Le Lion qui claquait des dents

Dans une rencontre à haut risque où le Lausanne HC avait tout à perdre, mais surtout trois points à glaner, les hommes de Gélinas ont obtenu l’essentiel : la victoire avec à la clé une performance d’ensemble en progrès par rapport à ses trois dernières prestations. De leur côté, les Bernois, surprenante lanterne rouge, ont joué leur carte défensive à fond, arc-boutés devant un dernier rempart des grands jours.

L’épouvantable épouvantail portait ce soir le nom de Marc Eichmann, gardien particulièrement talentueux qui, à l’image de Tobler à Graben, a maintenu son équipe sous perfusion pendant près de deux tiers. Mitaine, biscuit, jambières, latte (Staudenmann, 37e), toute la panoplie des arrêts, parfois voire souvent avec ce brin de chance qui, dit-on, est l’apanage des grands gardiens. Force est aussi de constater que les vendanges lausannoises n’ont pas été seulement à la fête ce week-end, heureusement la conséquence n’est pas la gueule de bois mais une simple frayeur.

Le Drakkar hagard

Que dire de ce premier tiers particulièrement décevant ? Si ce n’est qu’après l’ouverture au score bernoise en avantage numérique, Baumann récupère une rondelle à la force du jarret mais surtout grâce à un pressing intelligent (à 4 contre 5 s’il vous plaît !) qui profite à Miéville qui nous gratifie de deux dribbles somptueux avec comme conséquence une égalisation bienvenue (16e).


Un mur nommé Eichmann !

Les pensionnaires de Malley reviennent après le premier thé revigorés, s’ensuivent dès lors une nette domination et un festival d’occasions manquées ou stoppées par Eichmann. La première ligne composée de Gailland, Pecker et Rüfenacht a certes montré de meilleures intentions et des progrès dans le jeu mais a tout de même pêché à la finition (et pêché dans les filets de protection) à maintes reprises que ce soit seul face au portier, à la cage vide, à deux contre un ou à trois contre deux (18e, 29e, 30e, 33e, 47e et 59e !). Un déchet symptomatique d’un manque de confiance flagrant.
Une mauvais nouvelle ne venant jamais seule, l’incapacité à concrétiser ces énormes chances de marquer est suivie par un but bien chanceux de Randegger après un tir à la bleue du mercenaire Charpentier transformé en passe décisive grâce à sa crosse brisée en deux. Quand «le singe est dans le dos» (© Bernard Anturi) difficile de s’en débarrasser.
Clairement, à ce moment du match, c’est le démon qui dansait la gigue, douze tirs cadrés deux buts et une réussite insolente provoquée avec l’aide d’un corps arbitral emmené par un Peer constant dans la médiocrité. Au rendez-vous des revenants, vierge de cheveux, Le crâne qui crânait du triste sire Ryan reflétait sur la glace l’adage le plus connu du Far-West : «mains en l’air, ceci est un hold-up !». 


De la revanche dans l’air…

Rugissements salvateurs     

L’immense Alfred Hitchcock, d’ailleurs à l’honneur en italique dans ce modeste compte-rendu, avait vu juste dans son œuvre évoquée dans le titre : «un fauve blessé est toujours dangereux». Une minute suffira aux Vaudois Staudenmann et Pecker (enfin !) pour renverser la tendance et concrétiser deux demi-occasions en une longueur d’avance au tableau d’affichage (43e et 44e). Ce simple constat est quelque peu réducteur si l’on ne mentionne pas l’énorme parade réalisée par Tobler sur l’action bernoise précédant l’égalisation et qui avait, à n’en pas douter, le poids d’un 1-3 bien gênant.
Les douze pendules de Théodule retentissent enfin sur ce score de 3-2 après avoir encore eu la possibilité de tuer le match lors d’une double supériorité numérique. Les Lausannois peuvent lever les bras au ciel ; l’essentiel est là : les trois points. La porte du vestiaires bernois peut se refermer en claquant sous les coups du général Ryan : Silence, on tue !

Gloire, juniors et beauté

CartonRouge.ch aime souvent relever les points négatifs, je ne passerais donc pas sous silence l’indigne prestation du grand pote de Streit et surtout d’Heynen. L’aigle qui n’avait plus qu’une tête mais surtout aucune relance est un véritable danger sur patte à chaque apparition. Loin de moi l’idée de casser du sucre gratuitement sur un jeune joueur mais je suis toutefois disposé à lui payer son billet de train pour la mégapole dès demain matin. Le 7h42 me paraît être une option à envisager. 


Retournez à la case départ (Genève),
sans passer en prison…

Je ne souhaite donc désormais qu’une seule chose : que l’on puisse crier à tue-tête Envolée la volaille ! Vive, non pas le roi mais Chavaillaz, Chabloz et Villa ! Laissons une chance à nos jeunes joueurs plutôt que d’utiliser les espoirs et seconds couteaux des «gueules élastiques» qui de toute façon rejoindront la rade de Genève fin février.

Koleff fait son boulot !

A noter également qu’en fin de partie, Gérard Scheidegger a tenu à communiquer à la presse que le LHC a signé un contrat avec un nouvel étranger et que certains derniers détails comme le permis de séjour sont encore à régler ; «l’annonce définitive aura probablement lieu demain» selon ses dires. Le directeur administratif a également tenu à rassurer sur les capacités de Jim Koleff, L’ombre qui éclairait tout, à effectuer son travail de manager sportif. Il suit en ce moment à l’hôpital, comme prévu depuis longue date, un traitement contre sa maladie mais continue de travailler et d’occuper ses fonctions de directeur sportif. Des nouvelles rassurantes puisqu’il vient d’engager un nouveau mercenaire (non, pas Yorick Treille) qui sera donc à l’œuvre samedi en terre neuchâteloise. 
 Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

LHC-Langenthal 3-2 (1-1 0-1 2-0)

Malley : 2396 spectateurs.
Arbitre : M. Peer.
Buts : 11e F. Randegger (Gruber, Larouche/5c4) 0-1, 16e Miéville (Baumann/4c5!) 1-1, F. Randegger (Gruber, Charpentier/5c3) 1-2, 43e Staudenmann (Lüssy) 2-2, 44e Pecker (Trunz) 3-2.
Pénalités : 6×2’ contre LHC et 7×2’ contre Langenthal.
LHC : Tobler; Leeger, Schäublin; Trunz, Heynen; Lardi, Grieder; Gailland, Rüfenacht, Pecker; Lüssy, Staudenmann, Sigrist; Bonnet, Miéville, Baumann; Mano, Zeller, Frunz.
Langenthal : Eichmann; Bochatay, Stalder; Wellinger, G. Randegger; Wegmüller, Haldimann; Gurtner; Wieser, Schäublin, Baumgartner; Gruber, Larouche, F. Randegger; Moser, Haas, Bodemann; Gerber, Charpentier, Küng.
Notes : LHC sans Tremblay, Morandi (blessés), Smith (pilori), Bernasconi (à l’école de hockey), Chavaillaz ni Chabloz (la question mérite d’être posée : pourquoi ?).

Écrit par Daniel Corthésy

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5 Commentaires

  1. Concernant:

    « Notes : LHC sans Tremblay, Morandi (blessés), Smith (pilori), Bernasconi (à lécole de hockey), Chavaillaz ni Chabloz (la question mérite dêtre posée : pourquoi ?).
     » et en plus on pourrait mettre Rimann.

    Pourquoi ils ne jouent pas ?: Chavaillaz ni Chabloz voire Rimann dans une certaine mesure.
    (dit tout haut ce que les responsables n’osent pas ou ne le disent pas)

    Vous voudrez les faire jouer « par semaine »:

    – 2 matchs par semaine avec les Juniors-Elites A
    – 2 matchs par semaine avec la 1ère équipe
    – 1 match par semaine avec les M20 pour certains.

  2. Selon la presse, cétait le meilleur match de la saison….. Bigre, les autres devaient être sacrément mauvais!!!

    @Jeunes : lu dans le journal aujourdhui : Gelinas dit quil a beaucoup de joueurs et vu quil veut alligner une 4ème ligne de jeunes, des routiniers risque de se retrouver dans les tribunes! Cest bien beau de parler, mais quand est-ce quon verra ces jeunes talentueux évoluer, plutôt que daligner les joueurs genevois dont son excellence le sheik Sir Mc Sorley ne veut pas???

    Niko Mikkola remplaçera Smith, en tout cas pour un mois. Avec des étrangers qui tiennent la route, ça peut aller mieux…

  3. @SB66
    Certes « Gelinas dit quil a beaucoup de joueurs et vu quil veut alligner une 4ème ligne de jeunes, des routiniers risque de se retrouver dans les tribunes! », mais si cest pour laisser la quatrième ligne formée de jeunes sur le banc, alors je ne comprends pas ses propos.

    PS: contre Langenthal, la 4ème ligne na pas joué (presque pas jouée) ou le LHC a joué presque à 2 lignes et demi: vrai ou faux ?.

  4. Cest quoi déjà le LHC? Ah oui le meilleur club de lunivers, avec les meilleurs supporters de lunivers mais malheureusement détesté par tout le reste de la suisse romande de par son arrogance…Pas de bol!

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