Les cadeaux pour Genève, les boules pour Zurich

Ce dernier match en 2008 laissera d’amers regrets aux Genevois : les Lions n’auraient-ils pas pu réaliser ce genre de performance au printemps, n%ç de D*#@ de b#!$ de m*&% ?

Après trois défaites consécutives, et alors que la Tribune de Genève, sans doute jalouse de ses confrères de 24 heures, déballait déjà l’arsenal du défaitisme, les Aigles avaient à cœur de remettre les pendules à l’heure. Ce fut fait de fort belle manière, quoique la défense zurichoise, Ari Sulander y compris, leur ait bien facilité la tâche.Dès les premiers instants de la partie, les locaux se créaient une énorme occasion lorsque Florian Conz, parfaitement lancé par Tony Salmelainen, manquait la lucarne adverse. Qu’à cela ne tienne. À peine une minute plus tard, Fabian Debrunner alertait Igor Fedulov d’un habile centre à hauteur de poitrine. Le palet revenait au centre pour une reprise de Goran Bezina, qui trouvait évidemment le moyen de se faire contrer par le seul défenseur présent, en l’occurrence Kevin Gloor. Mais sur ce coup, ce n’était pas forcément plus mal : le puck partait en chandelle, lobait Sulander, retombait devant la ligne, était manqué par plusieurs crosses avant que Philippe Schelling n’ait l’amabilité de le pousser dans la cage du patin. Un bien beau but.
Fort heureusement, la suite allait être d’un meilleur niveau, par la grâce d’un tir dans la lucarne comme Paul Savary en met un par saison, sauf que c’est déjà le quatrième cette année. On saluera d’ailleurs la prévoyance du numéro 41 grenat, qui s’est dépêché de marquer un maximum de buts avant les fêtes de fin d’année.
La mi-match n’était pas encore atteinte que la partie était déjà terminée, Juraj Kolnik exploitant parfaitement autant un caviar de Byron Ritchie que l’apathie des trois Zurichois se trouvant autour de lui.
Les Lions cédaient alors au découragement, permettant à leur adversaire de dérouler quelques actions d’anthologie. Ainsi Kolnik rendait la politesse à Ritchie, qui pouvait se permettre de contrôler et de poireauter trois heures devant la cage vide avant que Domenico Pittis, plus prompt dans ses gestes d’humeur que dans ses interventions défensives, ne daigne tenter une interception, mais trop tard. Serge Aubin réalisait un peu plus tard la copie presque conforme de cette action pour Salmelainen, qui se permettait le luxe de marquer tout en ratant sa reprise.
C’en était trop pour Sulander, qui avait apparemment décidé de justifier ce soir son surnom de Sous-l’eau (ou est-ce Soûlot ?), d’autant qu’il avait entre-temps réalisé une extraordinaire parade de la mitaine digne des meilleurs bêtisiers du regretté Reto Schürch.
Lukas Flüeler, néo-international en vertu de la règle qui précise qu’il suffit de jouer une dizaine de matches avec Zurich pour être appelé par Ralph Krüger, prenait alors la relève. Las pour lui, il ne fallait qu’un peu plus d’une minute pour que Tony Salmelainen ne plante le septième. Les Servettiens pouvaient alors plier les gaules et gérer tranquillement la fin de match.
Zurich se montrait enfin un peu dangereux sur une période à 4 contre 3. Mais Benjamin Conz, qui avait été réduit au rôle de spectateur, sortait quelques belles parades, notamment sur un tir soudain d’Adrian Wichser. Jan Alston faisait lui preuve d’un manque d’efficacité bien peu coutumier lorsqu’il recevait le puck seul à 3 mètres du but, fixait le gardien avait de tenter de faire passer le palet à travers sa poitrine.
Les visiteurs trouvaient quand même la récompense de leurs efforts (mouarf) à dix minutes de la fin sur un boulet de canon dans la lucarne délivré par la société Radoslav Suchy SA. On en restera cependant là dans un troisième tiers placé sous le signe du remplissage. Preuve du non-match zurichois : Matthias Seger n’a pas pris la moindre pénalité. On aura ainsi et pour une fois échappé à son inénarrable numéro de vierge effarouchée.
Ayant relevé l’inexistance de leur adversaire, on notera tout de même le match plein des Genevois qui ont réalisé un sans-faute sur le plan tactique, prouvant que quand cette équipe carbure à plein régime, elle est capable de bien belles choses.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Genève-Servette – ZSC Lions 7-1 (3-0 4-0 0-1)

Patinoire des Vernets, 6’455 spectateurs.
Buts : 2’58 G. Bezina (F. Debrunner) 1-0, 7’17 P. Savary (M. Trachsler) 2-0, 8’45 J. Kolnik (B. Ritchie, D. Rubin) 3-0, 23’51 B. Ritchie (J. Kolnik, D. Rubin) 4-0, 27’36 G. Bezina (sans assistance / 4 contre 4 / M. Trachsler ; R. Suchy) 5-0, 28’22 T. Salmelainen (S. Aubin, J. Kolnik / 5 contre 4 / R. Suchy) 6-0, 29’23 T. Salmelainen (R. Breitbach) 7-0, R. Suchy (D. Pittis, J.-G. Trudel) 7-1.
Arbitres : P. Kunz ; A. Abegglen, R. Kaderli.
Genève-Servette : B. Conz ; G. Bezina (+2), J. Mercier (0) ; O. Keller (+1), J. Gobbi (+1) ; R. Breitbach (+2), D. Vukovic (+2) ; S. Schilt (+1) ; J. Kolnik (+2), B. Ritchie (+3), D. Rubin (+2) ; F. Conz (+1), S. Aubin (+1), T. Salmelainen (+1) ; P. Savary (+1), M. Trachsler (0), J. Cadieux (+1) ; I. Fedulov (+1), G. Augsburger (+2), F. Debrunner (0) ; R. Suri (‑). Absents : G. Mona, M. Hoehener, T. Deruns, C. Rivera, F. Heynen (blessés) et J.-P. Vigier (surnuméraire).
ZSC Lions : A. Sulander (28’22 L. Flüeler) ; R. Suchy (0), S. Blindenbacher (-2) ; M. Seger (-3), P. Geering (0) ; P. Schelling (-2), D. Schnyder (-3) ; C. Cadonau (‑) ; T. Monnet (-1), J. Alston (-1), M. Bastl (-2) ; C. Bühler (-1), D. Pittis (-3), J.-G. Trudel (-3) ; A. Krutov (‑), A. Wichser (‑), R. Gardner (‑) ; K. Gloor (-1), O. Kamber (-1), L. Grauwiler (-1). Absents : A. Stoffel (blessé), P. Sejna (surnuméraire), A. Lemm, F. Streit (à GCK).
Pénalités : 8 x 2’ contre Genève-Servette, 8 x 2’ contre ZSC Lions.
Notes : 8’45 Temps mort demandé par Zurich. 25’55 Tir de S. Blindenbacher sur le poteau.

Écrit par Yves Grasset