Réhabilitation réussie pour le HCC

Sérieuses et appliquées comme jamais en défense, les abeilles prennent la mesure d’une équipe tournée résolument vers le jeu physique sous les yeux d’un ex-défenseur devenu arbitre-vedette. Pour rester debout sur la glace dans cette série, il faudra en avoir entre les jambes, car les bûcherons sont de retour.

Une fois n’est pas coutume, je vais me permettre de tailler un costard à la nouvelle vedette de l’arbitrage suisse, le prénommé Didier Massy, qui a démontré hier soir toute la permissivité voulue envers les défenseurs de Keviiin Ryan. Je ne suis pas certain que M. Bertolotti ait vraiment apprécié la performance du trio arbitral ce soir et ce qui s’est dit entre les hommes à la fin du match restera un mystère. Mais force est de constater que l’arbitre de la rencontre a toléré des gestes totalement malsains distribués à foison par une équipe devenue de plus en plus belliqueuse au fil de la rencontre.
Le plus triste dans tout cela, c’est que c’est finalement Marc Eichmann qui aurait pu faire les frais de cette rigueur exagérée avec trois Chauxois proprement balancés par ses coéquipiers sur le dernier rempart bernois. Je sais que ce n’est pas bien de critiquer les zébrés de service, d’autant plus que si tout va bien, M. Massy devrait encore arbitrer le prochain match, selon les principes appliqués en play-off.Après un tour de classement complètement raté, le danger était réel pour la troupe de Gary Sheehan de voir des Bernois revigorés par les mises au point successives qui ont précédé le début des play-off. La paix est désormais installée entre le taciturne chauve du Schoren et des joueurs qui retrouvent tout à coup une vigueur ou qui sont passés par Lourdes pour retrouver tous leurs moyens physiques, et du physique ils en ont les bougres.
Entamé avec 10 minutes de retard en raison de la neige qui avait fait paniquer le chauffeur du car des visiteurs, le début de la rencontre allait être à l’avantage des locaux qui, tels les Anglais de l’époque napoléonienne, tiraient les premiers pour tester la bonne santé retrouvée d’un Eichmann qui allait se montrer intraitable durant tout le 1er tiers.
De son côté, Toto-deschini allait aussi être mis à contribution après l’orage, mais l’arrière-garde chaux-de-fonnière veillait au grain en transformant l’emmenthal mou et plein de trous du 5ème tour en une citadelle imprenable pour Maneluk et consorts. Le revenant des plaines russes allait retrouver l’allant qui lui faisait tant défaut depuis le début du championnat en jouant les poisons de service devant les buts. Quant au 2ème étranger, Blaine Down, celui que tout le monde craignait parce qu’il avait enfilé un but en coupe d’Europe, il allait se montrer d’une discrétion digne de son ex-public du KEK.
Le score de parité du premier thé reflétait alors parfaitement la physionomie de la rencontre. Le début du 2ème tiers allait se révéler identique au premier, avec des Chaux-de-Fonnier tirant tant et plus en direction de la cage bernoise et des visiteurs très vifs en attaque, mais maladroits à la conclusion. Il fallut donc attendre la mi-match pour voir Michael Neininger, habilement servi par Roman Schild, partir en trombe sur le flanc droit et mystifier Marc Eichmann d’un tir en back hand qui entrait dans les buts par un trou de souris chétive.
Deux minutes et demie plus tard, le HCC allait doubler la mise par Jonathan Roy au terme d’un schéma digne des manuels, un Roy qui fermait le clapet aux supporters qui l’avaient pris en grippe pour avoir signé là où l’on sait et dont on ne cite pas le nom. Je dirais simplement que le club en question a perdu hier soir contre une équipe de vedettes…
C’est à partir de cette réussite que les Bernois allaient quelque peu hausser, non pas leur jeu, mais le coude en terminant toutes leurs charges, que ce soit à la bande ou au milieu de la patinoire, sous les yeux d’un arbitre extrêmement passif. Pour symboliser cette agressivité trop appuyée, on citera le vilain Jarko Schaublin, 188 cm sous la toise et 90 kilos de barbaque. Côté cervelle, on repassera pour le gaz.
C’est sur cette marque de 2-0 que les Meuqueux pouvaient prendre un 2ème gobelet de thé, sous le regard d’un public amusé à la lecture du Totomat.
La performance des gardiens allait encore se vérifier lors d’un 3ème tiers où les hommes du colonel Ryan tentèrent maladroitement de réduire le score. Mais la force de Langenthal n’est pas dans la construction du jeu et l’arrière-garde locale, gardien compris, n’aura finalement aucun mal à stopper les velléités bernoises, parfois avec l’aide des poteaux. C’est finalement Dominic Forget, l’autre étranger décrié du HCC (même si le club choisi convient mieux), qui allait donner au score son aspect final en inscrivant un but dans la cage vide.
Mais les spectateurs avaient déjà exulté deux minutes avant, à l’annonce du résultat final enregistré sur une patinoire qui se trouve quelque part entre un jet d’eau et un auditorium célèbre. Force est de constater que la série ne sera pas facile et que les grands connaisseurs d’un célèbre journal matinal auront peut-être vu juste, du moins pour cette série-là.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

La Chaux-de-Fonds – Langenthal  3-0  (0-0, 2-0, 1-0)

Patinoire des Mélèzes, 2375 spectateurs.
Arbitres : M. Massy, assisté de MM. Micheli et Tscherrig.
Buts : 29’11 Neininger (Schild, Roy) 1-0 ; 31’28 Roy (Neininger, Wütrich) 2-0; 59’28 Forget (Pochon, Fäh, dans la cage vide) 3-0.
HCC : Todeschini; Fäh, Morant ; Vacheron, Membrez ; Daucourt, Dubois ; Emery, Wütrich ; Lussier, Forget, Türler ; Schild, Neininger, Roy ; Pochon, Krebs, Fuchs ; Müller, Bochatay, Chiraiev.
Langenthal : Eichmann ; Bochatay, Stalder, Wellinger, G-A Randegger, Stalder, Gurtner, Haldimann, Wegmüller; R. Gerber, Rezek, Ullmann, Maneluk, Down, Moser, Baumgartner, Bodemann, Gruber, A. Gerber, F. Randegger, Fallet.
Pénalités : 5 x 2 et 1 x 10 contre chaque équipe.
 

Écrit par Jean Dreier