La patience selon Didier Défago

William Shakespeare : « Combien pauvres sont ceux qui n’ont point de patience. » Didier Défago : « J’attendais ce succès depuis si longtemps. » Deux façons d’exprimer la patience. Plus élégante chez Shakespeare, certes. Reste que le dramaturge anglais, lui, n’a jamais gagné le Lauberhorn.

Bref, parlons patience et parlons Défago. En gagnant samedi en descente à Wengen, le Valaisan a mis fin à une injustice. Car s’il y a un coureur qui tournait autour d’une grande victoire, c’est bien lui. Pour Défago, tout avait bien commencé. En 1996, il quitte les Mondiaux juniors avec l’or en super-G et le bronze en géant. Las, le Valaisan peine à confirmer une fois en Coupe du monde.La patience finit par payer. En décembre 2002, Défago remporte le super-G de Val Gardena. Une victoire que le Morginois ne pourra jamais savourer. Le même jour, son petit frère Daniel, lui aussi champion du monde chez les juniors, se fracasse les deux jambes. Sa carrière s’arrête abruptement. Et Didier repart à la chasse d’une vraie victoire.
La patience finit par payer. En décembre 2005, Défago gagne le super-combiné de Val d’Isère. Une victoire que le Morginois ne pourra jamais savourer. Quelques minutes après la course, il apprend que la plaque de sa fixation est trop haute de… 0,17 millimètre. Il est disqualifié et sa perte financière est estimée à 150’000 francs. Didier absout son serviceman. Et repart à la chasse d’une vraie victoire.
La patience finit par payer. En mars dernier, il fait très fort en super-G à Bormio. Du moins jusqu’à ce que l’Autrichien Hannes Reichelt ne le devance de… 1 centième. Didier ravale sa rancoeur. Et repart à la chasse d’une vraie victoire.
La patience finit par payer. Après avoir accumulé les top 10 début décembre, il débarque à Val Gardena comme un des favoris. Il tient son rang en battant tous les autres cadors. Las encore une fois, la météo fait des caprices et favorise le dossard de l’Italien Werner Heel. Didier termine vainqueur moral, mais seulement deuxième au classement officiel. Didier prend son mal en patience. Et repart à la chasse d’une vraie victoire.
La patience finit par payer. Samedi, il gagne le Lauberhorn à Wengen. Un frère qui se blesse ? Des fixations non conformes ? Des centièmes capricieux ? Une météo taquine ? Rien de tout ça. Cette fois, c’est bon, c’est fait, Didier Défago tient sa vraie victoire en Coupe du monde.
Friedrich Nietzsche : "L’homme a besoin de ce qu’il y a de pire s’il veut parvenir à ce qu’il a de meilleur en lui." Didier Défago : "Avec cette victoire qui m’a souvent fui, celle-ci est d’autant plus belle." Deux façons d’exprimer la résistance aux échecs. Plus élégante chez Nietzsche, certes. Reste que le philosophe allemand, lui, n’a jamais gagné le Lauberhorn.

Écrit par Alex DeLarge

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8 Commentaires

  1. Très belle victoire, très beau texte… mais par contre un peu déçu du nouveau tracé de la descente avec un saut de la tête de chien qui n’en est plus un et un saut d’arrivée qui n’en est plus un non-plus!

  2. la Galette Defago, la saveur du Valais Suisse…

    y’aurait-il un Valais français, italien…moldave ?#

    Que djiable, qu’on se le dise, il n’y a qu’un Valais. Est-ce-que CR se lancerait dans la publicité mensongère ??

  3. que du bonheur grandiose magnifique splendide wunderbar un tout tout grand bravo,je m’en vais vite commander 3000litre de mazout……maintenant reste la STREIF

  4. Yes Didier ! Fanfastique ! La Streif après le Lauberhorn ! Quel superbe exploit ! ça va nous coûter cher en bière dis-donc… 3000 litres…même pour Julien Mouquin ça fait beaucoup, c’est dire 🙂

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