Le LS quitte l’élite dans un stade en fête

La passion, le délire, l’amitié, l’amour d’un club, l’appel de la saucisse ou tout simplement l’envie de passer une belle journée en bonne compagnie, il y avait un peu de tout ça pour me motiver à monter à Bâle dimanche après-midi. Ceci après un mariage hors du commun ponctué par une gueule de bois à la hauteur de l’événement. Malgré les petits nains et la défaite, on n’a pas regretté le déplacement au Parc St-Jacques.

En général, après un mariage que tu termines à 7 heures du mat’, le bon sens voudrait que tu rentres à la maison pour te reposer et tenter de reprendre des forces pour la semaine de travail qui t’attend. Sauf que ce dimanche sur le coup des 14 heures, le soussigné et son acolyte – le fameux Jazz que l’on ne présente plus sur ce site – ont tenu la promesse qu’ils avaient faite à un joueur du LS quelques heures plus tôt à l’apéro. A souligner aussi que le mariage en question – une ode à la joie et aux bons types – se déroulait dans la région de Neuchâtel et que, vu qu’on dormait sur place, une partie de la route avait déjà été effectuée. Et de toute façon, il n’y a jamais grand-chose à faire un dimanche après-midi, non ?C’est ainsi qu’on débarqua aux alentours de 15h30 au Parc St-Jacques pour cette 36e et dernière ronde du championnat. Comme d’habitude, la foule afflue autour du plus grand stade du pays, l’ambiance est bon enfant et le car des supporters lausannois peut même se parquer sans problème aux abords de l’enceinte, quasiment sans protection policière. En regardant les 32’000 personnes autour de nous et en dégustant la délicieuse saucisse (à bon entendeur…) accompagnée d’une bière fraîche, on se convainc une nouvelle fois que le LS et le FC Bâle ne boxent pas dans la même catégorie. Bon ok, ce constat est aussi pertinent qu’affirmer que Bastian Baker a plus de chances de choper une meuf en boîte qu’Henri Atamaniuk…
Reste que je profite de ce papier pour féliciter les dirigeants du Lausanne-Sport pour la réussite de leur repas de soutien : une salle adéquate et archicomble, une bonne organisation, un excellent comique (bravo Thomas Wiesel), un service impeccable et un menu qui, malgré un plat principal aussi crédible que Matar Coly en attaque, a plus ou moins tenu la route. Avec près de 900 personnes présentes pour soutenir une équipe reléguée depuis plusieurs journées, force est de constater que le club numéro 1 du canton sait encore rassembler.

 

Larmes et fleurs 

Sans le moindre enjeu pour les deux formations, le match va ressembler à un immense gala de football-champagne-hommage. C’est ainsi qu’une cérémonie est organisée avant la rencontre pour remercier Murat Yakin, Yann Sommer et Valentin Stocker, tous les trois sur le départ. Tandis que l’entraîneur démis de ses fonctions arbore un sourire crispé, les deux joueurs emblématiques du FCB versent un torrent de larmes durant ce moment de grandes émotions. Accolades, discours et embrassades, tout y passe, à tel point que la partie va débuter avec cinq bonnes minutes de retard. Les deux internationaux, ayant respectivement signé pour le Borussia Mönchengladbach et le Hertha Berlin, laisseront assurément un grand vide dans le cœur des supporters rhénans. Un peu moins dans celui des fans adverses, surtout Stocker dit le Valbuena du pauvre… 
Comme évoqué plus haut, ce match des extrêmes va donc s’apparenter à une partie amicale entre un champion suisse peu concerné et un futur relégué venu défendre son honneur, et accessoirement disputer une dernière rencontre dans un stade plein avant un bon moment. Les buts et les occasions seront légions, notamment pour un LS séduisant et loin d’être ridicule. Sans un manque de réussite des attaquants vaudois, l’aide du poteau sur une frappe de Feindouno et une superbe parade de Yann Sommer, les hommes de Marco Simone auraient pu l’emporter (si si) pour leur jubilé en Super League. D’un autre côté, la phalange de Murat Yakin a marqué à chaque fois qu’elle a décidé de pousser. Autant dire qu’en cette journée portes ouvertes, si le LS en avait mis 5, le FCB en aurait probablement planté 7…

Une autre galaxie

Je ne te cacherai pas qu’avec nos 4 heures de sommeil et notre mal de crâne que ne renierait pas Frédéric Beigbeder après une soirée au Festival de Cannes, on a failli s’endormir deux-trois fois. Mais, tantôt une ola, tantôt un but, tantôt une clameur nous empêcheront de succomber aux bras de Morphée. On a particulièrement apprécié la magnifique ovation réservée à Yann Sommer lors de sa sortie à la 62e minute : c’était beau, émouvant et sincère. Rien que pour ce moment-là, rien que pour cet instant de communion et de grâce entre un gardien et ses fans, on était heureux d’avoir fait ce crochet dominical. Il y aura aussi cet incroyable tifo en fin de match, suivi de la remise de la coupe qu’on assistera par respect pour ce champion qu’on adore détester mais qui, il faut bien l’admettre, est une véritable locomotive pour le football suisse. Sous une pluie de confettis dorés et entourés de leurs enfants, les Rot-Blau pouvaient savourer ce cinquième titre de champion consécutif, un exploit sans précédent dans l’histoire du ballon rond helvétique.
Des images aussi belles qu’éloignées de la dure réalité du football vaudois… Relégué avec 18 points de retard sur le neuvième (!), sans nouveau stade avant 2019 (?), sans soutien politique et sans joueur du cru (ou presque) dans son onze de départ dimanche après-midi, le Lausanne-Sport mérite son étiquette de cancre de Super League. On ne reviendra pas davantage sur cet exercice à ranger aux oubliettes ; on saluera toutefois l’arrivée de Francesco Gabriele pour la saison prochaine, un entraîneur plein de promesses dont le carnet d’adresses risque d’être bien différent et beaucoup plus local que celui de l’imposteur Laurent Roussey.
Alors que la fête battait son plein sur la pelouse avant de se poursuivre tard dans la nuit sur la Barfuesserplatz, on quitta le stade avec le maillot d’un joueur du LS sur le dos. Certains supporters bâlois auront un petit sourire en coin en nous voyant. Compassion ou moquerie ? Certainement un peu des deux. Compassion et moquerie, deux mots qui résument assez bien la saison 2013-2014 du LS…
Photos FCB de Pascal Muller

FC Bâle – Lausanne-Sport 4-2 (1-0)

Parc Saint-Jacques, 32’412 spectateurs.
Arbitre : M. San.
Buts : 8e Albian Ajeti 1-0. 48e Tafer 1-1. 60e Callà 2-1. 69e Callà 3-1. 70e Coly 3-2. 91e Serey Die 4-2.
Bâle : Sommer (62e Vailati); Voser, Sauro, Arlind Ajeti, Aliji; Embolo, Elneny (75e Serey Die), Frei, Callà; Albian Ajeti (83e Stocker), Sio.
Lausanne : Signori; Banana, Mevlja (77e Katz), Sonnerat; Chaksi, Ekeng (33e Zambrella), Tafer, Ravet, Facchinetti (85e Njo-Lea); Coly, Feindouno.
Carton jaune : 92e Serey Die.
Notes : Bâle sans Ivanov, Xhaka (blessés), David Degen, Philipp Degen, Diaz ni Schär (pas convoqués). Lausanne-Sport sans Fickentscher ni Gabri (blessés). 43e tir de Feindouno sur le poteau.

A propos Marco Reymond 470 Articles
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4 Commentaires

  1. Un retour à sa juste place. Enfin, pas encore puisque sa juste place serait en 1ère ligue (fusion avec LeMont ?).

    A quand une nomination pour les Pigeons de cette équipe de branguignols ? Et de Joseph ?

    Me réjouis des derbys l’année prochaine pour montrer que le Lac appartient à Genève !

    Bonne relégation les Loz.

  2. @Blue Raph Affligeant oui, provocation à 2 francs probablement.
    Toutefois, la question de savoir pourquoi Zubi est nominé au Pigeon et quid des joueurs du LS et de Joseph ?

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