Minimum vital

Sion revient du stade de la Praille avec les trois points en poche mais sans avoir vraiment convaincu ! Auteurs d’une prestation moyenne, les Sédunois ont globalement dominé leurs adversaires et ont surtout réussi à marquer un but de plus qu’eux… A vrai dire, encore heureux au vu de ce qu’ils ont présenté… Retour sur ce match où l’on aurait pu définitivement toucher le fond en Valais (où plutôt à Genève) sans ce brin de lucidité de la 89ème minute.

Question de survie

«Je ne veux plus voir des matchs comme celui de Xamax» déclarait l’empereur martignerain en début de semaine, en faisant bien sûr allusion à la parodie de football qu’avaient offert les deux équipes en décembre dernier. Le terrain ressemblait alors plus à une patinoire qu’à une pelouse. Si je devais moi aussi faire un souhait, il y a beaucoup de matches de 2008 que je ne souhaiterais pas revoir, mais pas à cause du terrain…
Coup d’œil à la compo et nouvelle aberration ! Le duo qui devait ramener un petit point de Bellinzone semble n’avoir tiré aucun enseignement de la pitoyable sortie de ses protégés le week-end dernier. Eux qui promettaient une équipe bien plus offensive n’alignent pas moins de sept joueurs à vocation défensive. Seuls Adeshina, Dominguez et Monterrubio semblent capables de porter le danger dans le camp adverse (le match démontrera le contraire avec notamment un Paito très offensif).
Tout avait pourtant bien commencé pour la bande à Barberis et Zermatten puisqu’un pénalty très généreux était sifflé après dix minutes de jeu en leur faveur. Mais Monterrubio tirait sur le poteau et galvaudait la chance de mettre les Valaisans en position de force. La suite de la première période ressemblera alors tristement au match offert à Bellinzone, peu (ou pas) de fond de jeu, une animation offensive à la ramasse et un Adeshina toujours aussi esseulé à la pointe de l’attaque valaisanne. Seule une grosse occasion de Serey Die vint réchauffer les 1850 spectateurs (oui, les 1850…).
Puis arriva cette 44ème minute, contre sédunois et soudain un souvenir lointain pour le supporter valaisan resurgit, un éclat attendu depuis plus de 250 minutes, un coup de génie que même les plus fidèles supporters ne se prenaient pas à espérer : un but ! Sion regagnait donc le vestiaire avec cet avantage logique face à une équipe qui ne mérite en aucun cas de figurer dans l’élite du football suisse.
Au retour du thé et alors que Sion semblait être en phase de passer l’épaule, il se fit surprendre par un coup-franc de Gaspar. El Hadary, peu à son avantage, ne pouvait que constater les dégâts.

Coaching gagnant

62ème minute : Berisha remplace Adeshina et Sion se retrouve avec Dominguez comme seul attaquant. Mes cheveux se hérissent et les premières insultes à l’encontre du bibendum et de l’ancienne gloire monégasque commencent alors à se faire sentir. C’est à ce moment précis que Sion s’applique à encourager ma démarche en déployant à nouveau un jeu stérile pendant que M’Futi se morfond sur le banc. Crettenand attend lui aussi une éventuelle entrée tout comme Alioui et Saborio, ah non… Que se passe-t-il, où se trouve Saborio, est-il blessé ? Même pas sur le banc ? Ce nouvel écart du duo d’entraîneurs me fait bondir et je pense déjà à l’issue misérable que semble prendre ce match et à ma plume qui va se déchaîner.
C’est alors que le coaching gagnant intervient, M’Futi entre à la 89ème minute et s’empresse de donner un avantage définitif au collectif sédunois. Il se permet même de rater une seconde occasion durant le peu de minutes qu’il joue (se rappelant aux traditions de la maison).
Maintenant, cher lecteur, prends une part active à ce récit et confirme-moi ou non ma folie. Coaching gagnant, éclair de génie ou encore illumination, peut-on vraiment s’émerveiller de l’attitude des coachs du FC Sion ? N’est-il finalement pas normal de faire entrer un attaquant sur la pelouse alors que son club fait match nul face à la plus faible équipe de la division ? Qui plus est à domicile ! Et que sur le terrain aucun réel attaquant n’est présent. Ne faudrait-il pas plutôt s’affliger d’un éclair si tardif ? Le débat est ouvert !
L’essentiel est acquis avec les trois points, la barre s’éloigne et Xamax est derrière au classement. Le nécessaire est donc là pour un apéro du lundi où chaque Valaisan s’appliquera à refaire le match. Pour la suite des aventures sédunoises, ça se passera mercredi soir à la Praille avec une affluence qui enviera probablement le Rheinpark de leur adversaire du jour.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Sion – Vaduz 2-1 (1-0)

Stade de Genève, 1850 spectateurs.
Arbitre : M. Bertolini.
Buts : 44e Dominguez 1-0, 55e Gaspar 1-1, 89e Mfuti 2-1.
Sion : El Hadary; Sarni, Vanczak, Kali, Paito; Serey Die, Fermino, Bühler; Dominguez (93e Alioui), Monterrubio (89e Mfuti); Adeshina (65e Berisha).
Vaduz : Kirschbaum; Nickenig, Rudan, Dzombic; Gaspar, Ritzberger, Polverino, Sadjo; Bellon (46e Dadi); Rivaldo (83e Fejzulahi), Steinarsson (83e Iten).
Cartons jaunes : 9e Nickening; 10e Fermino; 66e Sadjo; 88e Kirschbaum.
Cartons rouges : 79e Fermino et Sadjo, deuxième jaune pour les deux.

Écrit par Ernest Shackleton