Bienne affronte le SCB+1 à la PTT Arena

Cela pourrait être un nouveau concept, une de ces brillantes idées dont seule notre ligue nationale a le secret. Souvenez-vous des règlements qui changent en cours de saison, des demi-tours supplémentaires contre des adversaires répétitifs et inégaux, ou du «draft» des opposants en quarts de finale. Des génies vous dis-je, de ceux que l’on garde jalousement enfermés au fin fond d’un bunker administratif tant le monde entier nous les envie.

Leur hypothétique dernière trouvaille ? Je vous la livre ici sans mauvaise foi aucune, juste avec le goût amer de la déception au fond de la bouche. Chaque équipe, de préférence fortunée, peut se voir attribuer un joker par le saint patron de notre corps arbitral. Le club sélectionné pouvant dès lors bénéficier pour la ronde en question de la bienveillante myopie sélective du zèbre de service. Et à ce nouveau mode d’impartialité, il sied d’attribuer une note maximale à l’excellentissime Marco Prugger pour son infecte prestation arbitrale entre Berne et Bienne. Les adeptes du politiquement correct me diront que ceci n’est qu’un inepte torchon, tout sauf un «vrai» article, une parodie de journalisme. D’accord avec vous, mais pour ma défense, reconnaissez que ce sont les Prugger, Stalder, Mandioni et autre Stricker, ces génies du sifflet, qui ont ouvert les hostilités de par leur incapacité crasse à respecter le sport qu’ils sont censés protéger.

Doucement Marco, ça va finir par se voir…

Notre hockey souffre. Il a mal. Mal à ses arbitres. Chris McSorley voit des marionnettes, mais la vérité est pire encore. Certains de nos heads sont des clowns. Des clowns tristes à qui l’on a même de la peine à en vouloir tant ils paraissent dépassés à ce niveau. Il est facile de tirer sur l’ambulance j’en conviens, mais ce blessé-là s’est mis dans la panade tout seul. Pourquoi diable organiser de forts médiatiques examens d’aptitude pour son staff, alors que Monsieur Bertolotti sait pertinemment qu’il devra «rattraper» tout son monde sous peine de manquer de personnel.
Pis, est-il nécessaire de s’en aller fanfaronner devant les caméras bienveillantes de la TSR et ses questions si peu dérangeantes, déclarant avec aplomb que les anciens joueurs relevant le défi de l’arbitrage sont LA voie à suivre, que seuls ces derniers sont à même de sentir le jeu, d’en respecter l’essence et d’en connaître les petites perfidies de l’intérieur, pour conclure en reconnaissant n’avoir jamais encore pris la peine d’aller voir siffler le seul de ses employés répondant à ces critères, à savoir Didier Massy.
Bravo patron, un tel soutien, très théorique et rhétorique doit faire chaud au cœur et ne manquera pas de réconforter les nombreux passionnés qui sacrifient tant de soirées pour aller se faire huer aux quatre coins de la Suisse du hockey pour pas un rond.  Si les ex-joueurs reconvertis sont la voie à suivre, que l’on aille de ce pas compter fleurette aux récents ou futurs retraités de la compétition, aux Schaller, Rotaris, Rauch, Montandon (parce que je vous jure qu’un jour, il faudra bien que Gottéron se fasse à l’idée d’un vestiaire sans lui) et tous les autres, mais qu’on cesse de geindre et de pleurer le manque de relève sans agir.
Quelle que soit la démarche de la ligue, il est urgent de ne plus attendre et d’être capables à l’avenir de disposer de plus que deux arbitres professionnels pour une élite affichant six rencontres par ronde. Comment arbitrer à quatre alors que l’on est pas encore en mesure de le faire à trois de manière satisfaisante ?

Dommage pour les artistes

Le pire c’est que Bernois et Biennois s’étaient naturellement entendus pour offrir un spectacle de fort bonne facture à la flopée de fans réunis dans la PTT Arena (flopée : unité mathématique égale à beaucoup au carré). Par deux fois Berne vint à mener de deux unités. Par deux fois ils se firent remonter. Aux attaques travaillées à une touche et diablement véloces des Ours, les Seelandais répliquaient avec fougue, culot et folie, à l’image de leur troisième réussite tout droit sortie des manuels de hockey pour les puristes et l’égalisation d’un Fata plein de malice pour l’occasion. 4 à 4 puck au centre, de bien belles conditions à l’approche du dernier acte.
Mais Monsieur Prugger ne l’entendant pas de cette oreille, de suspense il ne devait plus y avoir. Ignorant de la plus belle des arrogances les incartades de Furrer et cie, il sévit avec la plus stricte des intransigeances à la moindre broutille commise par un visiteur. Trois nouvelles punitions infligées par ce malade imaginatif plus tard et le SCB de mener de deux nouvelles longueurs qui devaient s’avérer être celles de trop pour des Biennois décontenancés, énervés et exténués par leur continuel combat en infériorité numérique, incapables dès lors de recoller aux basques de leur hôte.
Le SCB n’avait pas besoin de ce coup de pouce, il n’avait d’ailleurs rien demandé à personne. Il est même probable qu’il eut remporté la partie à la régulière, à témoin cet ultime but, petit bijou né d’une rupture à cinq contre trois finement menée et conclue par l’éternel Trevor Meier, scellant le score final à 7 à 4.
Bienne perd donc encore, sans avoir été déclassé, mais en ayant été mis encore une fois en face de ses propres carences, en face des limites de certains de ses éléments. Les retours au jeu espérés des nombreux blessés et malades feront le plus grand bien à un groupe que l’on sent puiser tant et plus dans d’insoupçonnées réserves. Car il y a du talent et de la passion au HC Bienne. Quant à savoir si cela sera suffisant pour chaparder quelques points non-budgétés contre Davos et Zurich ce week-end, poser la question est déjà signe que Bienne a réussi son pari.
De Berne, ici c’est Bienne, et l’aventure continue.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Berne – Bienne 7-4 (2-2, 3-2, 2-0)

Bern Arena, 16’110 spectateurs.
Arbitres : MM. Prugger, Wehrli et Wirth.
Buts : 10e Reichert (Chatelain, Leuenberger) 1-0, 12e Froidevaux (Plüss) 2-0, 14e Nüssli (Fata, Ling/5 c 4) 2-1, 19e Tschantré (Himelfarb, Truttmann) 2-2, 25e Gamache (Josi, Bordeleau/5 c 4) 3-2, 31e (30’48 ») Plüss (Jobin, Roche/5 c 4) 4-2, 32e (31’53 ») Himelfarb (Truttmann, Tschantré) 4-3, 33e (32’09 ») Fata 4-4, 37e Furrer (Rytz, Plüss/5 c 4) 5-4, 46e Furrer (Josi, Gamache/5 c 4) 6-4, 57e T. Meier (Froidevaux, D. Meier) 7-4.
Berne : Müller; B. Gerber, Furrer; Roche, Ziegler; Rytz, Josi; Jobin, Leuenberger; P. Berger, Chatelain, Reichert; Abid, Bordeleau, Gamache; A. Berger, Plüss, Rüthemann; T. Meier, Froidevaux, D. Meier. Entraîneur: Van Boxmeer.
Bienne : Caminada; Hill, Reber; Schneeberger, Gossweiler; Kamerzin, Kparghai; Meyer; Ling, Fata, Nüssli; Küng, Peter, Ehrensperger; Tschantré, Himelfarb, Truttmann; Wetzel, Brägger, R. Gerber. Entraîneur: Ehlers.
Notes : Berne sans Dubé, P. Bärtschi ni Kobach (blessés). Bienne sans Steinegger, D. Bärtsch, Beccarelli, Tschannen (blessés), Wegmüller, Neff (malades) ni Tuomainen (surnuméraire). Présence de Didier Cuche dans les tribunes.
Pénalités : 5 x 2′ contre Berne. 8 x 2′ contre Bienne.

Écrit par Jean-Philippe Ritz