Quel ramdam pour Radamel !

Place désormais au groupe C ! Tête de série, la Colombie tentera de se qualifier pour les huitièmes de finale, ce qui serait déjà une belle performance pour ce pays habitué aux éliminations précoces et aux psychodrames nationaux. Gageons toutefois qu’avec la Grèce, la Côte d’Ivoire et le Japon comme adversaires, il y a de la place pour passer…

1) Pourquoi avons-nous choisi de présenter ce pays ?Pour rendre hommage à un joueur trop tôt disparu, Andres Escobar, son ancien capitaine. Et parce que la Colombie est, par excellence, le pays des idées reçues, des monstres clichés qui ne font rire personne, au sujet de sa mafia, de ses narcotrafiquants, du FARC, de son café, de ses scandales à répétition, de sa corruption et de ses bombes sexuelles à damner un saint. Et moi, les clichés et les idées reçues, j’adore !
2) A quoi sert ce pays ?
A tomber inévitablement dans toutes ces ineffables banalités évoquées plus haut. A nous faire flipper à propos des cartels de Medellin et de Cali ou des FARC au moment de choisir notre future destination de vacances. A se souvenir que la Colombie tient son nom de Christophe Colomb qui n’y a pourtant jamais mis les pieds. A se faire quand même un peu rêver avec ces plages paradisiaques et son café délicieux. A savoir aussi que le président du Venezuela Nicolas Maduros y est né et que juste à cause de cela, il n’aurait en principe aucune légitimité pour diriger cette nation voisine et néanmoins amie.
3) Comment se sont-ils qualifiés et surtout pourquoi ?
Après 457 minutes durant lesquelles la Colombie n’avait plus concédé de buts – meilleure défense du continent avec 7 buts encaissés en 13 rencontres – elle avait carrément frisé la correctionnelle face au Chili, en octobre dernier, devant son public à Barranquilla. Menés 3-0, les Colombiens avaient finalement comblé ce déficit grâce notamment à deux buts de Falcao (sur pénalty) dans le dernier quart d’heure. Bref, ils ont eu chaud aux fesses avant de terminer finalement deuxièmes du groupe éliminatoire, derrière l’Argentine. En résumé, des mercenaires engagés dans des gros championnats à l’étranger et qui ont fait le job, sans plus, pour obtenir leur ticket pour le Brésil.

4) Pourquoi vont-ils gagner la Coupe du Monde ?
Absents depuis 1998 des phases finales – un sacré bail pour une si grande nation de football – les «Cafeteros» espèrent bien effacer un jour le cauchemar de leur élimination en 1994, aux Etats-Unis. Cette sortie prématurée de la compétition alors qu’ils se voyaient gagner le trophée avait été vécue comme un fiasco national. Avec, comble du malheur, l’assassinat du capitaine Andres Escobar. Vu que le Saint Graal leur a échappé depuis toujours et que lors des dernières participations (1990, 1994 et 1998), ils n’avaient jamais été plus loin que le premier tour, cette fois-ci sera la bonne!
5) Pourquoi vont-ils se faire éliminer au premier tour ?
1. La loi des séries. 2. L’histoire qui se répète et les ligaments de Falcao qui re-pètent. 3. Un karma de m….. 4. La super boulette dans un match décisif contre le Japon, à Cuiabá, de Faryd Mondragon (promu titulaire) qui devient ainsi la risée du monde entier et qui se dit qu’il aurait peut-être dû laisser la place aux jeunes!
6) Qui sont les joueurs à surveiller ?
L’idole des foules, le Dieu vivant, Radamel Falcao. La Colombie entière est suspendue au dernier bulletin de santé émanant de son chirurgien madrilène qui se veut toujours très optimiste. On se souvient encore avec saisissement comment, le 22 janvier dernier, le temps s’était arrêté à Chasseley pour ses 47 millions de compatriotes. Le Monégasque souffre d’une lésion du ligament croisé antérieur du genou, soit la pire calamité qui puisse gâcher la vie d’un footballeur, hormis celle de se faire piquer ses écouteurs Sony dernier modèle à 1’500 balles dans les vestiaires. Gauche ou droite, c’est égal (surtout pour un type qui joue aussi bien d’un pied que de l’autre), les deux faisant de toute façon super mal. Dans le cas de sa Principauté Radamel, c’est du genou gauche dont on parle.
Le gardien remplaçant Mondragon qui, s’il est sélectionné, deviendrait, à 43 ans, le plus vieux joueur à prendre part à une phase finale. Le record étant détenu pour l’instant par Roger Milla.
L’une des trouvailles de Pekerman est d’avoir opté pour un véritable numéro 10 et de choisir Macnelly Torres, digne successeur de Valderrama, pour tenir cette position stratégique. Alors, on aura aussi un oeil sur lui.
7) Qui sont les joueurs à ne pas surveiller, mais dont on peut éventuellement se moquer ?
Mondragon qui, s’il joue, aura le poids de ses artères à gérer. Et en cas de couac, il fera la une de la presse colombienne et le régal des caricaturistes des autres pays du groupe voire du monde entier!
On devrait quand même s’intéresser à Víctor Ibarbo. Le pauvre type s’est récemment payé la honte de sa vie en envoyant sa fiancée à l’hôpital, non pas pour l’avoir battue. La demoiselle n’avait visiblement pas supporté la douleur que lui avait produit un rapport sexuel, en raison de l’organe disproportionné du sociétaire de Cagliari. Et moi qui croyais que les footballeurs en avaient des petites. Comme quoi ! Les clichés hein?
8) Une bonne raison de les supporter ?
La Colombie est dans un groupe super «FARCile» (oui, bien pourri le jeu de mots ! Mais j’assume). Si elle ne se qualifie pas au moins pour les huitièmes, les joueurs devront trouver de bonnes excuses pour ne pas passer devant le peloton d’exécution en rentrant au pays…
C’est un groupe sympathique qui fait la une des pages people et glamour, toujours à la rubrique des heureux événements. A l’image de Luis Amaranto Perea tombé raide dingue amoureux de Digna Luz Murillo, sans se douter une seconde qu’elle était une des femmes les plus rapides du pays qui avait même participé aux Jeux Olympiques. Derrière chaque grand homme, il y a une grande femme et c’est le cas pour le capitaine, Mario Alberto Yepes, marié à la journaliste Carolina Villegas. Madame Mondragon a remporté, quant à elle, le marathon de Cali. Même l’entraîneur argentin Pekerman est en couple avec Matilda qui fut sa fiancée dès l’adolescence. James Rodríguez a marié à 19 ans, Daniela, la soeur du gardien David Ospina. Elle est une joueuse de volley très réputée. On comprend mieux dès lors pourquoi Shakira a dû se rabattre sur le FC Barcelone pour trouver chaussure à son pied.
La bonne nouvelle pour la chanteuse et ses fans : grâce à un calendrier parfaitement harmonisé (par le hasard des tirages au sort…), elle pourra non seulement suivre tous les matches du premier tour de son mari avec l’Espagne mais, avec un minimum d’organisation et surtout un jet privé, elle sera aussi en mesure d’encourager sa Colombie chérie. Et ça, c’est réellement une excellente info. Franchement, juste pour la voir tortiller son petit popotin dans les loges royales de Maracaña  – quand bien même elle ne sait pas ce qu’est un hors-jeu  – et bien je dis : oui à la Colombie en finale.

9) Une bonne raison de ne pas les supporter ?
Ils sont tous entre de très bonnes mains. Même Radamel Falcao file le parfait amour avec la chanteuse argentine Lorelei Tarón, rencontrée dans une église catholique ! Alors quand il ne te reste plus que les yeux pour pleurer et le poster de ton idole au-dessus de ton lit, cela devient franchement insoutenable pour la groupie fanatique.
10) Bon d’accord, mais sinon ?
Une énumération longue comme un jour sans pain de scandales impliquant des joueurs plus ou moins connus, actuels ou anciens, à l’instar du mythique gardien Higuita ou du fantasque attaquant Faustino Asprila. Des relations sulfureuses avec la mafia, la drogue, l’alcool, les filles, les armes à feu, des meurtres et tout le tralala…
Donc, avant de terminer avec les clichés colombiens, on en remet vite une petite couche avec une liste non exhaustive de faits et de méfaits perpétrés par ces «Cafeteros» pas toujours recommandables.
En août 2011, dans un bar de Bogota, le sélectionneur Hernán Darío Gómez, complètement ivre, avait tabassé une femme, ce qui lui avait coûté son poste. Il a retrouvé du taf au Panama…
En 2009, Javier Flórez, un modeste joueur d’Atlético Junior, pas content à la sortie d’un match perdu, a tué par balles un jeune supporter de Barranquilla. A Cali, El Tigre Jairo Castillo a provoqué un accident mortel de voiture, alors qu’il se trouvait en état d’ébriété, tuant les deux jeunes filles qui l’accompagnaient. Ce grand talent était sur le point de partir pour le Calcio, où un juteux contrat avec Genoa l’attendait. Il a encore récidivé avec délit de fuite après un autre accident.
Allez, on enfonce le clou ! René Higuita, le tout grand gardien des années 80 à 90, n’échappe pas à ce palmarès. En 1991, il est allé rendre visite en prison au plus grand narcotrafiquant que la Colombie ait connu, Pablo Escobar Gaviria, se vantant d’être son ami. En 1993, Higuita est arrêté pour une sombre histoire d’enlèvement. René dut payer cash ses frasques extra-sportives en étant exclu de la sélection de 1994, aux Etats-Unis. Le pauvre a même été emprisonné injustement durant six mois et a finalement été dédommagé par le gouvernement colombien à hauteur de 17’500 dollars! Alors qu’il terminait sa carrière en Equateur, il fut encore une fois rattrapé par une sordide histoire de consommation de drogue.
Albeiro el «Palomo» Usuriaga est encore un de ces énormes talents colombiens qui afficha plutôt son nom au tableau des scandales et consommation de substances prohibées. Ancienne pièce maîtresse du Nacional de Medellín qui remporta la Copa Libertadores en 1989 et membre de l’équipe nationale en 1990, Usuriaga a finalement été suspendu pendant deux ans par la fédération argentine de football pour contrôle positif à la cocaïne sous le maillot d’Independiente de Avellaneda (en 1997). Le 12 de février de 2004, il fut assassiné près de son domicile de Cali pour une banale affaire de coeur ou de fesses, ou les deux. Bref. Il est mort à 37 ans.
En dehors des terrains, la vie de Faustino el Tino Asprilla fut loin d’être un long fleure tranquille. En 1993, sous le maillot de Parma, Asprilla était déjà devenu célèbre pour ses accidents de la circulation et sa vie nocturne agitée. En 2008, il a fait de la prison préventive pour des coups de revolver tirés «en l’air». A Tulua, Asprilla a fait feu plusieurs fois pour des motifs futiles, dans sa propriété mais également dans des discos de la ville, dans un hôtel de Carthagène et à l’Uni de Santiago.
Voilà, maintenant, place au jeu !

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6 Commentaires

  1. @ Jean-Paul

    Ta remarque m’a bien fait marrer.
    en fait pour prendre une photo avec Gary Lineker, fallait cracher 500 balles suisses.
    Je te laisse imaginer le tarif pour une bière ….j’ai gardé mon argent pour l’apéro dominical….et voila !

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