7 juillet dernier, le SFC n’avait pas d’argent, pas d’ambitions, pas d’équipe et pas d’entraîneur après le gag de l’affaire Aeby. Un bilan peu reluisant. Heureusement pour Vinas que Servette ne fonctionne pas comme son cher FC Barcelone car, et c’est une certitude, les socios auraient sévi.
Non, je ne dis pas qu’il fallait dire oui au projet Pishyar. Oui, je me rends compte de la difficulté pour un comité de trouver des investisseurs sérieux. J’imagine bien la dose incroyable de courage nécessaire pour refuser une telle proposition dans cette situation. Le Conseil d’administration du SFC avait une décision à prendre, il l’a prise. Difficile de lui en vouloir, même si on est toujours plus malin après.

En dehors et sur le terrain

Reste que les faits parlent d’eux-mêmes. Servette ne montre rien sur le terrain, est dirigé par un entraîneur qui n’a jamais sérieusement entraîné auparavant – à UGS, le vrai boss était Joye – et un directeur sportif certes sympathique, mais à mon sens pas vraiment compétent dans ce rôle, le tout sous la houlette d’un homme inadapté aux exigences du football professionnel d’aujourd’hui.


Sauthier, un coach sans expérience

Je vous dirais bien, pour vous remonter le moral, que les joueurs sont néanmoins de qualité et qu’ils ont, à l’instar de La Chaux-de-Fonds la saison passée, les moyens de briller malgré le marasme de sa direction. Mais non. Junior Moukoko n’est que Junior Moukoko et la ribambelle de vieux en pré-retraite n’y changera rien. Si en plus certains jeunes prometteurs comme le gardien Marques y vont de leurs bourdes – et qu’elle fut drôle contre Schaffhouse ! -, il ne reste plus beaucoup de raisons d’espérer. A moins qu’un mécène providentiel…
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Servette – Schaffhouse 1-2 (1-1)

Stade de Genève, 1346 spectateurs.
Arbitre : Zimmermann.
Buts : 27e Braizat 1-0. 41e Pavlovic 1-1. 93e Ademi 1-2.
Servette : Marques; Ratta, Da Costa, Bratic, Quaresima (68e Kusunga); Schneider, N’Diaye (46e Moukoko), Pont, Rüfli (87e Lonfat); Braizat; N’Tiamoah.
Schaffhouse : Tofiloski; Fall, Ivelj, N’Ganga (69e Läng), Schlauri (64e Hauser); Stamm, Ademi, Paulo (62e Nater), Pavlovic; Todisco, Katanha.

Écrit par Psyko Franco

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4 Commentaires

  1. On dirait quon parle dun club de 8ème division française…

    « Les joueurs sont de qualité »… 3 matchs – 0 points en 2ème division… cest le niveau de la 2ème ligue inter ça…

  2. Une lente agonie commence …
    Tout ira mieux dans quelques matchs lorsque les blessés reviendront, mais une saison dans le ventre mou (au mieux) sannonce du côté de la Praille.

    Bravo au bon millier de courageux !

  3. Jai de la peine à trouver qui sont les vieux en pré-retraite ? CAr avoir 3/4 joueur dexperience dans un contingeant nest pas vraiment un problème mais plutot un gage de sérieux. Par contre ne pas avoir transféré de joueur en attaque voila une vraie erreur.

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