Renflouage partiel, mais suffisant

Présentant toujours de sérieuses et inquiétantes lacunes défensives, mais montrant un meilleur visage que contre Bâle, Lausanne a fait le nécessaire en repartant de Kreuzlingen avec les trois points, non sans avoir pu compter sur ce brin de chance nécessaire au succès. Emmené par un Zeller enflammé, le LHC se relance dans la course aux premières places.

Pourtant, tout avait été mis en œuvre pour réaliser un nouveau fiasco: Baumann fut subtilement utilisé dans un rôle totalement à contre-emploi en complétant le duo Yake-Charpentier dans la première triplette. Ensuite, Dany Gélinas a donné un temps de glace frisant l’indécence à la catastrophique paire de défense composée de Trunz et Lardi, ce dernier ayant paradoxalement réalisé trois assists pour son camp). De surcroît, le LHC avait décidé de démarrer la rencontre avec un handicap de -1 en laissant Schrepfer marquer le premier but pour son équipe après 25 secondes de jeu. De retour au jeu, Schäublin a pu à nouveau montrer toute l’étendue de sa maladresse en effectuant trois monstrueuses boulettes sur ses trois premiers shifts. L’honneur fut donc sauf. Avec seulement trois défenseurs valides, la tâche parut d’emblée problématique.

Se(r)vice minimal

De manière étonnante, les Vaudois ne se laissèrent pas impressionner par cette grosse cylindrée thurgovienne emmenée par son public déchaîné et, sans être géniaux, égalisèrent par l’opportuniste Lüssy. Le score de parité à l’issue de la première période était plutôt bien payé dans la mesure où les Lausannois évoluèrent dans la continuité de leur match précédent, et ce malgré un poteau de Rüfenacht à la 15e minute. Dès le retour des vestiaires, Lardi a failli marquer l’autogoal de la saison (celui contre Neuchâtel excepté) en déviant parfaitement un envoi de Lemm entre les jambières de Tobler. Miraculeusement, le portier du LHC a empêché (par un moyen qui restera à jamais indéterminé) le puck de rentrer. Cette action initialisa une série d’arrêts déterminants réalisés par le dernier rempart lausannois tout au long de la rencontre. Après l’avantage pris par le LHC à la marque via un époustouflant rush de Zeller, il ne fallut attendre que quelques secondes pour assister à l’égalisation de Thurgovie. Sur cette action, il est difficile de croire que le boulevard laissé par l’arrière-garde lausannoise était involontaire, tant les joueurs présents sur la glace ont laissé faire…
Face, il faut le dire, à des locaux un tantinet limités, les Lions prirent un léger ascendant tout en continuant à se faire peur sur des contres thurgoviens qui auraient pu faire mal. Globalement aidés par un arbitre assez conciliant, le LHC reprit une longueur d’avance par l’inarrêtable Zeller, bien lancé par un Gailland appliqué et travailleur. Comme souvent, quatre minutes d’errements vaudois à l’entame du troisième tiers-temps furent sanctionnées par une égalisation des pensionnaires de la Bodensee Arena. Contre toute attente, c’est Charpentier, sur son unique bel ouvrage de ce match, qui redonna l’avantage à ses couleurs, bien servi par le vraquier Baumann. Zeller (encore lui !) se chargea de sceller le score sur un contre assassin.

Jeu de faiblesse

Possédant le pire jeu de puissance du championnat juste devant les GCK Lions – seulement 14.9% de réussite dans cet exercice – le LHC a soigné cette statistique en ne convertissant aucune de leurs quatre possibilités. Plus grave encore, l’équipe vaudoise ne s’est jamais montrée dangereuse dans cet exercice en démontrant une extrême lenteur dans la vitesse d’exécution et en faisant systématiquement les mauvais choix. En continuant de la sorte, les Lions ne pourront prétendre à lutter pour le titre, tant cet aspect du jeu est primordial. Fort heureusement, les Thurgoviens se montrèrent également bien maladroits dans ce domaine, malgré la persistance qu’eut Gélinas à aligner Yake en box-play.
Au niveau de la rocade effectuée entre Baumann et Rüfenacht, le bilan est franchement peu convaincant: ne dépassant que rarement la vitesse d’un escargot grimpant le Mont Ventoux à reculons, la première ligne du LHC ne fut que très rarement dangereuse. Au point qu’il faille sérieusement se poser la question du remplacement du poids mort Yake par Mikkola pour les échéances à venir. La deuxième ligne, pas complémentaire pour un sou, étant logiquement inefficace, la seule réjouissance est venue du trio Zeller-Miéville-Gailland. Enfin bien entouré, le grand numéro 71 démontre enfin toute l’étendue de son grand potentiel en marquant trois splendides buts imprégnés d’un sang-froid souverain.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Thurgovie – Lausanne 3-5 (1-1 1-2 1-2)

Bodensee Arena : 738 spectateurs.
Arbitres : MM. Koch, Grossniklaus et Zimmermann.
Buts : 1re Schrepfer (Schumacher, Bodenmann) 1-0. 13e Lüssy (Lardi, Staudenmann) 1-1. 27e Zeller (Leeger, Gailland) 1-2. 28e Lemm (Trachsler, Huhto) 2-2. 34e Zeller (Gailland, Miéville) 2-3. 43e Trachsler (Plankl, Kradolfer) 3-3. 46e Charpentier (Baumann, Lardi) 3-4. 59e Zeller (Gailland, Lardi) 3-5.
Pénalités : 4 x 2′ contre Thurgovie; 6 x 2′ contre Lausanne.
Thurgovie : Flückiger; Huhto, Schumacher; Ott, Welti; Kradolfer, Jaag; Julien Bonnet; Bodenmann, Conte, Schrepfer; Hogeboom, Fehr, Schoop; Trachsler, Plankl, Lemm; Ruhnke, Capaul, Dommen.
Lausanne : Tobler; Trunz, Lardi; Leeger, Schäublin; Weisskopf, Chavaillaz; Baumann, Yake, Charpentier; Lüssy, Staudenmann, Rüfenacht; Zeller, Miéville, Gailland; Frunz, Suri.
Notes : Thurgovie sans Helfer ni Ambass (blessés); Lausanne sans Tremblay, Sigrist, Bonnet (blessés), Villa (examens), Grieder (lausannite aiguë), ni Mikkola (surnuméraire).

Écrit par Mathieu Nicolet

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6 Commentaires

  1. Grieder (lausannite aiguë) ….

    A lire l’article, malgré le seul compartiment de jeu où il excelle (dans les tribunes), Grieder n’était pas le seul défenseur à la rue hier soir.

    Lausanne reste Lausanne. Et c’est probablement pour ça qu’on y revient chaque fois

    Salutations

  2. Grieder (lausannite aiguë) ….

    A lire l’article, malgré d’exceller dans le seul compartiment de jeu possible (dans les tribunes), Grieder n’était pas le seul défenseur à la rue hier soir.

    Lausanne reste Lausanne. Et c’est probablement pour ça qu’on y revient chaque fois

    Salutations

  3. @economie suisse,

    On y revient à chaque fois parce que les gens aiment rire!…c’est peut-être aussi un facteur à ne pas écarter!
    Les clowns sont indémodable!

  4. Le LHC de nouveau à la rue et depuis 2 matchs des pénalités de surnombre.

    MONSIEUR Gélinas ne brassez plus sur le banc mais au lac, l’eau est fraiche.

    C’est pas Monsieur positif, mais Monsieur absent.

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