Mais qui est donc Majid Pishyar ?

Telle est la question que se posent les citoyens de la cité de Calvin en ce moment. En effet, Majid Pishyar, homme d’affaire iranien, vient d’être élu président du Servette FC. Comment s’est-il retrouvé à Genève ? Quelles sont ses motivations à reprendre un club qui, même si ça me fait mal de l’avouer, a perdu tout son lustre d’antan et n’est désormais qu’un banal club de Challenge League ?

L’Iranien Majid Pishyar est à la tête d’un véritable empire financier. Il détient un holding du nom de 32Group qui représente, comme son nom l’indique, 32 secteurs d’activés différents. Selon la Tribune de Genève, c’est notamment lui qui a constuit la piste de ski sous dôme de Dubaï, rien que ça ! Majid n’est cependant pas un parfait inconnu à Genève puisqu’il détient la société SFCS (Swiss Financial Consulting & Services), établie au quai des Bergues. «L’aventure Pishyar» commença en juin 2007 lorsque le Servette FC accepta de rentrer en discussion avec la famille Pishyar qui souhaitait investir dans le club. Majid et son fils Amin finirent par intégrer l’ASFC en novembre dernier. Pourtant, Majid n’en est pas à son premier mandat en tant que président d’un club de football. En décembre 2004, il reprit les commandes de l’Admira Wacker, club autrichien qui évoluait dans la T-Mobile Bundesliga (l’équivalent de la Super League) jusqu’à son arrivée. Il injecta plus de 20 millions dans ce club au bord de la faillite mais ne put éviter une relégation sportive. Ainsi, deux saisons plus tard, l’Admira Wacker se retrouva en 3ème divison autrichienne. Il est donc parfaitement légitime de se demander si pareille mésaventure pourrait toucher le Servette !


Des scènes qu’on veut revoir à Genève

Majid a déjà plus que montré son attachement au club en restant plus d’une année dans le comité de l’association du Servette, sous la présidence de Vinas. C’est ainsi qu’en février dernier, des discussions concernant la mise en place d’un projet de reprise du club eurent lieu entre l’ASFC et les Pishyar. Et le 24 juin 2008, l’ASFC enregistra le projet du désormais nouvel homme fort grenat. Ce projet consistait en une création d’une société anonyme pour la première équipe ainsi que la création d’une Académie de football. Ce projet fut toutefois refusé pour cause de garanties financières. Majid ne voulant pas mettre «à disposition» les millions dont il s’était proposé de payer.

Faut-il avoir des inquiétudes ?

Personnellement, je pense que M. Pishyar a vraiment envie de s’investir dans le Servette. Malgré sa très mauvaise expérience autrichienne (qui ne s’est pas effectuée dans les mêmes conditions de reprise puisque la transparence de l’Admira n’était de loin pas exemplaire et que ce club était mal au plus profond de lui, miné par des guerres internes et par des dettes qui survenaient de nulle part, dettes dont Majid s’est totalement acquitté) je pense qu’il est, à peu de choses près, l’homme de la situation. Car il a démontré en injectant plus de 20 millions dans l’Admira qu’il a les moyens financiers pour «entretenir» les Grenat.
Pourquoi donc être méfiant à propos de ce nouveau président ? La réponse est simple. Après tous les malheurs qui sont tombés sur le club du bout du lac, les multiples promesses qui ont été faites par le passé et qui n’ont jamais été que des promesses, nous ont appris à regarder de plus près avant de juger. Là voilà la vraie réponse, l’expérience ! L’expérience de toutes ces histoires qui ont conduit le Servette en faillite et qui font que désormais, il faut assumer, rassurer et démontrer par des faits concrets que les belles paroles ne sont pas des «paroles en l’air».


La Praille accueillera-t-elle bientôt un club de
Super League… et du public ? L’espoir fait vivre 

Je suis pourtant persuadé que M. Pishyar est attaché au Servette et qu’il veut très vite en faire un club de Super League. Le fait de s’entourer de deux personnalités genevoises dès le début de son mandat (il s’agit de son conseiller financier, ex-directeur de l’UBS, Philippe Wick ainsi que Didier Henriod, membre de l’association SFC 2005) permet de prouver sa réelle envie de s’investir dans le Servette mais également, et c’est cette différence qui devrait permettre à son projet de bien se dérouler, dans l’économie genevoise.
J’attends désormais de réels changements dans toutes les structures du club et voir la première équipe remonter en Ligue A le plus vite possible. Cette saison, il ne faut pas être utopique et penser à autre chose que se maintenir et «bien finir». Il va pourtant falloir bosser dur M. Pishyar, autant sur le marché des transferts que dans l’amélioration des structures du club, pour bien préparer cette saison 2009-2010 qui, si elle se déroule selon le projet désormais en place, devrait nous permettre de remonter dans l’élite. Oh, je m’emballe peut-être un peu trop, on va déjà se contenter d’une petite SA dotée d’un capital-actions de 7 millions (puisqu’il s’est proposé de doubler le budget) et qui permettrait à Servette de grandir. En attendant, tous au stade dimanche 12 octobre pour le derby lémanique qui promet de grands moments puisqu’en plus d’être LE derby de Challenge League, c’est le retour de «Gégé les Yeux bleus» à la maison…
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Laurent Arpagaus

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26 Commentaires

  1. On va pas relancer le débat éternellement…

    Je dirais donc simplement que cest beau loptimisme, et que jespère vivement que Majid Pishyar ne trahira pas les espoirs (naïfs?) de certains jeunes rédacteurs de Carton Rouge.

    Pour les vieux, je dirais quon verra si Pishyar est le Jürg Staubli ou lAnschutz du SFC…

    Je suis plus optimiste sur la suite de la saison sportive que sur lentourage du club…

    [Là dessus, Riton prend sa raquette et va au bancomat retirer CHF 5000 pour les donner à Mamadou, marabout ivoirien lui ayant promis un rendement de 10000% sur ses investissements].

  2. Bon bah, quand je critiquais Vinas jy allais trop fort, et maintenant je suis un naif optimiste !
    En tout cas merci Henri pour tes multiples commentaires tous plus constructifs les uns que les autres…

  3. Je souhaite bon vent à ce « nouveau » club et me réjouis des futurs derbis contre notre FC Sion (En SL bien entendu).
    Amitiés à nos amis du bout du lac.

  4. @ Laurent A.

    Ohlalala… il y a un point dinterrogation après « naïfs ».

    Et le terme « optimiste » nest à mon humble avis pas connoté négativement.

    Je fais un message mignon-gentil et le jeune homme, il nen comprend pas le sens.

  5. Javais remarqué tes efforts car tu as mis « beau » devant optimiste… par contre je nai pas fais gaf au point dinterrogation apres « naïf » 🙁 sorry…

    mais peut-être quun jour un de mes articles répondra a tes attentes ! (même si jen doute, car apparement cest pas bon dêtre jeune quand técris des articles…)

    Sur ce, bonne fin de journée lami tennisman !

  6. le foot est mort – le foot est – mort…. (cest quoi la suite déjà?)

    Xamax jamais remis de sa chute, LS non plus, alors pkois Servette ? Y a que Sion (et encore me direz-vous) qui a semblé sortir des tréfond du classement, mais là aussi…juste une illusion.

    Fait droit chier la caque…cest encore l autre qui avait raison… en suisse romande, 1 seul club suffirait vu le niveau des gars qui gestionnent tout ca aussi bien que les avoirs du 2ème pillier…

    et jeune nest pas le problème, le truc, cest quavec les années, tu entasse un truc qui sappelle « expérience »…et parait, je dis bien parait, que cest la seule forme de connaissance au monde qu soit vraiment valable.

    alors, match nul pour l instant, et je me réjouis de voir quel départ va prendre SFC la saison prochaine..mais rien quavec les transferts, ca se verra… (fais chier, ils ns ont piqué Makélélé)

  7. @ Arpagaus
    Si tu nacceptes pas la critique même gentille, il faut peut-être faire un autre métier ou tu nauras pas loccasion toi non plus démettre des remarques désobligeantes. Tant de susceptibilité cest un peu limite.

  8. Monsieur Py truc « attaché au Servette » ? Mais me faites pas rire ! Pourquoi un indien multimillionnaire serait-il attaché à un club de foot genevois ? Est-ce quil sait au moins quil y a une rue de la Servette, à Genève (là doù vient le club) ? Les gens attachés au Servette, ce sont les valeureux qui vont à la Praille le dimanche, chapeau à eux. Les millionnaires qui achètent des clubs à leur fils, ils sont attachés aux retombées financières possibles et à leurs rêves de nabab. Pas au club. Je crois pas une seconde à cette histoire.

  9. Jattends avec impatience de lire HL etayer un peu ses theories sur les P ou cest juste du pessimisme pour etre pessimiste? Ou cest juste de la bonne mefiance envers les etrangers un peu trop bronzes? Tous des « marabouts » ceux la hein?

  10. Jadore ces procès dintention. Il est clair que les Pishyar ne sont pas des Servettiens de toujours. Il est clair que leur venue comporte une part de risque. Mais comme je lavais démontré dans le sujet des pigeons (je vous fais un copier-coller ou ça va ?), de toute façon, avec Vinas, on finissait dans le fossé. Puisque ce sont les seuls qui se sont présentés et que plusieurs personnes dignes de confiance les estiment sérieux, tout comme Vinas, le minimum est de leur donner une chance.

    Ceci dit, si quelquun a un projet concret à proposer avec des noms précis de Genevois pure souche (et pas juste un souhait comme la fait Grange) ayant des sommes intéressantes à mettre à disposition, il ne faut pas hésiter à les donner. Moi, ça fait 38 ans que jattends den voir, Weiler nétant pas un Genevois pure souche, ni Lavizzari.

  11. @ 1890

    Je my colle, mais visiblement, ça va pas être évident.

    Admira Wacker = Pishyar président = club en faillite = pas terrible sur le CV, pas bon signe pour le SFC. Cest compréhensible, ou cest trop compliqué?

    Et sagissant du sous-entendu rance que je serai anti-étranger, venant dun proche ou membre de la SG & Co. – quand on se rappelle le traitement infligé par ces sympathiques personnes à Dabo, aux « méchants » français jouant au Servette, le plan anti-Sion primitif et la haine teintée de xénophobie contre Vinas (« barre toi en Espagne, etc. »), je rigole.

    Par contre, quelquun peut mexpliquer pourquoi Admira Wacker est tombée en faillite, si les Pishyar ont payé toutes les dettes (cf. article) – cela semble fondamentalement pas logique?

    @ dumdum

    Pour les repreneurs étrangers, on peut dire que P.A. Weiller na laissé que des bons souvenirs, et Canal+ a fait tourner le club pendant un moment. Après, il y a eu un Coencas (quoique lhistoire est peu claire) ou un Roger, moins agréable pour le club. Et lexemple dAnschutz au GSHC! Il a fallu 25 ans et un groupe américain pour relancer le club – avec les Genevois, on attenderait toujours.

    Le problème cest pas la nationalité ou la race, cest le sérieux. Et jai pas entendu par exemple quAnschutz avait laissé quelques clubs en faillite en route.

    Cela étant, cest que si les Pishyar ne tiennent pas leurs promesses (on verra bien), ce seront les mêmes qui encensent les P. actuellement (et qui tressaient des louanges à Vinas et Fournier il y a pas si longtemps) qui seront les plus virulents et feront des banderoles et pleurnicheront en diront quil faut « rendre Servette au Servette » (copyright L.A. – toujours pas compris ce que cela voulait dire dailleurs).

    @ tilu boy

    Je suis vieux mais pas sage. [Part en rotant du Perrier, vu quil a du taf en retard]

  12. @ NF

    Procès dintention, non – une forme de scepticisme ou de méfiance inévitable, oui, vu ce qui sest passé en Autriche et vu le refus des garanties en juillet. Mais après le départ de Vinas, les P. ont été les seuls à vouloir sy coller – dont acte et voeux de succès. Je souhaite vraiment que Servette reprenne sa place « naturelle », en SL, et que les P. démontrent que les sceptiques ont tort.

    Par contre, je me permets dêtre amusé que ceux qui pronaient la patience, la politique des petits pas il y a quelques mois disent que cétaient les P. ou la mort assurée… On aurait eu un recadrage du budget, pas dambitions avouées de monter, mais un club en ChL, cest une base pour construire sur la durée.

    Quand le club a fait faillite, je pensais quil était essentiel que le club remonte en SL très très vite. Jen suis moins convaincu, certains clubs ayant eu des traversées du désert dune certaine durée pour mieux rebondir (cf. Bâle, voir Sion!). Par contre, une deuxième faillite, et là, cest fini à mon avis. Alors quon ne meurt pas de jouer en ChL (mais cest vrai que cela doit démotiver les rois du tifo den préparer pour 8 personnes).

    Vu quon est sur un site vaudois, je me permets dindiquer que je nai pas limpression de voir des arguments comme quoi le LS est mort sil nest pas en SL, etc. Par contre au hockey, on a limpression de voir les mêmes arguments au LHC quau SFC…

  13. Perso, jattend de voir. Ca fait 10ans que jai arrêté de ménerver avec le SFC. Je ne vois pas ce que les Pyshar peuvent faire de pire que les propriétaires précédents.
    Au pire ils perdront leur fric et la SA fera de nouveau faillite. Mais le SFC cest comme la mauvaise herbe, ça crève jamais.

  14. @H.L.
    Bien, on part dans des discussions censées, jaime mieux ça.

    Comme je lai déjà dit ailleurs, Vinas lui-même disait que les Pishyar sont des gens sérieux avec un projet sérieux. Alors, oui, il y a cette casserole en Autriche. Maintenant, larticle de lIllustré (toujours disponible sur grenats.ch) explique passablement de choses sur ce quil sest passé là-bas. Comme cela concorde avec les infos que jai pu glâner ici ou là, jai tendance à penser que cette faillite ne peut leur être imputée entièrement et que cétait peut-être la meilleure chose à faire pour nettoyer le club, aussi douloureux pour les supporters que cela puisse être.

    Jétais effectivement un ardent défenseur des petits pas jusquà lannée passée, durant deux ans donc. Pendant ces deux saisons, Servette a pu régulièrement progresser. Puis, arriva cette histoire dabonnements aux prix exagérés. Et là, après deux ans de progressions, pour la première fois, Servette régressa, un certain boycott se faisant sentir. Sportivement, ce fut également en-deça des années précédentes, et là encore, Servette recula.

    Puis arriva ce début de saison catastrophique où Servette effectua un demi-tour sur route, avec un retour vers le passé antérieur qui samorçait très sérieusement. Les raisons précises, je les ai évoquées longuement dans les commentaires sur les pigeons du mois, je ny reviendrai pas. Je te laisse ty replonger au besoin et répondre ici si tu le souhaites.

    Dès lors, il apparait comme une évidence que la politique des petits pas est un échec total, du moins dans la manière dont Vinas la menée. Restent alors 3 possibilibités :

    -continuer avec Vinas. Malheureusement, cétait la chute quasiment assurée. Et pas uniquement sportivement.

    -continuer la politique des petits pas, mais de façon plus ouverte que Vinas. Mais avec qui ? Personne ne sétant proposé, cette piste est sans avenir (quelque part, à mon grand regret). A Genève, nous navons pas un Grand Chelem qui arrive pour débroussailler la situation et reprendre la progression interrompue depuis un an. Cette solution à Lausanne est probablement la meilleure, mais il ny a personne pour lappliquer chez nous !

    -trouver un ou des repreneurs susceptible de développer le club. Là, une seule option est disponible : Pishyar. Leurs qualités sont connues et reconnues. Tout comme les craintes quils peuvent inspirer et leurs fondements. A partir de ces clés de lecture, chacun se forge son opinion.

    Pour ma part, sauf preuve du contraire, loption Vinas navait strictement plus aucun avenir, bien au contraire. Je lai démontré en long et en large. Reste, par défaut, loption Pishyar qui semble sérieuse.

    Si tu penses que loption Vinas était valable, explique moi en quoi mon raisonnement est faux.

  15. 20 mio pour finir en faillite…et en troisième division…ca nous amène a la prochaine question…combien lui en faudra-t-il pour remonter en Super League ??
    Est-ce que le SFC na pas assez enduré la folie de mégalos ces 10 dernières années pour ne pas commettre encore une fois la meme erreur ?

  16. @ HL : tu es qui pour te permettre tes commentaires sur la xénophobie de la SG ??? Oser critiquer un joueur africain au comportement douteux (fait avéré) et au rendement médiocre, ou critiquer un président dorigine espagnole parce quil est en bout de course, cest du racisme ????? On croit rêver !

  17. @jacouille :
    Juste pour dire, un club qui fait faillite cest des créanciers donc des entreprises qui finissent impayés, ce qui peut avoir de facheuses conséquences pour elles (licenciements, difficultés…voire faillite!) donc cest un tout petit peu plus grave que tu le laisses entendre. Je connais quelques entreprises qui ont beaucoup « apprécié » la faillite du LS il y a quelques années.

  18. A la première vision du personnage, jai immédiatement pensé à M.Roger. Sans arguments aucuns, cest juste une mauvaise sensation. Et aparemment il y a aussi des similitudes sur leur CV au niveau des faillites de clubs, Roger en Espagne, et Physiar en Autriche… Jespère me tromper…

  19. Jadore la photo avec les sieges vides derriere:-) Oui Geneve ville de foot, ville de hockey, ville hote du service des sports de la TSR!!!! loooool

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