La Coupe s’éloigne pour le Danemark

Portés par leur miraculé Christ-ian Eriksen depuis son lit d’hôpital, les Danois sont passés proche d’être l’équipe badass de cet Euro en ouvrant le score dès la deuxième minute face à l’un des favoris du tournoi. De quoi surprendre une séduisante équipe de Belgique qui s’est appuyée sur son badass à elle, Kevin De Bruyne, à l’œil désormais affuté, pour faire tourner le match en sa faveur et remporter la mise 2-1. Ratée, la communion sacrée au Parken Stadium.

Le match en deux mots

L’homme-mage. Ou l’Hommage.

L’homme du match

Kevin De Bruyne. C’est généralement par l’effort qu’il devient si rouge, mais le Citizen l’était pour d’autres circonstances : montrer qu’il ne laisse rien au hasard quand les siens font n’importe quoi. Résultat ? Une passe décisive et un but victorieux en 45 minutes. On rappelle que le gars s’est quand même fait exploser l’œil en finale de la Ligue des Champions mais qu’il arrive encore à distiller une merveille de passe pour Hazard et marquer à bout portant pour son retour sur les terrains. Une bruine devenue déluge.

La buse du match

Un autre revenant, mais un autre combat. Quand Roberto Martinez se dit qu’il va remplacer Dedryck Boyata pour Jason Denayer, les Danois flairent sûrement le bon coup à jouer puisque le pion de l’une des pires équipes de Bundesliga laisse sa place au « patron » défensif du club le plus décevant de la Ligue 1. Un coup de génie du sélectionneur, et un coup de pied réussi par le joueur lyonnais (catastrophique cette fin d’après-midi) qui fait offrande d’un but à Yussuf Poulsen pour l’ouverture du score dès la 2ème minute du match. Le public exulte, mais un peu trop tôt puisque l’hommage pour Eriksen est prévu dix minutes plus tard.

Un marquage, quel marquage ?

Le tournant du match

Christian Eriksen. Sans jouer, il a presque chipé la place de l’homme du match à Kevin de Bruyne. C’est lui qui transcende son équipe en début de rencontre depuis la chambre de son hôtel. C’est lui qui donne le sourire aux supporters et supportrices amassés dans le plaisant Parken Stadium. Et c’est lui qui insuffle son énergie retrouvée pour donner l’espoir au fantôme Kasper de marquer dans les arrêts de jeu. Si les Danois se qualifient au prochain match, il en sera le prophète.

L’esthète du match

Le 12ème homme, celui qui fait du bruit, qui chante, qui boit (même de la Heineken) et qui souligne la mémoire de son « Messi », meilleur joueur de la sélection, à la 10ème minute comme son numéro. Tout un symbole. Il y a trois mois encore, retrouver 25’000 personnes collées-serrées dans des gradins était aussi improbable que la victoire de la Suisse à l’Eurovision. Ou à l’Euro tout court.

Le geste pourri du match

Les théâtres sont restés fermés durant plus d’une année, mais ça n’empêche pas certains comédiens et comédiennes de pratiquer leurs pièces en catimini. C’est à croire que Mikkel Damsgaard s’est fendu de répétitions fréquentes aux côtés de Mads Mikkelsen pour espérer gagner un jour l’Oscar du meilleur cascadeur. Car sa simulation de la 69ème minute fût l’hommage ultime à une pratique ancestrale qui ne cesse de se bonifier avec le temps dans le monde du football. Et respect à l’arbitre qui n’a même pas eu besoin de consulter la VAR. Enfin.

Meunier ne dort pas. 

Le chiffre à la con

2. Comme le deuxième but le plus rapide de l’Euro, œuvre de Yussuf Poulsen. Un grand merci au pertinent Brian Wakker qui, avec des statistiques aussi improbables qu’intéressantes, nous éduque jusque dans le canapé. SERAFE n’a jamais été aussi bien rentabilisé que durant l’Euro.

L’anecdote

Ce ne sont pas Dries mais cent sélections qui sont fêtées pour l’inusable Mertens. Et au vu de la performance catastrophique de son coéquipier en défense, on ne se réjouit pas de voir cette génération dorée laisser place à la mordorée. Parce qu’en terme de colorimétrie, on se rapproche dangereusement des selles.

La rubrique de Vic : …et si le match était une danse ?

Certainement le swing : il fait tourner les têtes, comme le fait Kevin de Bruyne à chacune de ses sorties sur un terrain de football.

Et si le match avait eu lieu en 2020 ?

Aperçu aux abords du Parken Stadium un burger-frites en main, Eden Hazard est encore rattrapé par ses vieux démons (ou diables). Il est puni par sa sélection et ne rejoint pas son jardin. Martinez décide alors de le remplacer par Denayer. Décidément. Chez Christian Eriksen par contre, la foutue attaque au cœur n’est qu’un vieux cauchemar. Sur le front de l’attaque, il fait plutôt chavirer le cœur des fans en marquant le premier but du Danemark à l’Euro 2020. Quant à Martin Braithwaithe, il ne fait pas trembler le poteau mais les bandes passantes danoises en marquant de la tête son but égalisateur.

La minute Pierre-Alain Dupuis

PAD n’est plus aux commandes, alors soulignons le cohésion du duo Brian Wakker/Raphaël Nuzzolo qui soutenait un Philippe Von Burg motivé comme jamais sur le front de l’attaque (des commentaires). C’est toujours plus pertinent que Seferovic avec la Nati. Par contre, si quelqu’un peut expliquer l’inexplicable moment de la 62ème où le journaliste se souvient que « vous avez sûrement déjà dû entendre votre entraîneur vous dire dans le vestiaire qu’ils ont deux jambes et deux pieds comme nous, même si le « nous » est illustre et que ça ne débouche pas automatiquement sur la victoire ».

Du coup, c’est une bonne situation ça, scribe?

La rétrospective du prochain match

Qualifiée, la Belgique attend de pied ferme son prochain adversaire. Le staff fait tourner l’effectif et dévoile aux yeux du monde le sombre avenir de la sélection. Denayer n’y arrive toujours pas au cœur de sa défense en mousse et décide de se reconvertir en rameur professionnel. Au moins, il aura la chance de surnager. L’avantage de ce turnover, c’est que les frères Hazard, De Bruyne et consorts semblent enfin prêts à botter les fesses de leurs concurrents directs, à commencer par les Français lors d’une digne revanche de la Coupe du Monde 2018. Le changement, c’est maintenant. Quant aux Danois, c’est simple : Saint Christ-ian va réaliser la prophétie d’une qualification inespérée il y a moins d’une semaine et faire passer un tour à son équipe, tout ça sans bouger de son lit. D’ailleurs, les employés du Parken Stadium sont déjà en train d’ériger une statue pour le natif de Middelfart. Et cette histoire n’est pas un pet mouillé.

A propos Vic Perrin 21 Articles
Un peu casse-cou, mais pas trop casse-couilles

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